Depuis quelques années, la brasserie se réinvente. Elle a gardé ses codes de restaurant un peu bruyant et moins formel, mais en version dépoussiérée, modernisée, et ce, du décor à l'assiette. Fini l'endroit un peu trop tradi où allaient manger nos parents. Aujourd'hui, les néo-brasseries s’imposent partout en Belgique. Parmi elles, le Classico, point de chute bien connu du Châtelain. On a testé ce petit repère ixellois qui surfe sur la vague de la bistronomie.
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L'ambiance brasserie dépoussiérée
On vous parlait récemment d'un petit coup de coeur que l'on venait de tester juste avant qu'il ne soit auréolé d'un Bib Gourmand par le Michelin ce mois-ci, le Selecto. C'est la même équipe qu'on retrouve derrière le Classico. Sauf qu'ici, le rendez-vous nous est donné au Châtelain, et non dans le quartier flamand de Dansaert. Deux salles, mais une ambiance à peu près similaire. Comme son petit-frère, le Classico opte pour des faux airs de brasserie derrière une déco certes efficace voire carrément minimaliste, mais savamment pensée.
Tous les codes familiers du bistro sont donc réunis : longues banquettes qui se prolongent tout le long de la pièce, tables et chaises en bois et grandes ardoises gribouillées au mur. C'est la seconde partie du restaurant qui s'affranchit des codes en proposant un vaste bar circulaire au look de lunch counter américain. Perché sur une chaise haute, on mange face aux cuisines que l'on devine à travers l'interstice de bouteilles d'alcools qui trônent face à une grande baie vitrée. Pendant ce temps, des visages goguenards dessinés au mur nous accompagnent pendant le dîner.
La french touch dans l'assiette
Au menu ? Tous les plats traditionnels de la gastronomie française, mais en version repimpée. Le boudin noir de chez Christian Parra et salpicon de pommes caramélisées, moutarde de Brives est relooké pour un dressage façon emporte-pièce qui casse la présentation habituelle. Idem pour les Saint-Jacques dynamitées par un jus au foie gras, qui étaient en suggestion ce soir-là, et auxquelles on n'a pas pu résister. Pour rester dans le thème, on a aussi goûté en entrée les couteaux beurre Maître d’hôtel, parfaitement aillés et persillés. Mention spéciale aux portions généreuses, puisque chaque entrée aurait clairement pu faire office de plat. Bon à savoir d'ailleurs, les plats peuvent être commandés en entrées et inversement.
En plat principal, difficile de faire un choix entre le pavé de boeuf irlandais sauce crème au poivre de Sarawak, le parmentier de cuisses de canard confites, pousses d’épinards, oignons rouges ou encore la volaille fermière rôtie en cocotte, chicons de pleine terre caramélisés, mousseline de charlotte et jus fumé. On opte pourtant finalement pour le poulpe confit à basse température, piperade basquaise et huile au pistou. Et tant pis si ce n'est pas original, mais on ne résiste pas au réconfortant tartare Classico (rouge des Flandres de chez Dierendonck). Et pour jouer le jeu à fond parce que l'existence est trop courte pour vivre avec des regrets, on prend l'os à moelle en supplément.
Peut-être qu'on regrette finalement un tout petit peu en voyant la pièce titanesque arriver sur son lit de gros sel, mais il est trop tard pour les remords et on commandera même une crème brûlée aux pommes caramélisées en dessert. On rentre évidemment en roulant. Les entrées oscillent entre 19 et 28 €, les plats entre 23 et 29 € et les desserts sont tous à 11 €. Mais les portions sont copieuses et la qualité est là. Bref, le Classico ne révolutionne pas le genre, mais ce n'est pas non plus son ambition. C'est la petite niche valeur sûre où l'on vient avec celles et ceux qu'on aime, où l'on ne s'attend à rien, mais où on est content en sortant. Et goûter un petit brin de vie parisienne en plein Bruxelles, on ne dit jamais non.
Infos :
Où ? Rue Américaine 124, 1050 Ixelles
Quand ? Ouvert du mardi au samedi de midi à 14h et de 19h à 22h. Jusque 22h30 le vendredi et le samedi. Fermé le samedi midi.
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