Le mythe qui sent beau

La maison parisienne diptyque est l’essence même du chic à la française. son leitmotiv : raconter des histoires. les dessiner même.

Texte amandine maziers photos dr |

Chez certains, il y a l’art de sentir bon. Chez d’autres, celui de faire beau. Chez Diptyque, impossible de faire l’un sans l’autre. C’est que la maison parisienne est même née sur ce terreau créatif et forcené. Début des années 60, Desmond Knox-Leet est peintre, Christiane Montadre-Gautrot sort de l’École des arts décoratifs et Yves Coueslant est décorateur. Tous les trois, ils décident de créer une maison d’édition de tissus et s’installent au 34 boulevard Saint-Germain à Paris. Loin d’être le quartier branché qu’on connaît aujourd’hui, Saint-Germain a au moins le mérite d’être abordable à l’époque. Seulement, si leurs tissus ne remuent pas les foules illico, ce n’est pas le cas des lampions traditionnels allemands qu’ils exposent en vitrine. D’ailleurs, des vitrines, ils en ont deux, leur boutique fait un angle, comme un diptyque... Voilà d’où vient leur nom. Bref, les lampions allemands tapent dans l’œil de nombreux passants et le trio se met à fureter, chiner et créer autour de cette veine artisanale, ethnique, ludique... Là des cerfs-volants japonais, ici des petits théâtres Pollock en papier. Desmond dessine un médaillon façon XVIIIe en guise de logo – le motif vient d’un de leurs tissus – et dès 1963, ils créent leurs premières bougies (Thé, Aubépine et Canelle) et leur première eau de toilette en 1968. L’univers est posé. Sans cesse entre les traits de crayons, les belles histoires et les belles odeurs. Et a depuis fait des émules avec près de quarante boutiques à travers le monde et des bougies toujours entièrement réalisées à la main. Aujourd’hui encore, chaque création est prétexte à dessiner un nouvel univers, en collaboration avec des artistes. Pour l’édition limitée de cette fin d’année, c’est le dessinateur parisien Pierre Marie – il dessine aussi des carrés pour Hermès depuis 2008 – qui ornemente la collection Une Nuit chez Diptyque avec la veine décorative et riche qu’on lui connaît. D’ailleurs, de quoi s’est-il inspiré ? Des théâtres Pollock en papier que le trio vendait à ses débuts dans la boutique de Saint-Germain. L’histoire dans l’histoire. 

Bougies Une Nuit chez Diptyque (édition limitée), Diptyque, 60 € (190 g) et 30 € (70 g), www.diptyqueparis.com