Le week-end d'Eric Emmanuel Schmitt

De retour sur scène avec Madame Pylinska et le secret de Chopin, l’écrivain et conteur travaille, beaucoup, entre Bruxelles et Paris. Mais ses fins de semaine, c’est en Belgique qu’il préfère déconnecter, soit à la campagne, soit à la capitale... selon ses envies.

PAR SIGRID DESCAMPS. PHOTO FABIENNE RAPPENEAU. |

Quand j’écris, la notion de week-end n’existe plus, ni de vacances. Écrire un livre, c’est pour moi à la fois une urgence et une vocation, et cela signifie travailler sans interruption. Le livre me possède totalement et je deviens son esclave ! Heureusement, je n’écris pas tout le temps et le week-end devient alors synonyme de pause, de temps passé avec les proches, de sorties...

Tentative d'évasion en librairie 

Quand je suis dans ma ferme-château à Gerpinnes, j’avoue : je ne sors pas de chez moi (rires). Par contre, quand je reste à Bruxelles, je vais me promener au bois de la Cambre avec mes deux chiens et luncher au Chalet de la Forêt. L’après-midi, j’aime pousser la porte d’une librairie pour m’enfermer dans une bulle, me laisser imprégner des livres qui m’entourent. C’est un petit bonheur égoïste. Le hic, c’est que j’y passe difficilement incognito, même avec un masque. Ça doit être à cause de mon chignon (rires). Ceci dit, parfois, c’est carrément le libraire qui l’annonce aux clients. Et là, vous pouvez être sûre que ma tentative d’évasion mentale est avortée : les gens viennent me parler, demander une dédicace. Et je ne refuse jamais, les gens sont tellement gentils, beaucoup viennent surtout pour me dire merci. Et ce lien que j’ai créé avec eux au travers de mes livres me touche toujours.

Soirée en mode classique

Le samedi soir est souvent dédié à la musique classique, qui occupe une large place dans ma vie. Il y a de fortes chances pour que j’assiste à un concert au Bozar. C’est l’une des plus belles salles que je connaisse, avec une acoustique d’exception, élément auquel je suis très sensible. Et leur programmation de musique classique est magnifique. Il m’arrive aussi d’aller voir un opéra à La Monnaie ou à Liège. Ou parfois, au théâtre. J’aime les spectacles vivants ; c’est ce qui m’a le plus manqué durant le confinement en Belgique. C’était insupportable !

Balade ou cinéma 

Le dimanche, si je suis à Bruxelles, il y a de fortes chances pour que j’aille me balader dans les magasins de décoration du Sablon ou des Marolles. J’affectionne particulièrement ce quartier qui oscille entre populaire et élitiste. Parfois, je m’y attarde pour manger un bout dans l’un des restaurants de la place du Jeu de Balle. Ensuite, je vais me promener... Quand je reste à Gerpinnes, j’accueille ma famille le midi avec un bon poulet grillé au four, qui ramène toute la maison dans la salle à manger, à savourer avec des pommes de terre sautées. S’il n’y a pas ça sur la table, ce n’est pas dimanche ! L’après-midi, soit on va se balader dans les bois et les champs voisins, soit on regarde un film. Il m’arrive d’aller au cinéma, mais souvent, je profite de ma propre salle, que j’ai fait installer dans le grenier. J’ai un rapport aux films proche de celui que j’ai avec les livres : quand je découvre un auteur que j’aime, je lis toutes ses œuvres. Avec le cinéma, c’est pareil : je m’enfile l’intégrale des cinéastes. J’ai vu tout Scorsese, tout Allen, tout Almodovar... Mon dernier coup de foudre, c’était pour Xavier Dolan. Il m’éblouit par son audace, sa maîtrise de la caméra, sa direction d’acteurs et surtout, il me fait rire. Ce type est un génie !

Madame Pylisnka et le secret de Chopin, du 20 au 25 octobre au CC d’Auderghem. ccauderghem.be.

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