Les Potes au feu, nouveau hotspot namurois

A Namur, presqu’en bord de Meuse, deux amis avec de solides expériences gastronomiques ont ouvert Les Potes au feu, un resto bistro ambitieux sous ses airs cool. Carlo et Flo ont testé la carte pour vous.

Texte et photos Florence Hainaut et Carlo de Pascale |

La solidarité, c’est le bon côté de Namur, et j’en parle d’autant plus facilement que j’y suis née. Durant tout le confinement, Damien Gorjanec et François Schepens ont pu compter sur leurs amis et les amis de leurs amis, se transformant en catering d’entreprise. Un an et demi après, alors que le sort était très clairement contre eux, ils ont des mines et des sourires à faire pâlir tous les marquis de Sade (comme ça vous avez la chanson en tête, ne me remerciez pas).

J’ai toujours eu du mal avec les noms, donc jusqu’à la dernière minute, j’ai pensé que Carlo m’emmenait au « pot de vin », dont je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il portait quand même un nom bien naze. Mais comme toute mon enfance, je me suis fait couper les cheveux chez Rock’n Crolles, qui suis-je pour juger ? 

Première bonne surprise : ça s’appelle Les Potes au feu. C’était notre dernière terrasse avant la réouverture, la vraie, des restos. La cour arrière, bâchée et chauffée, est absolument charmante. La carte, lors de notre passage, est adaptée à ce demi-camping de luxe, donc point de menu trois services mais une liste de choses à partager. Et quelques cocktails qui me font de l’oeil. Je sirote un Basil Smash (10€), jus de citron et pamplemousse, gin infusé au basilic frais, liqueur de sureau maison), tout en me plaignant longuement de l’espèce d’entrecôte douloureuse qui me sert de bras depuis que j’ai reçu ma première dose de vaccin. Comme rien ne me réchauffe plus le coeur que le gras, on commence donc par une planche (généreuse) de charcuteries belges (15€). Le genre qui vous fait oublier un membre à vif dès la première bouchée. Damien nous explique que tout vient de la boucherie « Le retour » à Durnal, une de ces adresses où tout est fait maison et avec amour. Le pain sort du four et nous arrache quelques miaulements de bonheur. Damien a profité du confinement pour faire un stage chez Yves Guns, star méritée de la boulangerie (et accessoirement, la personne qui a recommandé le resto à Carlo). La farine vient du moulin de Holange, la recette a été longuement peaufinée.

Six huitres de Noirmoutier (« comme les patates » note Carlo, ce fin connaisseur) plus tard (15€), arrivent les croquettes de crevettes (16€). La grande classe : les bestioles sont décortiquées à la main, les carcasses transformées en bisque (avec Noilly Prat et cognac). Bisque qui sert à l’appareil, mais aussi à l’arrosage desdites croquettes. On ne sait plus où donner de la papille. 

Meilleur gastro-bistro

Après, Carlo opte pour l’os à moelle, homard, saté, moutarde Bister et chapelure panko (19€). C’est beau comme un jardin japonais. Moi, pour le plat végétarien - il y en a toujours un à la carte et ça vole plus haut qu’une ratatouille : asperges cueillies le matin même à Eghezée, espuma du dernier ail des ours, taboulé de chou-fleur au mirin et huile de sésame (16€). Si jamais on se demandait encore pourquoi le guide Gault&Millau a élu l’endroit « Meilleur établissement dans la catégorie gastro-bistro », maintenant, on sait. J’arrose ça avec un Apple pie (jus de pomme réduit, sirop de cannelle maison et rhum arrangé), toujours dans l’idée d’assurer l’ambiance musicale sur le chemin du retour. 

Verdict ?

J’en parle d’autant plus facilement que j’y suis née : Namur n’est pas toujours une ville de grandes innovations culinaires. Le public local a la réputation d’être un peu frileux, à tort, je pense. Le succès des Potes au feu, le bonheur visible des clients et le lieu qui ne désemplit pas laissent à penser que ce bistro manquait à la ville. 

Pour une cinquantaine d’euros (sauf si comme moi vous buvez trois cocktails), vous sortirez de chez François et Damien, qui sont absolument déconcertants de sympathie, repus et heureux.  N’en jetez plus, on adore !

L'adresse ? Les potes au feu, 4 avenue de la Plante, 5000 Namur. T.
081 64 04 44. lespotesaufeu.be