Lil Boy, le bistrot asiatique à emporter

Il y a un an, les propriétaires des lieux du Old Boy ont ouvert son petit frère en version à emporter : Lil Boy. Carlo et Flo se sont fait livrer et racontent 

Texte et photos Carlo de Pascale et Florence Hainaut |

Il se murmure dans les milieux autorisés que depuis que nous nous sommes allés manger - et avons écrit - sur Old Boy, à Ixelles, on y croisait alors souvent Carlo. Il n’était d’ailleurs pas le seul à fréquenter assidûment ce bistro asiatique nouvelle génération, sans lanterne ni dragon. Le lieu ne désemplissait pas depuis son ouverture (du moins, quand la vie ressemblait à autre chose qu’un mauvais film de science-fiction).

Derrière le concept, deux amis, respectivement ingénieur comme-cial et juriste, qui se sont fait conseiller par Yoth Ondara, le chef du Crab Club, un endroit dont on vous a parlé entre deux confine-ments. Un petit peu de cuisine taïwanaise, un soupçon de chinoise, des influences thaï et puis une touche coréenne, et tenez, pourquoi pas, quelques emprunts à la cuisine japonaise. Le tout est étran-gement très cohérent et ne ressemble à pas grand-chose de ce qu’on a pu croiser jusqu’ici à Bruxelles (et ailleurs). Quand on a la chance d’y trouver une place, c’est une valeur sûre.

Il y a un an, John Prigogine et Xavier Chen, les propriétaires des lieux, ont ouvert le petit frère : Lil Boy, soit la version à emporter de Old Boy. A la carte, quelques classiques qui ont fait la réputation de la première adresse, mais aussi, des plats qui ne se trouvent que là. L’esprit se veut plus street food, même si j’aimerais vous y voir, vous, manger un bao en marchant.

Le plein de baos

En scrollant mon fil Instagram, l’autre jour, mon oeil a fait le grand huit devant la photo d’un dodu burger de porc braisé. Une nouvelle recette de Lil Boy, à goûter ce week-end seulement. Il m’en faut rarement plus, je suis bon public, surtout quand il est écrit « braised pork ».

Je commande un peu n’importe quoi, je leur fais confiance. L’une de leurs spécialités, ce sont les baos, des petits pain cuits à la va-peur. J’opte pour un bao aux champignons shiitake (5,50 €) brai-sés et hachés, mayonnaise au miso (condiment japonais), pickles de carottes et coriandre et un bao au poulet frit coréen (5,50 €), donc enrobé d’une sauce légèrement piquante, servi avec des jeunes oignons et de la salade. Au niveau du goût et des équi-libres, rien à dire, ils savent ce qu’ils font. Mais le bao est fragile et n’est jamais aussi bon que mangé dans la minute où il est servi. C’est tout le casse-tête du take away. Et chez Lil Boy, on sent le souci écologique, donc pas d’aluminium ni de suremballage hysté-rique et mortifère pour garder quelques degrés. 

J’attaque le fameux « braised pork sando » (9,50 €) soit un pain à burger brioché, moelleux et grillé, du porc braisé, une mayonnaise tonkastu (genre de sauce barbecue nippone), du chou rouge et du kimchi (chou pimenté fermenté, la base de la cuisine coréenne).
Même un peu tiède, c’est indécent tellement c’est bon ! 

Le poulet tom kha (14€), inspiré de la fameuse soupe thaï coco-citronnelle, est à la hauteur de mes (grandes) espérances. Très lé-gère déception par contre, devant mon plat de Dan Dan noodles (15€), genre de longs macaronis, typiques de la région chinoise du Sichuan, servis avec des champignons shiitakes, du chou pak choi haché, une sauce sésame et poivre du sichuan et des cacahuètes hachées. C’est roboratif, original, épicé, mais le poivre prend tota-lement le dessus sur les autres goûts et simonise un peu la cavité buccale. 

Je me console avec la bière Surréaliste (5€), une pale ale bruxel-loise avec des notes un peu acides de fruits exotiques qui vient me rappeler que j’ai encore quelques papilles fonctionnelles même après les avoir dégommées au poivre de sichuan.

Possibilité de commander quelques vins nature à des prix vraiment cool (entre 13,50 € et 22€ la bouteille) 

Verdict ?

Même si burgers et baos ne sont a priori pas nés pour être trans-portés, les quelques précieux degrés perdus sont amplement com-pensés par les ingrédients de qualité et les associations impro-bables mais (quasi) toujours réussies. C’est gourmand, comme ils disent à la télé. D’ailleurs Carlo râlait un peu quand je lui ai envoyé des photos de mon festin. Mais c’est pour le moment le seul moyen que nous avons de partager des repas.

Lil Boy, 112 rue Tenbosch, 1050 Bruxelles. Ouvert tous les jours de 18h à 21h30. Commandes par téléphone : 02 897 34 24
ou via Uber Eats : https://lilboytakeaway.be/