Lombric, le bar de quartier qui métamorphose l’Altitude Cent

Lombric, c’est un chouette bar de quartier, près de l’Altitude Cent, à Bruxelles. Un endroit où l’on boit du bon vin (plutôt nature, bio et local) et où, si l’on veut, on partage des petits plats (plutôt bio et locaux aussi, forcément).

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE |

Loin de moi l’idée de critiquer, mais l’Altitude Cent n’a pas toujours été un haut lieu de la gastronomie bruxelloise. On y trouve par contre une excellente clinique vétérinaire et des arrêts de trams, ma foi, fort pratiques, Carlo n’étant mon chauffeur attitré que quand on sort de la ville. Sauf que depuis un an ou deux, le quartier regorge désormais d’adresses plus chouettes les unes que les autres. Nous vous ne parlions déjà dans cet article. J’ai découvert Lombric parce que ses fondateurs, Sybille Kowalski et Anthony Jaeger, ont eu l’excellente idée de s’installer à quatre maisons de chez Alicia, mon ostéopathe magique chez qui je passe pas mal de temps à soigner mes petits pieds souffreteux. Dûment revascularisée, j’y rejoins donc Carlo, qui m’attend déjà à l’intérieur. L’endroit est chaleureux, plutôt petit (22 places), parquet au sol, murs en briques et lumières tamisées.

Le lieu

Avant d’ouvrir le lieu de leurs rêves, Sybille et Anthony ont pas mal potassé. C’est dans un livre sur le vin nature qu’ils ont pêché le nom de leur premier établissement : Lombric. Un concept les a en effet marqués : “Pas de bons produits sans bonne terre”, expliquait l’ouvrage, et une bonne terre est riche en lombrics. Le nom était accrocheur et en totale adéquation avec leur démarche. So be it. Lombric, c’est le genre d’endroit qui appelle un verre de vin. Au verre, justement : deux blancs, deux rouges, un orange et des bulles, entre 6 et 8 € le verre. Je prends Le P’tit Jo (Rhône) un assemblage grenache – syrah fruité et tout léger, et Carlo craque pour Autres terres (Languedoc), un joyeux mélange de cabernet franc, cabernet sauvignon, malbec et merlot, plus complexe (un peu trop pour moi).

Dans l'assiette

Entre 17 h 30 et 19 h, c’est apéro (rillettes de sardines, planche de fromages, houmous de haricots blancs), on déguste notre vin en attendant vaillamment l’ouverture de la cuisine. Faut dire que sur la carte, qui change fréquemment, j’ai vu “banh mi” et j’ai perdu tous mes moyens. Le banh mi, c’est un sandwich vietnamien que j’affectionne particulièrement. Donc à 19 h pile, je hurle : Je voudrais le banh mi au pain de viande, mayonnaise à la sriracha, mesclun, carottes et choux rouges crus et lacto fermentés (13,50 €). S’il vous plaît ! Bon, honnêtement, ce sandwich est très bien. Le bun brioché est de qualité, le pain de viande maison excellent… Mais ça n’est pas un banh mi ! Mais c’est très bon quand même. Quel ascenseur émotionnel, les amis. Nous avons aussi commandé les poireaux braisés, sauce citron noisette et parmesan (11 €). Les poireaux sont fondants d’un côté, croustillant de la feuille, et la sauce, une sorte de pesto aillé, est particulièrement réussie. Arrive ensuite la courge rôtie, sauce verte, yaourt et granola de fenouil (11 €). Une réussite totale : la rondeur de la courge, la fraîcheur du yaourt, le croquant du granola épicé. Bonheur ! On roucoule en sirotant un autre verre de vin. Carlo prend un verre de P’tit Jo, moi je passe au vin orange Paradoxe (Alsace) une macération de gewürztraminer, un délice d’équilibre. On continue avec l’assiette de fromages de chez Julien Hazard (13 €), servie avec un chutney poire-fenouil et un pickles de courge butternut. Puis le curry rouge de black Angus, riz basmati (16 €). C’était la petite déception du repas. Le curry est savoureux, mais il manque de sel, d’un peu de générosité et d’un accompagnement autre qu’un océan de riz. On se console avec deux autres verres de vin et deux desserts : un fondant au chocolat absolument parfait, servi avec une chantilly que la pointe de sel rend meilleure encore (8 €) et une poire pochée dans un sirop aromatisé, crumble cacao noisette, caramel au beurre salé (8 €)

Découvrez le menu en images :

Verdict

Lombric, qui a ouvert en pleine pandémie, a fait le pari de travailler avec des producteurs locaux, des produits de saison. Les plats de légumes, particulièrement inventifs, rappellent qu’avec un bête poireau et une courge qui n’a l’air de rien, on fait des merveilles. Les assiettes ne sont pas particulièrement bon marché, mais les produits de base non plus. L’endroit est fréquenté par un public plutôt jeune et assez nombreux, pensez à réserver. Nous avons payé 103 €, mais en prenant quasi toute la carte. Comme ça fait longtemps que je ne vous l’ai plus dit (au moins une semaine), je me permets : j’ai un faible pour ces endroits qu’on peut fréquenter pour 10 € par personne (un verre de vin chacun, une assiette apéro à partager) ou beaucoup plus… Aubergiste, sortez les bonnes bouteilles de la cave.

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