Mariage en hiver, micro-mariage : à quoi ressembleront les mariages post-pandémie ?

Tandis que de nombreux couples ont dû renoncer à la fête tant rêvée,  certains ont pu reporter les festivités quand d’autres se sont lassés d’attendre et se sont tournés vers d’autres formes de mariages. Aperçu de ce que sera le mariage de demain.   

Par Anissa Hezzaz. Photo by Alasdair Elmes on Unsplash. |

Habituellement le mois de mai marque le coup d’envoi de la saison des mariages. Mais la pandémie est venue rebattre les cartes et plus d’un an après, certains couples attendent toujours de se passer la bague au doigt.  « Initialement, on avait 35 à 40 mariages de prévus pour l’année 2020, finalement, on en a fait juste un ! », nous explique Bénédicte Broquet, wedding-planneuse chez Imagine We. Pour elle, comme pour tous les gens du métier, cette année a été catastrophique. « C’est plus de 65 % de perte sur une seule année », estime-t-elle. Si depuis le 8 mai, il est possible de rassembler jusqu’à 50 personnes en extérieur, il faudra attendre le 9 juin prochain pour accueillir ces mêmes invités à l’intérieur. Pourtant, de nombreux mariages n’auront finalement pas lieu cet été. « On remarque deux tendances : la première, ce sont les mariés de 2020, qui avait d’abord reporté en 2021 et qui finalement annulent tout simplement, car ils ont d’autres projets. La seconde, ce sont les mariés qui sont prêts à faire des concessions et à se marier en comité restreint. », détaille Bénédicte. 

Il aura donc fallu un confinement et une pandémie pour que les micro-mariages retrouvent leurs lettres de noblesse : on oublie les centaines d’invités, les nuits endiablées collés serrés et les buffets et opens-bars qui réunissent tous les ingrédients d’un cluster géant.  Aujourd’hui, se marier en petit comité, c’est le nouveau chic. Le micro-mariage a la cote et s’affiche désormais sur les sites spécialisés comme un scénario privilégié pour se passer la bague au doigt en temps de Covid. Plus de budget, moins de prise de tête et surtout moins de risque de contamination,  on préfère alors réduire sa liste d’invités plutôt que de renoncer totalement. 

Quand la magie s'envole

Alexandre et Jenna devaient initialement se dire oui le 16 mai 2020, soit deux mois seulement après le début du premier confinement. La fête n’a pas eu lieu et s’est vu reporter une première fois le 15 mai 2021. À mesure des Codeco, et des annonces gouvernementales, ce jeune couple commence à comprendre que la fête tant attendue, qui devait réunir plus de 400 personnes n’aura sans doute jamais lieu. Quelques semaines avant le Jour J, elle et son futur mari ont dû se résoudre à reporter à nouveau l’évènement.  « Cela ne servait pas à grand-chose de se marier dans les conditions actuelles. Étant donné que nous sommes déjà mariés civilement, se marier à l’église sans fête par la suite, n’avait pas vraiment de sens pour nous. On préfère profiter de la journée et de la fête sans masque que de vouloir le faire à tout prix cette année », raconte Jenna. Pour autant, l’idée de ne rien faire du tout les déprimait, dès lors, ils ont tout de même organisé un micro-mariage en attendant : « Nous voulions vraiment faire une vraie fête pour le mariage religieux. On a tout de même décidé de s’échanger les alliances à la date de notre mariage cette année et nous étions 20. C’était sympa, maintenant on a tout de même hâte de pouvoir faire la grosse fête dans deux ans ». 

Des bébés bonheur

Covid ou pas covid, d’autres couples envisageaient déjà de se marier en petit comité au moins pour une partie du mariage. C’est le cas de Marine et Soulayman, qui devaient eux aussi se marier le 15 mai 2021 : « Nous avions prévu de nous marier en comité restreint pour la partie civile, mais c’était impensable de le faire dans ces conditions pour la partie cérémonie », raconte Marine. Ils y ont pourtant cru jusqu’au bout : « J’ai toujours rêvé de me marier, c’est un symbole important pour moi qui signifie qu’on veut rester ensemble toute notre vie », rajoute la future mariée qui espère toujours pouvoir organiser le mariage qu’elle avait imaginé.  Heureusement pour eux, un petit bout est venu illuminer leur année et aujourd’hui, un petit Maël d’à peine 7 mois et demi leur permet d’accepter plus facilement le report de leurs fiançailles.  Même son de cloche pour Marine en couple depuis 10 ans avec Jean « Nous avons un enfant qui aurait eu 5 mois à notre premier mariage, qui devait avoir lieu initialement le 16/05/2020. Il en aurait eu 15 à notre second mariage, programmé le 10/04/2021 et annulé également. Finalement, nous n’aurons donc pas qu’un seul enfant à notre mariage, mais deux, car nous avons décidé de faire le deuxième plus tôt que prévu ! », se réjouit-elle.  

Union reportée, noces en stand-by, projets bébé avortés, les naufragés du mariage n’avaient certainement pas imaginé que les choses prendraient cette allure.  En attendant de pouvoir fixer une nouvelle date de mariage, la destinée des mariés se joue au mental, comme nous l’explique notre wedding-planneuse, Bénédicte : « A la place d’être une source de plaisir, ça devient une source de stress. C’est une charge mentale énorme pour les mariés. ». Si la plupart ont encaissé ces multiples reports, d’autres l’ont mal vécu, comme Marine et Jean. « Ça a été une année stressante et déprimante. Quand on a décidé d’annuler, on a été quelque part soulagé, car nos proches nous demandaient sans arrêt ce qu’il en était. Maintenant, j’avoue être dégoutée de voir qu’à partir du 9 juin les mesures vont être élargies.  À deux mois près, on aurait pu maintenir le nôtre. » Pour Lucas et Alexandre, ça a été surtout une grande déception : « C’est toujours très frustrant de ne pas savoir se projeter réellement et d’être prisonniers des mesures du gouvernement, aussi incohérentes soient-elles ». 

D’autres font preuve d’optimisme à toute épreuve :  « On a relativisé, ce n’est pas si grave que ça, on reportera à plus tard et on fera une grande fête qui réunira tous les gens qu’on aime ! », avancent Sophie et Cédric. 

Se marier en hiver

Pour Bénédicte Broquet, c’est important de garder espoir. Cette professionnelle travaille désormais sur plusieurs scénarios possibles lorsqu’elle organise un mariage. « Ça rassure les mariés et ça leur permet de se projeter ». Enfin, à ceux qui ne savent plus quoi faire, elle leur conseille de reporter leur mariage en automne ou en hiver : « Ce sont des saisons plus creuses qui offrent donc plus de possibilités et puis, en Belgique, on ne peut de toute façon pas compter sur la météo donc au final ça reste un bon compromis ! », conclut-elle. 

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