Microplastiques: les Belges mangent l'équivalent d'une carte bancaire par semaine

Ce jeudi 30 mars est marqué par la journée mondiale du zéro déchet. Une récente enquête s'est intéressée à l'attitude des Belges vis-à-vis de la pollution plastique. Trois personnes sur quatre sont conscientes de ses dangers, mais la population semble désarmée face à la situation alors que les risques pour la santé sont importants. 

Roxane A. Crédit photo : Pexels |

L'asbl belge River Cleanup a mené une enquête sur la sensibilisation et l’attitude des Belges à l'égard de la pollution plastique. Plus de 1000 personnes âgées entre 16 et 65 ans ont été interrogées. Quelles conclusions tirer ?

Qu'est-ce que le "flygskam", la tendance qui va vous faire culpabiliser de prendre l’avion ?

Le danger invisible des microplastiques

Premier constat : les Belges restent conscients du problème de la pollution, notamment la pollution plastique. Ils reconnaissent qu'il s'agit d'un problème environnemental. Cependant, seulement 53 % des interrogés savent réellement ce que sont les microplastiques. Selon une nouvelle étude, quelques 170 000 milliards de morceaux de plastique, dont une grande partie de microplastiques, flottent à la surface de nos océans. Les microplastiques sont partout. Ces minuscules particules sont notamment répandues par les déchets sauvages, mais elles sont également libérées par les vêtements, les produits cosmétiques, l'usure des pneus de voiture, etc.

Elles ont de ce fait un impact négatif sur l'homme et l'environnement. Selon une étude récente de l'université d'Amsterdam, les microplastiques perturbent non seulement nos écosystèmes, mais elles se retrouvent également dans notre corps. Cela est dû au fait que les microplastiques sont présents dans notre alimentation, flottent dans nos bouteilles d'eau et sont même en suspension dans l'air. En moyenne, les humains consomment et inhalent chaque jour 880 particules de microplastiques, qui se retrouvent ensuite dans le sang. Le plus inquiétant reste les microplastiques présents dans nos assiettes qui ont un impact négatif sur l'homme et l'environnement. Il est important de savoir que nous consommons l'équivalent d'une carte bancaire par semaine, soit 5 g de microplastiques, que l'on retrouve notamment dans nos déchets. 

Autre donnée : près d'un Belge sur quatre, soit environ 22% des participants, reconnaît jeter des déchets sauvages. Plus de 28% ne trient pas leur PMC au travail. Enfin, un jeune Belge sur deux pense qu'il ne peut rien faire pour lutter contre la pollution plastique. "Une occasion manquée" pour Thomas de Groot, fondateur de River CleanUp.

Réduire le plastique pour faire des économies

Trois Belges sur cinq sont prêts à changer leurs habitudes et à arrêter leur consommation de plastique. Néanmoins, la lutte continue contre les plastiques jetables à usage unique. Réduire notre utilisation de plastique permettrait des économies. Selon certaines estimations, ne plus boire d'eau en bouteille, ne plus prendre d'emballage plastique mais privilégier les emballages en carton, permettrait d'économiser environ 35 sacs PMC de déchets plastiques par an.

Les Belges sont les champions de la consommation d'eau en bouteille. Actuellement, 2 Belges sur 3 boivent de l'eau en bouteille en plastique et ce, alors que l'eau du robinet est d'excellente qualité. L'eau en bouteille est non seulement 300 fois plus chère, mais aussi à l'origine d'énormes émissions de CO2 dues à la production, aux embouteillages et au transport. En passant à l'eau du robinet, une famille de quatre personnes peut ainsi économiser jusqu'à 1200 euros par an et 30 sacs PMC de déchets plastiques par an. Tout le monde y gagnerait : c'est bon pour votre porte-monnaie, votre santé et l'environnement.

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici