Quand Sergio Herman, le pape de la gastronomie belgo-hollandaise (le Jane à Anvers, c’est lui !), signe une collection de vaisselle en grès pour Serax, c’est avec Anita Le Grelle qu’il la conçoit. Ce printemps, l’artiste formée à la sculpture au Royal College of Art de Londres lance, parmi une foule d’autres nouveautés, une série d’objets ludiques et décalés pour la créatrice de souliers Virginie Morobé. Collectionneuse compulsive de vases et de pots en terre depuis l’adolescence - « Quand je me suis installée dans mon premier appartement, je n’avais aucun meuble, uniquement des objets », précise-t-elle .
« Quand Virginie m’a expliqué son projet, j’ai un peu hésité. Bon goût ? Mauvais goût ? J’avais des doutes », plaisante Anita Le Grelle. Mais dès que les deux femmes se rencontrent, la boîte à idées de la céramiste est déjà sur orbite : « En tant qu’artiste, je n’accorde pas beaucoup de crédit aux psys. Je préfère consulter un voyant. Ou plusieurs. C’est moins cher et c’est plus marrant. Quelques mois avant que Virginie me contacte, l’un d’eux m’avait dit que j’allais collaborer avec une femme aux longs cheveux blonds et que le résultat serait frais et nouveau ».
La créatrice de chaussures Virginie Morobé à gauche, la sculptrice et céramiste Anita Le Grelle, dans son atelier, à droite.
Heureux hasards
Dans la vie d’Anita Le Grelle, tout semble être le fruit du hasard. « J’ai créé Terres de Rêves, mon atelier. C’était en 2013. Un an après la création du studio, Serax a commencé à éditer mes modèles. Une aubaine. Jamais je n’aurais eu la patience de reproduire des services entiers à la main », nous confie-t-elle. En marge des pièces en série qui se vendent dans le monde entier, mais aussi dans des musées prestigieux (au Qatar, à Copenhague, à Londres…), je crée des pièces uniques qui répondent à des demandes plus spécifiques. Ce qui m’a plu dans cette collaboration avec Morobé, c’était de sculpter une botte qui ressemble en tous points à l’originale, tirette comprise. Pendant la phase d’élaboration, on l’a posée à l’horizontal sur une table. C’est là qu’on s’est dit qu’elle pourrait aussi servir de serre-livres. »
Petite coquetterie de filles
Le rapprochement entre les deux créatrices a donné naissance à une ligne volontairement hétéroclite. Car le souhait de Virginie n’était pas de créer un service classique, mais plutôt des objets frais et charmants : une assiette à sushi transformable en vide-poche, de grands plats aux formes gourmandes ou encore des tasses de tous les calibres. Anita Le Grelle a aussi moulé le nœud emblématique de Morobé (celui que tant de marques tentent de copier), transformé en repose-baguette ultrastylé. Fil rouge de la collection, on le retrouve aussi sur un vase tubulaire et les anses des tasses. D’emblée, c’est la porcelaine blanche - qu’Anita Le Grelle avait choisie pour le premier moule de la botte - qui séduit Virginie. Chic et brillante, elle contraste avec l’anthracite et le noir, les deux autres couleurs de la collection.
Quant aux pièces en terre brute, comme les mugs aux formes légèrement imparfaites, elles sont rehaussées d’un bord émaillé. « Une idée d’Anita qui sait que les femmes qui portent du rouge à lèvres n’apprécient pas le contact direct avec la terre brute », ajoute Virginie. Un détail en apparence anodin qui résume bien le lien qui unit les deux femmes : une passion pour les détails. Les fans du nœud Morobé, emblématique de la sandale Rita, autre classique du label, sauront apprécier la ressemblance frappante entre le tressage du cuir et son équivalent en porcelaine. « Je peux tout faire », répète Anita Le Grelle. « Même une sandale. C’est vrai, ça : on ferait bien une sandale, la prochaine fois… »
La collection d’objets Morobé par Anita Le Grelle est à découvrir dans la nouvelle boutique Morobe à Knokke et sur morobeshoes.com
Terres de Rêves by Anita Le Grelle - terresdereves.be
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