Nightshop, le bar à vin branché où l'on mange à la lueur des bougies à Bruxelles

Cette semaine, nos chroniqueurs Carlo et Flo se rendent en plein centre de Bruxelles, tout près du canal. Un hangar accueille sans discontinuer des foules prêtes à faire la file pour boire et manger à la lueur des bougies. Son nom ? Nightshop. Une chouette découverte pour nos deux compères.

 

Texte et photos: Florence Hainaut et Carlo de Pascale. |

L’endroit est ouvert depuis un peu plus d’un an, mais j’ai toujours un peu de mal à traîner Carlo dans les bars à vin nature. Alors on a fait un deal : on va chez Nightshop vendredi, et dimanche midi, on fait une grande maison plus classique. Top là.

La vidéo du jour : 

Le lieu

On est rue de Flandres, tout près de l’intersection avec la rue Antoine Dansaert, soit en plein quartier flamand, une ancienne porte de garage a été vitrée. A travers la buée, on aperçoit déjà la file. Nous pensions avoir été très malins en arrivant à 18h40, avant le rush. Nous n’étions pas les seuls. Nightshop n’acceptant pas de réservations en dessous de quatre personnes, Carlo et moi patientons donc, assis sur des tabourets dans l’entrée. En attendant qu’une table ou un coin de bar se libère, nous étudions la carte. Forcément, elle me parle et je gazouille. À mes côtés, un Carlo des grands jours : "Où est la mélasse de grenade ? Du sarrasin grillé nulle part ? Un petit halloumi aux pétales de rose ? Pas de betterave ?"

Parfois, quand il a faim, il se transforme en ours de mauvaise foi, rétif aux nouvelles manières de cuisiner. Pure posture, je sais pertinemment qu’il va se régaler. On prend un petit verre sur nos tabourets. Il y a une sélection de chez A Tue-Tête, une microbrasserie suisse de génie. Je prends la Salsa verde (6,40 €), une golden sour ale vieillie en fût, avec des tomatilles, des piments jalapeño, de la coriandre et des citrons verts. C’est déconcertant d’équilibre, de fraîcheur et d’acidité. Et pour embêter l’ours à mes côtés je lui choisis celle à la betterave (6,40 €) qu’il adore. Super idée : à chaque bière, un accord avec les plats de la carte.

L’endroit est immense, une espèce de hangar, look industriel, lumières tamisées. Un bar qui fait au moins 10 mètres de long (je n’ai pas le compas dans l’oeil, il en fait peut-être 5) donne sur la cuisine ouverte. Un grand escalier en bois accueille les séants de celles et ceux qui sont là juste pour boire un verre. La musique est présente, mais ne force pas à postillonner dans l’oreille de l’autre pour se faire comprendre. 

Dans l’assiette

Un coin du bar se libère et comme je connais déjà le menu par coeur, je commande direct : pain et beurre salé au potiron (4,50 €), anchois à l’huile de romarin (7€). L’ours se détend en sauçant l’huile. Arrive le chou pointu (13€), rôti et croustillant sur les bords, fondant au cœur, servi avec de la crème fraîche ultra épaisse, des copeaux de crevettes et des zestes oranges. Le mélange de ces deux derniers ingrédients est fantastique. Les pommes-de-terre nouvelles, écrasées et grillées, crème de cerfeuil, huile fumée (12€) font parfaitement le job. 

Avec ça, on a pris une bouteille de La tête à Toto de chez Babass (41€), un assemblage Cabernet Franc - Grolleau léger, acide mais pas trop et fruité comme il faut. Arrive la porchetta, poireaux fondants et radicchio (19,50€). C’est jusqu’ici le plat le plus cuisiné. Il faut dire que Nightshop n’est pas à proprement parler un restaurant. C’est un bar à vin - épicerie - caviste, où l’on sert des petits plats. La capacité du lieu (à vue de nez, 100 personnes) fait que vous n’aurez jamais ici un sabayon fait minute. C’est une cuisine de mise en place, donc où tout est préparé à l’avance et n’attend qu’à être assemblé sur une assiette pour vous être servi. C’est simple mais pas simpliste, les assaisonnements et les associations sont recherchés et fonctionnent toujours. 

Pour être bien sûrs que tout est bon, nous commandons le comté réserve 36 mois, confit d’oignon (11,50 €). Il est accompagné d’une brioche qui ressemble fort à un kouign-amann, une spécialité bretonne très légère à base de beurre, principalement. Et un dessert : un gâteau noisettes chocolat (9€) avec des notes de café et une petite montagne de crème fouettée, qui s’avère particulièrement bon. Le tout en sirotant un verre de rouge léger pétillant, Frisant Rosato de Il Farneto, une espèce de jus de fruits italien tout léger comme j’adore.

Verdict

L’ours est heureux, il a aimé la bière à la betterave, le vin nature et les petits plats à partager dont il se moquait une heure avant. A l’entrée (ou à la sortie, dans notre cas), on trouve une belle sélection de vins nature, de cidres et de bières (Drie Fonteinen, Cantillon, A Tue-Tête) à emporter et un petit coin épicerie. Le public est plutôt jeune et la soirée se déroule principalement en anglais. J’y emmènerais mon copain pour le côté tamisé, un groupe de potes pour dépoter du vin, mais peut-être pas mes parents.

Privilégiez les heures creuses (souvenez-vous que 18h40 n’est déjà plus une heure creuse, du moins un vendredi), ou faites la file patiemment. Meilleure option : venez à quatre et réservez via leur compte Instagram.

L'adresse ? 167 rue de Flandres, 1000 Bruxelles

Réservations via Instagram : instagram.com/nightshop.brussels. Ouvert du jeudi au dimanche.