Tout le monde subit la flambée des coûts de l’énergie. Le dernier baromètre réalisé par Le Soir le montre d’ailleurs : on assiste à une chute inédite du pouvoir d’achat en Belgique, à commencer par la petite classe moyenne. Si les astuces en tout genre émergent sur la toile depuis plusieurs semaines pour tenter de réduire au mieux sa facture énergétique, comme de se chauffer tout l’hiver à la lueur de bougies, ou diminuer votre chauffage à 19°C pour gagner quelques centaines d’euros sur votre facture finale, il existerait une autre solution, plus radicale cette fois. Abandonner votre chez vous durant les mois d’hiver pour partir au soleil. L’agence de voyage TUI a en effet noté un regain d’intérêt pour les longs séjours de minimum trois semaines par rapport à l’an dernier. Une tendance qui s’adresse surtout aux retraités et aux digitals nomads mais qui à l’heure où le télétravail se généralise pourrait bien convenir à tout le monde, même si cela dépendra de la politique interne de chaque entreprise, qui permettra oui ou non de s’absenter de manière physique pour une période plus ou moins longue sur le lieu de travail.
Mais si on remplit toutes les conditions légales et fiscales pour partir travailler à l’étranger, est-ce vraiment avantageux financièrement en période de crise énergétique ? Au lieu de payer des factures dont les montants montent en flèche, ne serait-il pas plus simple d’éteindre notre chauffage et de s’offrir des vacances prolongées ? C’est la question que s’est posée le site web irlandais The Independent.ie. et selon leur calcul, pour économiser sur ses factures cet hiver en tant qu’Irlandais, il serait possible de s’offrir jusqu’à trois semaines de vacances ou plus au soleil. Qu’en est-il pour le Belge ? Est-ce vraiment possible de profiter d’un séjour à l’hôtel en profitant de la chaleur du soleil de façon prolongée sans se ruiner ?
Partir au soleil en hiver coûtera forcément moins cher qu’en pleine saison. Durant les périodes creusent, les hôtels et tour-opérateurs n’hésitent pas à faire des offres plus qu’alléchantes les unes que les autres : les tarifs proposés diminuent parfois de -30 à -50% selon les destinations et forcément, ça donner envie de quitter la grisaille belge vers ces petits paradis tropicaux. Mais faut-il pour autant se laisser bercer par l’illusion que l’on pourra vivre à l’hôtel tout l’hiver à moindre coût ? Nous avons fait un rapide calcul, en comparant le coût mensuel de vos factures d’énergie en restant en Belgique et le coût d’un séjour prolongé à l’hôtel selon les réductions actuelles proposées par les tour-opérateurs.
Se chauffer sans faire exploser votre facture :
Combien ça coûte de rester en Belgique en hiver ?
S’il reste difficile d’estimer les prix des factures énergétiques, pour un ménage moyen, les experts considèrent que la consommation d’électricité est estimée à 3.500 kw/h. Celle de gaz s’élève à 17.000 kw/h. Il faudrait donc compter 2.450 euros par an pour l’électricité et 5.100 euros pour le gaz. Soit une provision mensuelle de 629,16 euros.
Et à l’hôtel ?
Les meilleures offres pour cet hiver sont la Turquie, et l’Espagne. Pour un séjour pour deux personnes à Antalya pour une durée de 28 nuitées dans un resort 5 étoiles, TUI propose par exemple une offre All-in, incluant également les vols aller-retours à 876 € pp. Le site de comparateur VoyagesPirates propose un séjour de 29 nuits à Grenade, en Andalousie, vol compris pour 756 € pp. Mais l’un des meilleurs deals que l’on ait trouvés en scrutant les offres, c’est un séjour sur la Costa de la Luz, à Tarifa, pour 682€ pp, vol inclus. Si ces deux derniers ne sont pas des offres all-in, il faudra donc ajouter à la note le coût de la vie sur place et les repas aux restaurants, notez qu’en moyenne le coût de la vie en Andalousie est 20% moins cher qu’en Belgique. Un déjeuner au restaurant coûtera environ 10€ pp, et 1 litre d’essence, 1,7€.
Additionnez tous ces frais et comparez-les à votre facture mensuelle, et vous pourrez facilement savoir si cela vaut le coup dans votre situation. Si vous n’êtes pas prêts à tout plaquer, cette tendance des voyages hivernaux semble en tout cas gagner du terrain. En Écosse, des offres « Beat The Gas Bill » (traduisez, « battez la facture d’électricité »), ont vu le jour depuis le début de la crise énergétique. L’un des packages propose 35 nuits à Fuerteventura pour 1378 €. S’offrir des vacances prolongées , si forcément, c’est tentant, cela ne vous fera pas vraiment faire des économies. D’autant que si vous vous absentez durant une longue période de votre logement, il faudra tout de même penser à chauffer un minimum votre habitation. Pour une absence supérieure à une semaine, la température des pièces de votre logement doit être comprise entre 8 et 12° C. Cela permettra de préserver votre système de chauffage du froid et du gel, mais aussi, de lui permettre de bien redémarrer à votre retour, sans surconsommer, et d'atteindre en douceur la température de consigne définie.
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