1 - Un lieu unique en son genre
On vous l’a déjà dit mais on vous le répète encore une fois, c’est le plus grand marché de vintage européen qui présente des pièces emblématiques signées par de grands noms du design mais aussi des productions de designers anonymes dénichées et sélectionnées par l’œil de professionnels et plus de 100 marchands. Et depuis sa création en 2002, la qualité des créations exposées a évolué. Les pièces originales sont identifiées par des antiquaires et spécialistes du design, ce ne sont pas des copies d’ancien, même si chaque création a pu faire l’objet de plusieurs éditions successives. Si certaines pièces rares, signées et référencées dans des catalogues d’éditeur, sont destinées aux collectionneurs, d’autres « dans l’esprit de » sont proposés à des prix plus abordables. Certaines sont aussi restaurées, notamment les fauteuils dont les housses et le garnissage ont pu être endommagés par l’usage. « A chaque session, il y a toujours 5 % à 10 % de nouveaux stands, avec une base d’environ 60 exposants récurrents, venus de toute l’Europe. Cette année, on attend notamment de nouveaux marchands venus d’Angleterre et de Tchéquie. Même si le magasin physique rassure, pour cette foire, nous contrôlons la marchandise et nous avons à cœur de composer une mixité entre des pièces d’exception et des meubles de designers inconnus, mais de belle facture. Les prix de vente vont de 50 € à plusieurs milliers d’euros », précise Thierry Belenger, fondateur du Brussels Design Market.
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2 – Une offre diversifiée
Céline Hellin, une architecte d’intérieur belge passionnée de design, vivant à Miami, participe à cet évènement en tant que marchande pour la 3ème fois. Elle chine en collaboration avec 10 personnes qui sillonnent les Pays-Bas, l’Allemagne, la France, la Scandinavie ou la Californie pour débusquer de belles pièces, jusque dans les ventes aux enchères. Dans son dépôt de 2000 m2 à Anvers, pas de créations stockées en fonction des tendances de la décoration : « Cela ne m’intéresse pas de vendre des pièces emblématiques des années 1970, comme le canapé Togo ou le modèle Camaleonda. Quel intérêt pour les professionnels de proposer la même marchandise ? Au contraire, il faut se diversifier et apporter un regard plus personnel sur le design pour faire découvrir au grand public de nouvelles pièces. Je sélectionne des objets et meubles intemporels, bien dessinés et faits pour durer, en bois et matériaux naturels comme le marbre et le travertin. Autrefois, les techniques de fabrication étaient le reflet d’un véritable savoir-faire. Il n’y a pas que la signature mais aussi l’émotion esthétique et le coup de cœur qui comptent dans un achat. Personnellement, je préfère vendre plus de pièces à des prix raisonnables que quelques meubles iconiques et donc plus chers. Lorsque j’achète une pièce, même si je sais qu’elle est destinée à la revente, je la choisis comme si elle était pour la propre maison. Mon dernier stand, je l’ai organisé la veille de l’ouverture et j’ai attendu la dernière minute pour choisir les pièces que j’allais présenter », explique Céline Hellin
3 - The place to be
Certaines galeries, ayant acquis une certaine notoriété, ont fait leurs débuts ici, dans le cadre des premières éditions de cette manifestation, avant d’ouvrir leur lieu. Aujourd’hui, les galeries de design sont dématérialisées. Elles ne reçoivent pas leurs clients potentiels dans une boutique mais présentent plutôt leurs trouvailles sur instagram. Les merveilles sont stockées dans un dépôt et la foire ou le salon restent les seules occasions de voir (en vrai) leur sélection. C’est aussi pour ces marchands passionnés une façon de faire l’économie non négligeable, d’une boutique ou d’une galerie qui peut se répercuter sur leurs prix mieux étudiés. « Comme dans n’importe quelle brocante, les professionnels passent le samedi matin pour débusquer les pièces d’exception mais dimanche après-midi et jusqu’à la dernière minute, il est toujours possible de faire de bonnes affaires et de marchander un objet désiré. Cela évitera aussi un retour et transport coûteux à l’antiquaire », précise Thierry Belenger
4 - Une démarche éco-responsable
Le mobilier collecté, de seconde main, et revendu fait partie d’une nouvelle éthique de consommation et de décroissance globale. Ni jeté ni recyclé, il est directement ré-introduit dans l’économie circulaire. « Dans le domaine de l’équipement de la maison, on conserve environ 30 % de meubles hérités de famille, on consomme 30 % de produits neufs et on réutilise 30 % de produits de seconde main. On prépare des lois européennes pour obliger les consommateurs à réparer », ajoute Thierry Belenger. Depuis 20 ans et en 29 éditions, cette grande brocante spécialisée dans le XXème siècle, et surtout sa seconde partie, participe à cet effort de mémoire pour les designers historiques, les pionniers du design que les designers actuels étudient, observent et souvent copient, consciemment ou inconsciemment. Le lieu, la gare maritime de Tour & Taxis que le marché a connu, il y a quelques années, délabré, est aujourd’hui parfaitement restauré avec des matériaux durables comme le bois et des panneaux solaires. Un écrin de type industriel rénové et des meubles et objets sauvés de la décharge, la boucle semble bouclée…
5 - Une vitrine de l’histoire du design
Initialement destiné aux pièces des années 1950, ce rassemblement de passionnés et spécialistes est devenu le plus grand marché de design vintage européen, avec 8 000 m2 d’exposition. L’édition bi-annuelle a été perturbée pendant le COVID, en 2020 et 2021. Avant la crise, elle était déclinée en 2 éditions annuelles, celle de septembre, qui accueillait un marché de jeunes créateurs et designers. Tandis que celle du printemps, avait, avant la crise du Covid, proposée une exposition thématique. La magie colorée des meubles en PVC gonflable de Quasar Kahnh qui aurait du faire l’évènement de l’édition de mars 2020 a été annulée, 3 jours avant son ouverture. En 2023, Thierry Belenger prévoit de réorganiser des évènements de ce type : « Nous voulons ré-affirmer la vocation culturelle de cet événement qui n’est pas que commercial. Dans la seule capitale d’Europe à posséder un marché aux puces quotidien, nous organisons cette foire unique qui montre aussi à nos enfants les objets d’un passé proche, comme les machines à écrire ou les téléphones à cadran. C’est un musée vivant qui concerne toutes les générations. Il y a 10 ans, le marché était très axé sur les années 1950-60 et 70. Aujourd’hui, les trentenaires son fascinés par les créations des années 1980-90 et le design de Philippe Starck », explique Thierry Belenger. Archéologie du quotidien, espace pédagogique et ludique, le Brussels Design Market propose aussi une super balade éducative aux enfants.
The Brussels Design Market les 23 et 24 avril 2022 à Tour &Taxis, Gare Maritime, rue Picard, 11, 1000 Bruxelles - designmarket.be
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