Qu'est-ce que "la fatigue de printemps", ce phénomène saisonnier qui nous concerne tous ?

Vous vous sentez plus lents presque endormis depuis quelques jours ? Vous êtes peut-être en pleine "fatigue du printemps". Quelles sont les raisons de ce phénomène et comment s'en prémunir ? Explications.

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash / Maddi Bazzocco |

Au printemps, les journées rallongent, le taux d'ensoleillement augmente et les températures grimpent petit à petit. On s'attend à un gros boost d'activité et de productivité. Pourtant, pour certains, c'est tout le contraire qui survient. Au programme ? Gros coup de mou et véritable apathie. Les Allemands ont même trouvé un mot pour décrire le phénomène : "Frühjahrsmüdigkeit". Dans la langue de Goethe, on dit même "ich bin frühjahrsmüde" pour dire "je suis fatigué du printemps". Les Anglais parlent quant à eux de "springtime lethargy" ou "spring fever". Au Japon, le "gogatsubyô" désigne littéralement la "maladie de mai". La langue française, en revanche, n'a pas encore trouvé d'équivalence pour décrire ce gros coup de mou que l'on ressent à l'arrivée des beaux jours. 

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Pourtant, en Allemagne, cette "pathologie" est devenue le grand marronnier des médias, au point de voir même les recherches en ligne sur le sujet bondir en flèche à chaque mois de mars. Le phénomène est tel qu'il a poussé le très prestigieux hebdomadaire Die Zeit à s'interroger comme le relate Radio France : mythe ou réalité ? Dans les pays comme l'Allemagne ou la Belgique, qui subissent d'importantes variations de températures et de luminosités, il est plutôt normal de ressentir une petite lassitude voire carrément de l'épuisement à chaque changement de saison. "En Allemagne, on estime que 50 à 70 % des personnes ressentent le changement de saison au printemps comme un effort physique, poursuit l'article. Nous nous sentons apathiques, irritables et ne pouvons nous concentrer sur rien", apprend-on.

D'un autre côté, chaque événement est incontestablement lié à sa médiatisation. Si les faits bruts existent d'eux-mêmes, ils sont façonnés et mis en échos par les médias et les réseaux sociaux. La langue, elle aussi, configure en grande partie nos représentations et influence notre réalité en fonction de la culture et du pays dans lequel nous vivons. 

À quoi est-ce dû ?

À l'inverse, le mot existe car il devait décrire le phénomène. Alors d'où vient cette fameuse fatigue et déprime printanière sur fond de léthargie ? D'abord, par le fait que l'équinoxe de printemps allonge le temps d'ensoleillement. Les journées se prolongent, et le petit décalage horaire survenu le 26 mars lors du changement d'heure nécessitera un léger temps d'adaptation à notre horloge interne pour s'en remettre complètement.

Deuxième cause : nos hormones. En hiver, notre corps hibernait, sécrétant naturellement plus de mélatonine (hormone du sommeil). Au retour des beaux jours, avec l'augmentation du rayonnement UV, il produit cette fois de la sérotonine (hormone du bonheur). Cette petite phase de transition hormonale entraîne forcément elle aussi un réajustement nécessaire au corps pour s'habituer à ce nouveau rythme. 

La troisième explication tient cette fois dans la façon dont notre corps s'adapte aux changements de températures lors du passage de l'hiver au printemps. Les variations de degrés peuvent entraîner non seulement un petit rhume, mais aussi faire chuter la tension artérielle et donc accentuer la fatigue. Finalement, en hiver, nous avions pris l'habitude de nous préparer de bons petits plats réconfortants. Au printemps, on opte pour des menus plus légers, avec à nouveau une adaptation nécessaire pour le corps, mais métabolique cette fois.

Comment s'en prémunir ?

On est donc simplement sur un léger changement de rythme qui peut favoriser la fatigue, pas besoin de pathologiser le phénomène. Si l'on souhaite malgré tout mettre toutes les chances de son côté pour démarrer le printemps sur les chapeaux de roues, on peut suivre quelques recommandations. On consomme d'abord de la vitamine C, conjugué avec un apport en fer et en magnésium. Ensuite, on mise sur l'exposition à la lumière du soleil, et on profite de la saison particulièrement propice pour faire le plein de fruits et légumes savoureux. Exit les raclettes et fondues ultra lourdes qui vous restent sur l'estomac. On prend l'air et, surtout, on ne néglige pas ses précieuses heures de sommeil. 

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