Start Up : une nouvelle marque belge de sportswear durable

Proposer des tenues de sports performantes et sans impact sur la planète : telle est la démarche de Spreen Athletics, une nouvelle marque belge, portée par le jeune Bruxellois Aloïs Echard ! 

Par Sigrid Descamps. Photos : Spreen Athletics. |

Le sport, Aloïs Echard l’a dans la peau depuis toujours. L’envie de créer aussi. Des deux, cet entrepreneur de 22 ans a imaginé Spreen Athletics, une marque belge de sportswear, qui a vu le jour il y a quelques mois à peine. Signe particulier ? Toutes les pièces sont réalisées à partir de fibre recyclées de bouteilles en plastique. « J’ai toujours été plus attiré par le côté concret des choses, leur application, que par la théorie, explique le jeune Bruxellois. Quant au sport, il fait partie de ma vie depuis toujours. J’ai joué au basket, au football, au tennis, fait de la musculation. Je n’ai jamais visé un grand niveau mais j’ai toujours été inspirée par valeurs de ce milieu : le dépassement de soi, l’entraide, l’esprit d’équipe… Valeurs par ailleurs, véhiculées par des marques célèbres. » 

Tout bascule pour lui à la vision du documentaire The True Cost d’Andrew Morgan : « Ce film met en lumière les aspects opaques de l’industrie textile : son impact sur la pollution, les conditions de travail des ouvriers… Cela m’a fait prendre conscience des dégâts que pouvait occasionner cette industrie. Le documentaire évoquait notamment des marques que je portais, j’ai senti un complet décalage entre mes tenues et mes valeurs. J’ai ainsi commencé à réfléchir à des vêtements qui soient en phase avec celles-ci. » 

Sprint et Green

Une réflexion qui prend forme alors qu’Aloïs Echard suit des études en communication, entamées à Bruxelles à son retour de Vancouver, où il a passé un an pour apprendre l’anglais. « Tout en poursuivant mes études, je me suis plongé à fond dans le projet Spreen Athletics, c’est-à-dire des vêtements techniques, inspirés de la nature et qui la protègent, en ayant sur elle l’impact le plus faible possible. Spreen est d’ailleurs la contraction entre « Sprint », qui rappelle la performance sportive, et « Green », pour la démarche écoresponsable. » Le projet l’occupe tant et si bien que le jeune homme change de voie au bout d’un an : « Après avoir réussi ma première année en communication, j’ai décidé de suivre des cours de marketing le soir, et le jour, de m’occuper de
Spreen. »

Avec des fonds propres, quelque 5000 euros gagnés par le biais de différents boulots d’étudiants, Aloïs lance donc sa marque. Aidé de la styliste Fanny Rousseau, il imagine des pièces pour hommes et pour femmes, pensées pour l’effort, mais surtout, réalisées avec du polyester recyclé à partir de bouteilles en plastique PET. « Les coupes sont pensées pour offrir une grande liberté de mouvement. Quant à la matière, elle correspond bien aux efforts sportifs, car elle est légère, absorbante et sèche facilement ». 

Le juste prix

Des vêtements et accessoires qu’il fait ensuite réaliser en Lettonie. « Un T-shirt parcourt parfois tout le globe avant d’arriver dans notre armoire, je voulais produire en Europe. J’aurais aimé pouvoir le faire en Belgique ou en France, mais peu d’usines travaillent encore sur des matières écoresponsables et quand c’est le cas, l’impact sur le prix final était trop élevé. Or l’idée, c’est aussi de proposer des pièces abordables. J’ai eu un coup de cœur pour cette usine lettone à taille humaine : elle ne produit pas des millions de pièces par jour et est hyper engagée au niveau de la transition écologique. Elle vise à ne travailler qu’avec des tissus écoresponsables, recyclés. En outre, les personnes qui y travaillent le font dans des conditions équitables et reçoivent un salaire juste. Au final, cela me permet d’offrir des pièces, elles aussi, au prix le plus juste. » 

Le résultat ? Comptez 55€ pour un T-Shirt ou une brassière, 75€ pour un legging femme, 70€ pour un short homme. « Je voulais proposer des produits de qualité, pensés pour la performance, à un prix concurrentiel avec les grandes marques de sport, et qui prenne aussi en compte l’impact social et écologique. Je ne m’octroie actuellement pas de salaire ; ma marge est réduite, mais j’espère atteindre la rentabilité d’ici six mois à un an, pour pouvoir me payer déjà (rires), mais aussi pour engager quelqu’un pour m’aider et pourquoi pas, lancer d’autres modèles. » 

Des modèles qui dépendront logiquement de la demande… « C’est des jeunes marques, mais aussi des consommateurs que le changement écologique et social se fera. Plus ces derniers seront nombreux et exigeants, plus l’écodurabilité deviendra incontournable. Et on sent que cela change : de plus en plus de gens se soucient de la qualité et de l’impact socio-écologique de ce qu’ils consomment, et ils veulent de vraies actions, pas du green washing, et de la transparence. Les marques qui ne le comprennent pas risquent de le payer cher plus tard. Maintenant, il ne s’agit pas juste de proposer des produits avec des valeurs, il faut aussi qu’ils intéressent les gens. J’ai par exemple attendu les précommandes avant de lancer la production de la première collection. »

Et Aloïs Echard entend aller encore plus loin dans sa relation avec le consommateur : « A terme, j’envisage d’imaginer des modèles en collaboration avec lui, via les réseaux sociaux. Spreen Athletics est sur Instagram, et depuis sa création, on a déjà plus de 2800 followers, on reçoit plein de messages de soutien, de remerciement… Au-delà de l’offre de vêtements, on veut aussi créer une vraie communauté de sportifs qui s’échangent aussi des tips sur d’autres aspects comme l’alimentation ou l’usage de produits solaires, pour réussir la transition écologique via le sport ! » 

Suivez So Soir sur Facebook et Instagram pour ne rien rater des dernières tendances en matière de mode, beauté, food et bien plus encore.