Télétravail : l’électrostimulation TENS pour contrer les douleurs lombaires

Le télétravail a amené son lot de nouveaux maux : mal de dos, épaules engourdies, nuque douloureuse, et maux de tête chronique : et si la solution se trouvait dans quelques électrodes ? Zoom sur l’électrostimulation, une technique qui promet de nous soulager instantanément. 

Par Anissa Hezzaz. Photo by Mary Eineman on Unsplash. |

Recroquevillé sur votre ordinateur portable dont l’écran 13 pouces vous irrite les yeux, voilà désormais plusieurs mois que vous avez pris l’habitude de travailler dans une posture qui n’est pas adaptée. Résultat, les maux de dos s’enchaînent et on en vient presque à regretter l’époque où l’on devait se rendre tous les jours sur notre lieu de travail pour retrouver nos sièges ergonomiques et confortables. Sauf qu’à l’heure actuelle, il est à nouveau fortement conseillé de rester chez soi lorsque notre travail nous le permet..Un cauchemar pour celles et ceux qui souffrent de douleurs chroniques. 

En Belgique, on estime d’ailleurs que 27 % de la population souffrirait de douleurs chroniques. Marie Messager, ostéopathe  D.O à Paris le confirme : « le confinement et le télétravail ont provoqué des douleurs lombaires chez les personnes qui n’ont pas eu le temps, ni la place pour adapter leur poste de travail ». Pour elle, le secret pour échapper à tous ces maux auxquels nous sommes de plus en plus confrontés, c’est simplement de bouger et d’alterner les positions ! Plus facile à dire qu’à faire diront certains qui cumulent les heures derrière leur écran sans vraiment se rendre compte qu’ils n’ont pas bouger de la journée or en restant dans la même position toute la journée, on cesse de solliciter les muscles du dos : « il suffit d’à peine 4 minutes pour que les muscles du dos ne travaillent plus du tout. C’est-à-dire qu’à partir de ce moment-là, le cerveau n’envoie plus d’informations à nos muscles pour leur dire de maintenir une certaine tonicité. » Le tout, aggravé par une mauvaise posture, et le manque d’activité physique, on en vient à provoquer des tensions un peu partout dans notre dos : « Imaginez donc quand on travaille 8 heures par jour, cela signifie que les muscles de notre dos ne travaillent pas pendant au moins 7h si on enlève les pauses ». Elle préconise donc d’alterner entre la position assise et debout pour travailler et de se mettre des réveils pour se lever régulièrement. 

Un espace de travail adapté

Si vous forcer à bouger plus n’est pas vraiment possible, notre experte recommande quelques accessoires qui vous aideront à adopter une meilleure posture chez vous : « Je conseille toujours à mes patients d’utiliser un swiss ball – ce gros ballon d’assise spécialement conçu pour travailler – au moins 4 ou 5 fois dans la journée durant une vingtaine de minutes. L’idée étant de provoquer un petit peu de mouvement, mais aussi de nous forcer à nous redresser, car quand on est assis sur un ballon, on est obligé d’avoir les pieds bien ancrés dans le sol ». Et pour ceux qui ne possèdent pas de bureau ou qui n’ont pas forcément la place pour mettre un gros ballon, il existe des coussins d’assises – qu’on appelle « galettes » - qui se glisse simplement sur une chaise. «  Ces accessoires vous permettent en fait de muscler votre dos sans vous faire perdre de temps et sans même vous en rendre compte ». Une autre astuce consiste à switcher régulièrement ses écrans de place quand on travaille à l’aide d’un double écran, là encore, pour alterner les positions : « l’idée n’est pas non plus de se forcer à être constamment droit, mais d’éviter d’adopter une mauvaise posture de manière prolongée ». Ainsi, on installe un écran à hauteur des yeux, et plusieurs fois par semaine, on le place à gauche ou à droite. « Vous allez perdre 5 minutes de productivité le temps de reprendre les bons réflexes, mais cela vous soulagera sur le long terme ». 

L’électrostimulation pour soulager instantanément

Et si malgré tous nos efforts les douleurs persistent, Marie Messager plébiscite l’électrostimulation (TENS) pour soulager nos maux. Le principe est simple : à l’aide de petits courants électriques appliqués par l’intermédiaire d’électrodes que l’on pose sur la peau, l’électrostimulation va faire vibrer la peau. « En stimulant la peau, l’électrostimulation envoi au cerveau une information qui va l’intégrer et rejeter alors toutes les autres informations. Le cerveau est saturé et oubli la douleur ». La méthode permet en fait de tromper le cerveau et on a alors l’impression que la douleur n’est pas là, comme l’explique encore notre experte. De plus, face à la stimulation de la peau, le cerveau va libérer des endorphines, qui provoquent un sentiment de bien-être. Une solution qui vous évitera de passer par la case anti-inflammatoire. Pour Marie Messager, prescrire des anti-inflammatoires quand vous avez des douleurs lombaires est une aberration : « l’inflammation est un processus naturel que le corps met en place pour récupérer. Vouloir enlever l’inflammation ne nous aidera donc pas à aller mieux, mais va au contraire ralentir la récupération ». L’électrostimulation ne nous permettra donc pas de guérir, car le corps s’en chargera tout seul, mais permettra de nous soulager instantanément.  

Pour qui ? 

Pour les personnes qui souffrent de maux de dos, migraines, torticolis, cervicalgie, douleurs dorsales, etc. « Il n’y a pas d’ondes donc il n’y a aucun effet secondaire à partir du moment où vous changez régulièrement les patchs », précise encore Marie Messager. Si l’électrostimulation n’a rien de nouveau, au fil du temps, les appareils se sont miniaturisés et les dispositifs vendus en libre-service qu’on utilise à la maison sont aussi performants que ceux utilisés par les professionnels de la santé. Paingone vient d’ailleurs de mettre sur pied Aegis, un dispositif dont les électrodes de taille XXL (24 cm de large) et dotées de 16 intensités réglables, qui utilise la thérapie de l’électrostimulation. Grâce à son format petit et léger, il s’utilise à la maison, mais peut aussi vous accompagner dans vos déplacements en passant inaperçu. Bref le compagnon idéal dans ce monde covid qui tend de plus en plus vers le télétravail. 

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