Un défilé de la Fashion Week de New York s'est déroulé dans une quincaillerie

Loquets, chaînes, crochets et tournevis se sont invités jusque sur les vêtements de la créatrice Amanda Mehl qui avait choisi, cette saison, de défiler dans une quincaillerie pour le début de la Fashion Week de New York.

Par AFP. Photos : D.R. |

Au fil des saisons, la designer née en Argentine est devenue une habituée des happenings dans une ville qui les affectionne particulièrement. En février 2017, elle conviait ses invités dans l'un des fameux bus scolaires jaunes américains, avant de faire défiler ses modèles chez un fleuriste, en septembre dernier.

Artiste avant d'être designer, la créatrice de la maison Amehl affectionne les installations, même si elle s'intéresse à d'autres formes d'art. "Je crée des environnements et des décors, et j'aime beaucoup les espaces banals, que je rends glamour", a-t-elle expliqué à l'AFP après son défilé.

"La mise en scène est importante", a-t-elle poursuivi. "Dans le monde de la mode, il est important de raconter une histoire." Mais le travail de la créatrice va bien au-delà de l'artifice et ne se limite pas à trouver un lieu atypique pour présenter ses collections. Sa livraison automne/hiver 2019 portait ainsi en elle lundi les traces de la quincaillerie, rappelée par des verrous, des tournevis ou des crochets savamment intégrés aux pièces de la collection.

Un défilé fait de métal et de plastique

Utilisés de plusieurs manières différentes, ces objets évoquaient tout à la fois la soumission et la domination, mais aussi les stéréotypes de genres, avec d'un côté la ménagère et de l'autre le bricoleur. Soucieuse du détail, Amanda Mehl a également pioché dans d'autres rayons de la quincaillerie et intégré du plastique de nappe, de la corde, ou des morceaux de bâche, visibles sur les mannequins qui ont défilé dans les allées étroites de ce magasin de Greenwich Village.

Là encore, l'inspiration de la créatrice donne une cohérence à toutes les pièces, qui forment chacune un tout et non un assemblage improbable et hétéroclite. En puisant dans l'inventaire de ce commerce, elle voulait ainsi "prendre quelque chose de grossier et d'industriel, pour en faire quelque chose de sensuel et de précieux", selon les notes de collection.

"Je trouve de la beauté dans un morceau de métal ou de plastique", a-t-elle glissé après le défilé. La fashion de New York se consacre, durant trois jours, plutôt aux hommes, avant de se tourner vers les femmes à partir de jeudi.

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