Ce haut lieu touristique italien envisage de faire payer une taxe aux voyageurs

Les autorités de la ville de Côme envisagent de mettre en place une taxe aux touristes d'un jour. Une mesure loin d'être nouvelle qui séduit de plus en plus de destinations en Europe et ailleurs. 

Par Audrey Morard. Crédit photo : Unsplash |

Face au tourisme de masse, de plus en plus de destinations prennent des décisions pour contrer les flux de voyageurs. Depuis le 14 février, l'île de Bali a imposé une taxe de 150 000 roupies à ses touristes, ce qui représente entre 9€ à 10€. L'île volcanique veut renflouer ses finances afin de combattre les effets indésirables du tourisme de masse. "Ce prélèvement vise à protéger la culture et l’environnement à Bali", a déclaré le gouverneur par intérim de Bali, Sang Made Mahendra Jaya. 

A partir du jeudi 25 avril, les personnes souhaitant visiter Venise devront présenter un ticket d'entrée pour accéder à la Cité des Doges. Le précieux sésame prend la forme d'un QR code et coûte 5€. Il faudra le présenter à chaque point d'entrée de la ville. Avec cette mesure, les autorités vénitiennes espèrent dissuader les touristes d'un jour de venir arpenter les ruelles de la ville. Toujours en Italie, une autre destination envisage de taxer les touristes. Ce lieu en question est le lac de Côme. 

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Une destination prisée par les stars et le cinéma

Le lac de Côme est une carte postale à lui seul avec ses villas cossues, ses jardins luxuriants, avec en toile de fond les Alpes. Pas étonnant que des réalisateurs aient choisi ce lieu ô combien élégant pour tourner certains de leurs films. La Villa del Balbianello, un manoir du XVIIIe siècle situé sur les rives du lac de Côme, a été le théâtre de scènes du film Casino Royal. Avec le phénomène du set-jetting, qui consiste à choisir son lieu de vacances en fonction de ses films et séries préférés, il n'est pas étonnant de voir des touristes faire le déplacement jusqu'au lac de Côme pour marcher sur les pas de James Bond. Un tel cadre enchanteur a séduit de nombreuses célébrités comme George Clooney, Leonardo DiCaprio, le couple Kennedy... 

Jusqu'à 300 000 visiteurs en une journée

Au total, 85 000 personnes résident dans la ville de Côme. Lors des périodes de plus grande affluence, il peut avoir jusqu'à 300 000 visiteurs dans une journée. L'an dernier, 1,4 million de curieux avaient fait le déplacement sur les bords du lac de Côme selon les chiffres de SchengenVisaInfo. Mais face à cet aflux, le bourgmestre de la ville envisage de mettre en place une mesure forte à l'encontre des touristes d'une seule journée comme il l'a déclaré dans les colonnes du Times : "Nous discutons d'une idée de taxe de séjour. Les révolutions commencent par des mesures concrètes, mais nous sommes prêts. Il est difficile d'être bourgmestre quand on lutte contre le tourisme". Par ailleurs, les sociétés de cars privés, qui organisent des tours sur quelques heures de la journée, pourraient se voir appliquer des frais de 50 euros pour chaque arrivée de bus.

A l'instar de la ville de Côme, d'autres localités européennes ont déjà sauté le pas de la taxe de séjour. C'est le cas de Paris où la taxe de séjour a été multipliée par trois depuis le début de l'année. Cette taxe est payée par les personnes résidant dans un hôtel ou dans un camping. L'objectif ? Financer les transports en commun de la capitale française.

Une taxe de séjour, mais avec quels effets ? 

Instaurer une taxe de séjour semble devenir de plus en plus courant. Mais existe-t-il réellement des effets sur la fréquentation des destinations ? Dans un entretien accordé au média Atlantico, Olivier Bussy, sociologue du sport, des loisirs et du tourisme détaille : "À la marge peut-être pour les catégories sociales les plus modestes, mais pour la grande majorité des touristes, le choix d’une destination est davantage suspendu à un imaginaire séduisant et prometteur qui la rend attractive, qu’à un simple calcul économique visant à intégrer le surcoût provoqué par l’augmentation de la taxe de séjour. Ils préféreront limiter leurs dépenses sur d’autres registres que de renoncer à leur destination préférée, car les vacances c’est sacré et s’avèrent être un espace-temps où l’irrationnel prend très souvent le pas sur le rationnel". 

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