Coup de jeune sur la Tank
La ligne Tank est une véritable machine de guerre de l’univers horloger. Cosmopolite à souhait, le modèle originel, dont la commercialisation remonte à 1919, a donné naissance à la Tank anglaise ou américaine. Mais cette fois, c’est à la collection française qu’on va s’intéresser. Présentée en 1996, elle inaugure, à l’époque, l’apparition d’un bracelet métallique en parfaite continuité avec le boîtier. Un design de métal monobloc dont Cartier radicalise aujourd’hui l’allure avec cette toute nouvelle version.
Nous avons rencontré Pierre Rainero, Directeur de l’image, du style et du patrimoine de la Maison. Il nous parle de cette nouvelle approche esthétique qui dynamise les lignes ultraprofilées de cette pièce déclinée en acier et or jaune, avec ou sans diamants.
La vidéo du jour :
Quels sont les points forts de la Tank française ?
C’est une tank qui est née délibérément avec un bracelet qui intègre la boîte. On oublie de dire que la Tank a été conçue comme une boîte à l’origine ! Ensuite, pour la Tank Louis Cartier, le bracelet est un peu le prolongement du cadran. Les deux brancards parallèles définissant ce modèle, encadraient le cadran inséré dans ces deux parties du bracelet. Et l’exercice de design pour la Tank française a été d’intégrer le bracelet, comme s’il avait été en cuir, mais dans une forme métallique.
Était-ce innovant à l’époque ?
C’était nouveau pour la montre Tank. La Santos possédait un bracelet métallique dès les années 10. Ce bracelet intégré fait de la Tank française une véritable montre bijou, pour homme et dame, qu’elle soit sertie de diamants ou pas. Le bracelet a été dessiné pour cette montre-là, mais les proportions de la boîte elle-même ont été revues.
Qu’apporte cette nouvelle revisite d’un point de vue esthétique ?
La pièce est encore plus épurée. Les biseaux des maillons du bracelet ont été atténués et l’attache du bracelet à la boîte a été épurée. Notre œil d’aujourd’hui nous conduit à apporter ces changements. C’est extrêmement délicat comme évolution.
La Tank française fait-elle partie des pièces incontournables de la collection Cartier ?
Définitivement oui ! D’abord par rapport à cet exercice de design auquel je viens de faire référence. Et puis, elle a un double aspect historique. C’est une nouveauté Tank et c’est une Tank ! Tank est par essence, dans l’histoire de l’horlogerie, le symbole de l’épure maximale. Il n’y a pas plus pur dessin que deux lignes parallèles encadrant le cadran.
D’une manière plus générale, peut-on dire que la Tank originelle est la montre la plus mythique de Cartier ? Là, vous ouvrez un débat. La Santos, qui a été la première montre bracelet moderne, peut sembler encore plus mythique. Mais la Tank marque un autre aspect mythique en étant l’épitome du travail de Cartier sur l’idée d’épure du dessin.
Quelles sont les qualités qui ont permis à la Tank de traverser les époques ?
Chez Cartier, on poursuit toujours un objectif qui est d’aboutir à un design fort. Et pour nous une des mesures de la force d’un design est sa capacité à héberger des variations. Louis Cartier écrivait parfois à Jeanne Toussaint : « C’est une bonne idée parce que c’est une idée mère. » Ce concept d’idée mère est fondamental. Et la Tank est une très bonne idée puisqu’elle a été commercialisée, pour la première fois, en 1919 et a donné naissance à un nombre incalculable de variations, dont la Tank française.
À l’instar de la Tank française, son ambassadrice est « iconique ». Est-ce une valeur ajoutée ?
N’oublions pas que cette montre s’appelle « Tank française » et, au niveau international, entre Catherine Deneuve et la France, le lien est évident. Et puis, Catherine Deneuve est une cliente Tank depuis fort longtemps. Je pense aussi que la carrière de Catherine Deneuve, et ses différentes facettes, sont à l’image de tout ce qui fait la dimension iconique, soit d’une actrice, soit d’un objet.
Est-ce qu’on peut dire que la Tank convient à toutes les générations ?
Son dessin, basé sur cette idée d’épure, fait qu’il y a une perception d’élégance qui touche un public large et divers. C’est un design qui rassemble !
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