Après le déconfinement, les habitudes des Belges ont beaucoup changé : entre 2019 et 2020, une étude de Statbel estimait d’ailleurs que le nombre de voyages à l’étranger avait chuté d’environ 30 %. Et si on s’était juré de ne plus voyager loin et de privilégier les voyages en train au détriment de l’avion, ou encore les séjours en staycation plutôt que les city-trips en dehors de nos frontières, force est de constater que nos bonnes résolutions n’auront pas tenu bien longtemps.
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Désormais, les voyageurs en mal de découverte ont la bougeotte et nombreux sont ceux qui rêvent d’horizon lointain. Une étude menée par Sunweb montre une augmentation substantielle des réservations pour la Tunisie (+180% par rapport à l’année dernière), pour l’Egypte(+85%) et pour l’Espagne(+35%). Désormais, ce qui les empêche de mettre les voiles, c’est souvent en raison du coût de la vie bien trop élevé. Selon le comparateur de vols Liligo.com, le prix des billets d’avion aurait augmenté d’en moyenne de 25% au cours de l’année 2023. Alors pour contrer cet effet, une nouvelle tendance est née : le skiplagging, traduisez par là “sauter l’escale”.
Raccourcir un itinéraire
Concrètement, il s’agit de réserver un vol avec escale et de s’y arrêter sans voler jusqu'à la destination finale, plutôt que de réserver un vol direct. Cette méthode s’éloigne de la méthode bien connue de tous - qui consiste à cumuler les escales pour arriver à notre destination en payant moins cher son billet -, mais plutôt d’écourter un long vol pour s’arrêter à une escale et bénéficier de tarifs moins élevés. Une pratique qui permettrait de faire de sacrées économies selon les voyageurs aguerris.
Vous désirez vous rendre à Ibiza en last minute, mais les billets d’avion vous semblent trop chers ? Le comparateur de vol Skyscanner estime le billet d’avion à 225 € pour début juillet. Tandis que le site spécialisé dans la méthode citée plus haut, Skiplagged, propose, pour la même période, un vol en direction de Barcelone avec escale à Ibiza pour seulement 170 €. Vous l’aurez compris, si vous pratiquez le skiplagging, vous montez dans l’avion à Bruxelles Zaventem, vous descendez à l’escale d’Ibiza et vous ne remontez pas vers votre destination finale. Si l’économie ici est moindre, certains voyageurs racontent avoir économisé jusqu'à plus de 2000 euros.
La raison d’une telle économie ? En réalité, le prix d’un billet d’avion n’est pas forcément lié à la distance parcourue. Ces différences de prix notables s’expliquent en fait par les différences de taxes d’un aéroport à l’autre, mais aussi par la concurrence entre les différentes compagnies.
Et pour voyager sereinement :
Un jeu qui en vaut la chandelle ?
Pas vraiment ! En réalité, la pratique est ultra controversé, car pour les compagnies aériennes, c’est forcément un manque à gagner. Puisqu’un siège se voit réserver, il n’est alors plus possible de l’occuper d’une escale à l’autre et même si toutes les compagnies pratiquent le surbooking - une technique qui consiste à vendre plus de billets que de places disponibles dans l’avion - ce phénomène du “no show” est une véritable perte de revenus pour les compagnies. D’ailleurs, certaines compagnies commencent à poursuivre les voyageurs qui y auraient recours. Tentant donc de ne pas compléter son itinéraire pour payer moins cher son billet, néanmoins, méfiez-vous, car cela pourrait se retourner contre vous. Et puis, encore faut-il savoir voyager léger, car avec le skiplagging, impossible de faire enregistrer votre bagage en soute. Vous voilà prévenus !
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