"En Belgique, les restos sont de plus en plus chers"
C’est une constatation que l'on entend de plus en plus souvent autour de nous. Dans les rues de Bruxelles ou à la côte belge, on galère pour trouver un plat du jour ou un lunch à moins de 15 €. Quand vous êtes en France, presque tous les restos affichent un plat du jour autour des12€, surtout hors de Paris, sans compter que la carafe d’eau est gratuite, ce qui constitue déjà une sacrée économie quand on voit les prix qu’il faut parfois débourser pour un simple demi-litre d’eau plate dans un restaurant belge.
Si l’on est habitué à voir des différences de prix significatives quand on est en Espagne, depuis peu, même la France est significativement plus séduisante. De plus en plus d’entre nous font quelques kilomètres pour passer en France et déguster leur casserole de moules, car elles sont moins chères de l’autre côté de la frontière. Autre exemple, le filet américain préparé qui vous coûtera en moyenne 18€ à Mons et jusqu'à 24€ à Bruxelles, contre moins de 16€ à Valenciennes. Un comble, non ? Mais comment est-ce possible ?
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"La faute a l’État belge"
C’est ce que vous diront en chœur tous les restaurateurs que vous interrogerez sur ce sujet… Les impôts et les taxes sur le coût du travail sont extrêmement élevés en Belgique. De même, la TVA telle qu’elle est organisée chez nous est défavorable au secteur, et la crise n’a rien arrangé. En effet, les chiffres sont clairs : les gens vont moins au resto, et quand ils y sont, ils consomment moins, zappent le dessert ou le vin en bouteille...
Tout le monde se serre la ceinture et c’est la raison pour laquelle de nombreux restaurants, pour survivre, ont dû augmenter leur prix. D’après certains représentants du secteur de l’Horeca en Belgique, on est même encore loin du compte pour rester rentable. Résultat, si la plupart des restaurants belges vous annoncent aujourd’hui la casserole de moules à plus de 30 €, vous la trouverez entre 20€ et 25€ dès que vous aurez passé la frontière, et cela fait longtemps que le secteur alerte les autorités sur cette problématique…
Question de contexte
Il faut aussi remettre les choses dans leur contexte; Vous mangerez pour quelques euros dans les rues de Thaïlande, pour une petite dizaine d’euros en Grèce ou en Espagne; Mais ce sont des pays où le coût de la vie est plus bas car, tout simplement, le pouvoir d’achat y est totalement différent. Avant d’estimer si les restaurants sont chers ou pas chers dans un pays, il faut aussi prendre en compte le salaire moyen, le prix des loyers sur place, le prix des denrées alimentaires, le coût de l’énergie… Une balance qui n’a rien à voir avec le fait que le restaurateur belge prenne ou pas une marge trop importante, mais la gamme de prix est souvent liée à toute la vie économique du pays. Donc forcément, quand le touriste belge, qui dispose d’un pouvoir d’achat assez élevé en comparaison avec d’autres pays d’Europe, arrive dans un pays comme la Croatie, la Grèce ou l’Espagne, il a immédiatement le sentiment que les restaurants sont particulièrement abordables.
Il n’en reste pas moins que c’est devenu un cercle vicieux. Les restaurants sont obligés d’augmenter leurs prix, le consommateur échaudé devient de plus en plus frileux, il va moins au restaurant, ou opte pour des petites cantines pas chères et finalement c’est tout un secteur qui souffre, alors qu’il est aussi un grand pourvoyeur potentiel d’emplois, essentiel pour la vie sociale et pour le tourisme.
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