Binge-watching : comment savoir si vous êtes devenu accro ?

Vous enchaînez les épisodes plus vite que votre ombre, au point que Netflix est devenu un véritable refuge. Le binge-watching a pris de l'ampleur, particulièrement durant la pandémie, mais comment faire la différence entre un passe-temps sain et une véritable dépendance ?

Par Camille Vernin, Image : Unsplash |

C’est une passion extrêmement commune, surtout depuis que les plateformes de streaming se sont multipliées à vitesse grand V, j’ai nommé le fameux binge-watching. Cette activité qui consiste à regarder plusieurs épisodes d’affilée d’un ou de plusieurs programmes peut cependant avoir d’importantes répercussions sur votre mental. Parallèlement, le nombre de contenus ne cesse d’augmenter, au point que les épisodes de nos séries préférées se retrouvent même parfois sur file d’attente. Ce phénomène de démultiplication des séries à l’infinie jusqu’à la boulimie a d’ailleurs un nom : « le peak TV », le point à partir duquel les séries se perdraient dans la masse tant elles deviendraient nombreuses.

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6 comportements qui doivent alerter

Mais revenons-en à notre fâcheuse tendance à binge-watcher. Mark Griffiths, directeur de l'International Gaming Research Unit et professeur de toxicomanie comportementale à l'université de Nottingham Trent, a récemment vu l’un de ses articles repartagés par le quotidien britannique The Independent. Selon lui, le binge-watching qui semble de prime abord l’activité la plus anodine du monde pourrait devenir problématique à partir d’un certain point. Il énonce ainsi une série de comportements de dépendance qui doivent alerter :

- Le binge-watching est la chose la plus importante dans la vie de la personne.
- La personne s'adonne au binge-watching comme moyen de changer son humeur de manière fiable : pour se sentir mieux à court terme ou pour échapper temporairement à quelque chose de négatif dans sa vie.
- Le binge-watching compromet des aspects clés de la vie de la personne, comme les relations, l'éducation ou le travail.
- Le nombre d'heures que la personne passe à faire du binge-watching chaque jour a augmenté de manière significative au fil du temps.
- La personne éprouve des symptômes de sevrage psychologique et/ou physiologique si elle ne peut pas s'adonner au binge-watching.
- Si la personne parvient à arrêter temporairement le binge-watching, lorsqu'elle reprend cette activité, elle retombe directement dans le cycle dans lequel elle était auparavant.

Si vous cochez les six cases, on parle de véritable dépendance selon le professeur. Si vous ne remplissez que certaines conditions, c’est que vous présentez peut-être un binge-watching problématique, mais qui ne sera pas classé comme une dépendance. Rappelons d’ailleurs que, si les recherches autour du phénomène se multiplient, le binge-watching n’est officiellement reconnu dans aucun manuel psychiatrique (au même titre que la dépendance au sexe, au travail ou au sport).

S'évader et oublier ses problèmes

Plusieurs récentes recherches polonaises, taïwanaises et américaines ont récemment montré que le binge-watching problématique était souvent lié à des difficultés à contrôler ses impulsions ainsi qu’à un besoin de s’évader et d’oublier ses problèmes et à une volonté d’éviter de se sentir seul.

Il est également souvent lié à des symptômes d'anxiété et de dépression, comme pour les comportements de dépendance en général. Les chercheurs ont également observé que certains traits de personnalité prédisposaient à avoir un binge-watching problématique comme l'impulsivité, l'insouciance et la désorganisation ainsi que l'anxiété et la tendance aux émotions négatives.

Pour rompre avec l’habitude, Mark Griffiths conseille d’essayer d’arrêter ses épisodes au milieu et non à la fin car ils se clôturent souvent sur un cliffhanger. Il rappelle également que « la différence entre un enthousiasme sain et une dépendance est que le premier ajoute quelque chose à votre vie, alors que la seconde vous détourne de vos obligations sociales et professionnelles » mais aussi que « la plupart des dépendances sont symptomatiques d'autres problèmes sous-jacents ».

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