Les oeufs de Pâques risquent-ils de se transformer en denrées rares ? Si l'on en croit les cours mondiaux, le prix des fèves de cacao n'a jamais été aussi haut, atteignant un nouveau record de 8 384 dollars (7 697 euros) la tonne. C'est le double de son prix au début de l'année 2024. Les vacances de Pâques et la demande accrue d'oeufs en chocolat qui en découle ont évidemment joué un rôle majeur dans cette flambée des prix. Parallèlement, la Côte d'Ivoire et le Ghana - qui sont les principaux producteurs de cacao au monde - ont dû faire face à une faible récolte. En cause ? Des conditions météorologiques défavorables, mais aussi des cacaotiers malades et vieillissants. On assiste dès lors à une production en baisse. L'offre recule alors que la demande augmente. Résultat : les analystes craignent que les prix ne grimpent jusqu'à 10 000 dollars (9 181 euros) la tonne.
L'origine des oeufs, du lapin et des cloches de Pâques :
Une hausse de 18,7% en deux ans
Oui, le cacao n’a jamais été aussi cher depuis 50 ans. Et avec les problèmes climatiques qui se multiplient dans les principaux pays producteurs, il demeure difficile d'entrevoir une amélioration à court terme. Au bout de la chaîne, ce sont les consommateurs qui trinquent aussi. Le prix du chocolat noir a ainsi grimpé de 18,7% en deux ans. Et la hausse n'épargnera forcément pas nos précieux oeufs de Pâques. Les supermarchés belges comme Colruyt et Carrefour sont formels : une hausse inévitable des prix est à prévoir. Les chocolats artisanaux devraient être les plus touchés par cette augmentation.
Les vendeurs peuvent cependant se rassurer. Le lien entre le chocolat et les Belges reste toujours aussi fort. D'abord pour le moment de plaisir partagé, mais aussi le caractère traditionnel et l'accessibilité de ce petit péché mignon. Un peu à la manière de la bûche de Noël. L'offre est généralement suffisamment vaste que pour trouver des oeufs en chocolat adaptés à son budget. On passe d'environ 5€ le kilo dans les supermarchés classiques 100 euros le kilo chez des chocolatiers comme Marcolini ou Laurent Gerbaud.
Acheter avec conscience
On veillera néanmoins à faire un choix éclairé au moment d'acheter nos oeufs de Pâques. Car il y a beaucoup de chances pour que la hausse actuelle des coûts profite, non aux producteurs qui ne sont pas assez rémunérés, mais plutôt aux grands groupes qui achètent les fèves, à ceux qui les transforment et aussi ceux qui spéculent. Pour améliorer la situation, il faudrait plus de régulation à grande échelle, mais aussi encourger le commerce équitable et inciter les consommateurs et consommatrices à payer leur chocolat plus cher, et donc à un prix plus juste.
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