Cette destination ultra cotée est plus accessible que jamais

Alors que le yen japonais est tombé à son plus bas niveau depuis 34 ans, certains touristes étrangers en profitent. L'occasion ou jamais de s'offrir l'un des pays les plus désirables du monde ?

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Si l'on vous parle "voyage rêvé" ou "pays à cocher sur sa to-do", il y a fort à parier que le Japon arrive dans la liste. Seul bémol, la destination est réputée pour coûter cher, très cher. À moins que...

Ce pays envisage d’interdire les cartes bancaires aux personnes âgées :

Un yen imbattable 

Il n'aurait en effet jamais été aussi accessible de visiter le pays. En cause ? Le taux de change particulièrement avantageux. Le pays des geishas voit ainsi affluer un nombre record de touristes étrangers. Ils seraient 3,1 millions à s'être rendus dans le pays en mars selon l’Office national du tourisme japonais (JNTO). Sur un mois, il s'agit d'un record absolu. La floraison des célèbres cerisiers du Japon étant également en cause. Le yen particulièrement bas attire donc les voyageurs du monde entier, mais incite également à des dépenses plus importantes qu'habituellement. En moyenne, leurs dépenses ont augmenté entre janvier et mars dernier de 52% comparé à la même période en 2019, l’année de référence pré-pandémie.

À titre d'exemple, un bol de nouilles ramen à 1 000 yens revenait à 8 euros, contre 5,8 euros aujourd'hui. Une montre de luxe à 5 600 euros en 2019 est descendue à environ 4 000 euros désormais. En plus de cela, les touristes peuvent bénéficier d'une détaxe en présentant leur passeport. Bien sûr, si cette réalité profite au tourisme, elle ne bénéficie pas vraiment aux habitants et commerçants locaux. La consommation des ménages nippons serait d'ailleurs en recul depuis plus d'un an. L'inflation et la faiblesse du yen ont impacté fortement le pouvoir d'achat. En outre, des adresses réservées aux touristes, proposant des prix totalement inaccessibles aux locaux, ont peu à peu commencé à poindre.

Les touristes en profitent

Les voyageurs étrangers, quant à eux, se font plaisir. Le yen bon marché encourage leurs dépenses. Ils séjournent dans des hôtels plus luxueux, décident de rester au Japon quelques jours de plus, achètent davantage de produits et de marque et mangent plus souvent au restaurant. "Pour de nombreux touristes, les produits et services japonais au Japon peuvent sembler peu coûteux, en particulier pour la qualité qu’ils peuvent recevoir en échange", estime Akiko Kohsaka, une économiste spécialiste du tourisme au Japan Research Institute.

"J’ai acheté trois paires de chaussures, ce que je ne fais absolument jamais. Ca valait vraiment le coup à cause du taux de change", se réjouit Katia Lelièvre, une touriste française de 36 ans interrogée par l’AFP dans le quartier touristique d’Asakusa, à Tokyo. "J’étais venue au Japon il y a cinq ou six ans et je me souviens que les prix étaient nettement plus élevés qu’aujourd’hui, en particulier pour les cosmétiques et les vêtements", confirme Dominique Stabile, une touriste italienne.

Parallèlement, les autorités japonaises font tout pour lutter contre le surtourisme. Dernièrement, il a notamment été décidé de construire un filet à maille de 2, 5 mètres de haut et 20 mètres de large pour dissuader les visiteurs de photographier le Mont Fuji. Il faudra d'ailleurs désormais payer pour gravir le plus haut sommet du Japon. Face aux comportements des touristes, la ville de Kyoto s'est quant à elle résolue à fermer certaines ruelles dans le quartier des geishas.

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.