Cette perle du sud de la France est la destination idéale pour un séjour gourmand et culturel

Longtemps cantonnée dans son rôle de ville de la feria, Nîmes est en passe, à l’instar de sa voisine Arles, de se créer une autre image : toujours aussi méridionale, mais
plus culturelle, chic et gastronomique. Une expérience à vivre, le temps d’un week-end.

Par Marie Honnay. Crédit photo : Office du tourisme de Nîmes |

Jour 1 : Au-delà de la feria 

Nîmes est une ville d’histoire et de traditions qui se savoure à pied et, de préférence, à un tempo lent. Comme Arles, sa proche voisine, on la connaît évidemment pour ses arènes, un amphithéâtre gréco-romain qui, deux fois par an (en mai et en septembre, au moment des vendanges), devient le cœur de la Feria nîmoise, une tradition parfois décriée qui tend à se réinventer. Cette année, pour la première fois depuis le début de cette fête centrale du calendrier nîmois, une femme a signé l’affiche des rendez-vous tauromachiques de la Pentecôte. Passionnée par les personnages féminins mythiques, Nicole Bousquet a représenté la grande torera Conchite Cintron, symbole de la corrida dans ce qu’elle a de plus noble et théâtral. Situé au cœur de Nîmes, à deux pas des arènes, l’atelier de l’artiste est accessible sur rendez-vous.

Poursuivez votre balade jusqu’au musée de la Romanité. Sa façade en mosaïques de verre ne devrait pas manquer de vous interpeller. Le bâtiment contemporain signé Elizabeth de Portzamparc accueille une sélection de 5 000 objets reflétant 2 500 ans d’histoire. Ce dialogue passé/présent, on le retrouve aussi dans un autre face-à-face tout aussi éblouissant : celui du Carré d’Art, un musée d’art contemporain abrité dans une structure en verre signée Norman Foster et de la Maison Carrée, le temple antique le mieux conservé du monde. Symboles d’une cité vivante et animée, les jeunes Nîmois qui s’y posent pour prendre le soleil donnent envie de les imiter.

La ville regorge d’ailleurs de bonnes adresses pour déjeuner au soleil, mais si vous voulez faire une pause dans le plus grand jardin privé de Nîmes, une petite halte à la brasserie de l’hôtel Imperator s’impose. Cette table dont le menu est signé Pierre Gagnaire est orchestrée par le sympathique et talentueux Nicolas Fontaine, un chef nîmois passionné par son terroir. Le samedi matin, vous pourriez d’ailleurs le croiser aux Halles, le marché couvert de la ville. Ce haut-lieu du terroir provençal, qui vient de célébrer ses 135 ans, rassemble les locaux qui viennent y faire leurs courses, mais aussi des touristes en quête de saveurs méridionales.

Pour encore plus de voyage et d'évasion :

Avant ou après avoir parcouru les échoppes de légumes, de poissons ou d’épices, arrêtez-vous, comme Nicolas Fontaine, par la Pie qui Couette, un comptoir néo-gastro où vous pouvez déjeuner ou simplement grignoter quelques tapas. Passé par de grandes maisons, Emmanuel Leblay, chef et proprio, propose des vins d’amis et de petits plats qui lui ont valu un macaron Michelin et les bravos des Nîmois. Dans un registre un tantinet plus chic, la carte de l’Impé se veut quant à elle fraîche et légère. De quoi vous donner envie de commander une assiette de madeleines en guise de dessert. Servies par trois, ces merveilles signées Gagnaire se mangent sans faim, mais se partagent évidemment très bien.

Après votre lunch, vous pouvez facilement improviser une virée dans le centre-ville. Au départ de l’hôtel, longez le canal à la découverte des jardins de la Fontaine, puis prolongez votre balade jusqu’aux Ateliers de Nîmes. Porteuse d’un savoir-faire qu’elle perpétue au travers de ses collections pour hommes et femmes, cette marque locale est spécialisée dans le denim, une matière qui doit son nom à la ville qui l’a vue naître.

En chemin, arrêtez-vous aux Indiennes de Nîmes (indiennesdenimes.fr), une autre adresse mode ancrée dans la tradition du textile de Camargue ou encore chez Unpolished Design Club, une enseigne déco qui secoue les classiques du genre. Et puisqu’on parle de secouer les classiques, vous avez peut-être déjà craqué pour la fameuse huile d’olive posée sur la table de la brasserie de l’Imperator. Depuis la fin des années 90, Fabien Jeanjean, le propriétaire de cette oliveraie accessible en 15 minutes depuis le centre de Nîmes, cultive 7 variétés d’olives, dont une du Gard, dans une approche 100 % bio qui a conquis les chefs étoilés du coin, mais pas uniquement.

Ami de Nicolas Fontaine, avec qui il cuisinera à quatre mains le 7 juin prochain, au sein de l’hôtel Imperator, le cuisinier belge Christophe Hardiquest est, lui aussi, un adepte des huiles de cette oliveraie dont les produits artisanaux trahissent les affinités de Fabien Jeanjean avec la haute cuisine. Nîmes doit - c’est indéniable - son renouveau à une offre culturelle et gastronomique de plus en plus riche et pointue. Lorsque le chef star Pierre Gagnaire a découvert l’Imperator, il a lui aussi été charmé par l’ambiance de la ville. Déjà récompensée par deux étoiles Michelin, Duende, son adresse nîmoise, dont le nom, partiellement intraduisible, décrit l’instant où la rencontre du torero et du taureau se transforme en une véritable communion artistique, est orchestrée par une jeune équipe qui donne à cette table un supplément d’âme. Signé par l’architecte d’origine argentine Marcelo Joulia, le décor chic et racé du restaurant fait écho à l’hommage de Gagnaire à la Méditerranée ; un hommage sublimé par des vins choisis dans un esprit décoincé et voyageur.

Jour 2 : Arrêter le temps 

Demandez à Logan Thoulliez, le jeune sommelier du Duende, où il aime passer son dimanche après-midi, il vous répondra : À la Chassagnette ; une adresse cachée au fin fond de la Camargue. Depuis Nîmes, il vous faudra une petite quarantaine de minutes pour la rejoindre. Armand Arnal, chef de ce restaurant/jardin, donne à la cuisine végétale une dimension divine. En route, le paysage de la Camargue est une première bonne raison de vous évader quelques heures. Observer un envol de flamants roses ou, pourquoi pas, improviser une balade à cheval sur les plages les plus sauvages de ce coin de France devrait vous mettre en appétit.

La cuisine intuitive de la Chassagnette fait la part belle au potager du chef. Si vous voulez vivre l’expérience jusqu’au bout, optez pour le menu totalement végétal accompagné d’une sélection de jus créés par la sommelière du restaurant. Notez que l’adresse propose aussi un menu mixte (avec du poisson issu de la pêche raisonnée et des viandes triées sur le volet) et une belle sélection de vins nature. Avant le déjeuner, jetez un œil à la serre du chef. Il y cultive des papayes et autres fruits exotiques sans jamais se départir d’une approche sans façon, aux antipodes de l’esprit ampoulé de certaines adresses étoilées. En été, Armand Arnal propose, luxe suprême, des paniers pique- nique aussi frais, élégants et rock’n’roll que l’est son menu en six temps qui, soit dit en passant, vous fait perdre toute notion... du temps. De retour à Nîmes, continuez à ne pas vous dépêcher. Posé sur une terrasse habillée d’un joli jeu de miroirs, le bassin extérieur de l’Imperator est une invitation à enchaîner quelques brasses avant d’entamer une sieste méridionale. À noter aussi : le spa Codage de l’hôtel, un lieu cosy et intime, où la notion de cocon prend tout son sens.

Testez par exemple le soin signature Bauté d’Eva Gardner, l’un des nombreux clins d’œil de l’Imperator à l’actrice mythique qui a également donné son nom à un cocktail du bar. Pour terminer votre séjour, optez pour un apéro tapas au bar Hemingway, autre habitué de l’hôtel, et laissez le chef Nicolas Fontaine et Hugo, le barman, vous régaler dans un esprit franco-espagnol aux accents gastronomiques. Et comme le bar reste ouvert jusqu’à très tard dans la soirée, vous pourrez même caler une petite faim nocturne après avoir applaudi l’un des concerts qui, chaque été, embrasent les arènes de Nîmes (festivaldenimes.com). 

Comment s'y rendre ? 

Vous pouvez rejoindre le centre de Nîmes depuis Bruxelles en train. Comptez 5 heures en TGV, à partir de 54 € (aller simple). b-europe.com.

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