Pourquoi sommes-nous accros à la malbouffe ?

Vous avez le sentiment de ne jamais pouvoir résister à un burger ou un cookie ? Vous êtes probablement accro à la malbouffe. Car oui, manger mal devient très rapidement une addiction. Véronique Sturbois, diététicienne et nutritionniste nous donne les raisons et surtout les solutions pour se désintoxiquer.

Coralie Lambret, Photo by Dan Gold on Unsplash |

Un bon burger bien gras parait souvent bien plus réconfortant qu’une assiette de riz. On a alors tendance à succomber à la tentation et à favoriser la malbouffe dans notre alimentation quotidienne. Le problème, c’est qu’on peut très rapidement y devenir totalement accro et entrer dans un cercle vicieux, dont il est difficile de se sortir.
Lorsqu’on mange gras et sucré, on conditionne notre cerveau à ce type d’alimentation et il en redemande toujours plus, au point que ça devienne incontrôlable.

Le cerveau aime la malbouffe

Notre cerveau est biologiquement programmé pour aimer le sucre et le gras. La consommation d’aliments caloriques et malsains stimule nos centres de plaisir de manière excessive, ce qui a tendance à nous pousser à en consommer encore davantage. Le problème, c’est que ce mécanisme est le même que celui activé par les drogues dures, comme l’héroïne ou la cocaïne. Le mot addiction est donc totalement approprié. "Lorsqu'on consomme du sucre, le cerveau libère de la dopamine, autrement dit l'hormone du bonheur. Ce mécanisme incite à en consommer toujours plus puisqu'on a le sentiment que le sucre nous rend heureux. Et on tombe très vite dans la dépendance" , explique la diététicienne et nutritionniste Véronique Sturbois.
Si ces aliments riches en gras et en sucre ne sont pas néfastes lorsqu’ils sont consommés en petite quantité, ils le deviennent très rapidement lorsqu’on en abuse. Le problème ? La majorité des gens n’arrivent pas à contrôler cette attirance innée pour le gras et le sucre. Le plaisir procuré lors de la consommation d’aliments qui en contiennent est tellement intense qu’il perturbe le mécanisme de régulation de l’appétit et pousse à la surconsommation de calories.

Voici quelques conseils pour diminuer votre consommation de sucre :
 

La tentation est partout

Véronique Sturbois ajoute que nos modes de vie favorisent cette addiction à la malbouffe : "Les gens mangent de plus en plus de produits ultratransformés, qui sont remplis d'additifs et qui n'apportent rien en termes de nutrition". Pour cette nutritionniste, l'industrie agroalimentaire est en partie responsable de notre addiction. Tout est pensé pour nous pousser à la consommation, la majorité des aliments que l'on achète sont truffés d'additifs comme du sucre, de la mauvaise graisse ou du sel et ils nous rendent accros. Dans les fast-food, c'est le même constat pour Véronique : "Tout est pensé pour que le client ne puisse pas contrôler son cerveau. Lorsque vous mordez dans un burger, tout est réfléchi pour que ne vous n'arriviez pas à vous contenter d'un seul, des ingrédients à la texture en passant par la température du sandwich". La tentation est donc partout et c'est souvent très difficile de lutter.

Un cercle vicieux

"On vit dans une société de surconsommation de ces produits ultratransformés mais aussi dans une société sédentaire, qui n'élimine plus ce surplus de calories", ajoute la diététicienne. Le problème c'est que le corps s'habitue à tout et pour continuer à le satisfaire, il faut lui en donner toujours plus.
A force de consommer des aliments caloriques, le plaisir qui est associé s’amoindrit. C’est un phénomène scientifique, qui a été prouvé par de nombreuses études. Les circuits cérébraux associés au plaisir procuré par la nourriture se détériorent au fil du temps et au plus on consomme de calories. Ce mécanisme crée donc un cercle vicieux infernal : Pour continuer à créer ce plaisir, il faut amener au cerveau plus de calories et ainsi de suite. Ce phénomène explique aussi les situations d’obésité et de surpoids qui sont bien souvent liées à une addiction ingérable à la malbouffe. "Ces addictions créent des problèmes de surpoids, mais elles sont aussi dangereuses pour la santé. Elles augmentent les risques de diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains cancers hormonaux. La surconsommation de sucre et de graisse est réellement nocive", prévient Véronique Sturbois.

Photo by Denny Müller on Unsplash

Comment vaincre cette addiction ?

Le corps est conditionné à la malbouffe dès l'enfance, ce n'est donc pas toujours aisé d'en sortir. Comme pour la drogue, il faut faire un sevrage. Si vous sentez que vous n’arrivez plus à vous passer de la malbouffe, une cure de désintoxication est nécessaire. Durant 3 semaines, il faut éviter à tout prix les aliments trop gras et trop sucrés afin de désaccoutumer le cerveau et de créer de nouvelles habitudes alimentaires. "Trois semaines, c'est le temps qu'il faut au cerveau pour assimiler le changement. Durant cette période, il faut bannir les aliments ultratransformés, les sucres ajoutés et l'alcool. Et ensuite, il faut repartir sur de bonnes bases pour ne pas rechuter", préconise la nutritionniste.

Pour ne pas tomber dans l’addiction, le mieux est de limiter la consommation d’aliments gras et sucrés. Véronique Sturbois affirme qu'il faut repenser son alimentation : " Il est indispensable de limiter au maximum les plats préparés et les produits déjà tout fait. Le mieux est de cuisiner soi-même et de favoriser les aliments sans additif".  Le sucre et la malbouffe en général doivent être consommés avec modération et occasionnellement. "Il faut se faire plaisir, mais de manière occasionnelle. Vous prendrez d'autant plus de plaisir à manger un burger si ça n'arrive pas toutes les semaines. C'est un peu comme la cerise sur le gâteau", conclut Véronique Sturbois.

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