Le saviez-vous? Dans le cadre d’une construction neuve, la pose d’une toiture végétalisée est désormais obligatoire à Bruxelles sur les toits terrasses de plus de 100 m2. Seulement, avant de l'envisager, il faut penser à plusieurs choses : Valérie Dardenne, architecte paysagiste, habituée à gérer des projets d’envergure, confirme : " les toitures végétalisées font partie des projets techniques compliqués, qui réclament beaucoup de soin apporté aux détails. Surtout si on transforme cet espace comme une pièce à vivre avec du mobilier..". Alors, comment y parvenir étape par étape ?
La question de la stabilité
La contrainte principale, c’est le poids et l’avis d’un ingénieur en stabilité est souvent nécessaire : un mètre cube de terre pèse de 1800 à 2000 kg. En hauteur, les plantes, exposées aux éléments, doivent être résistantes au soleil et au vent. Et l’installation réclame parfois des gros moyens comme une grue pour apporter les matériaux et évacuer les déchets des végétaux. Quentin Thibault, autre professionnel du paysage, enchaîne : "La terre double voire triple son poids quand il pleut, il gèle, il neige. Il faut penser au poids des humains, des plantes et de tous les équipements et matériaux qui se rajoutent. On ne peut pas mettre des pots trop lourds le long des murs porteurs et en périphérie des terrasses, donc pas de terre cuite pour ce type de contenants."
La question de l'écoulement des eaux
L’autre problématique d’envergure à gérer, c’est l’écoulement des eaux... une pente est nécessaire. Tandis que les dalles et les revêtements sont posés sur des plots réglables, garde-corps de sécurité et arrosage automatique sont impératifs pour une toiture extensive. Un garde-corps physique peut se matérialiser par des bacs de plantation en périphérie. Enfin, il faut créer un accès au toit, un escalier, des lanterneaux ouvrables.
La question de la végétalisation
Elle correspond à deux principes. On parle ainsi de la technique extensive. Avec peu de substrat (jusqu’à 15 cm d’épaisseur), sa plante idéale, c’est le sedum, une plante de montagne qui protège l’étanchéité du roofing. Les plantes alpines ou joubardes résistent bien au froid de l’hiver et à la chaleur de l’été. Ce type de plantation de nature sauvage nécessite peu d’entretien (deux fois par an, au printemps et à l’automne), beaucoup de drainage mais pas d’arrosage automatique. On peut y associer des plantes vivaces à petit développement pour donner de la couleur, des graminées, des espèces mellifères et pollinifères pour attirer les oiseaux, les insectes et animaux invertébrés comme les escargots. On trouve également les techniques semi-intensive ou intensive. La première, d’entretien modéré (quatre à six fois par an), avec de 15 à 30 cm de substrat, peut associer espèces naturelles et horticoles de plantes vivaces herbacées, bulbeuses, succulentes et graminées mais aussi des arbustes comme la lavande, le lilas nain ou le laurier-rose. Côté esthétique, elle offre un effet de lande en plein ciel. La seconde, avec 30 cm de substrat et plus (jusqu’à 60 cm voire plus jusqu’à 1 m) offre une végétation plus diversifiée, avec notamment la plantation d’arbres et la création d’un potager.
Ici, il s'agit de toitures végétalisées de Sedum, qui devient rouge et bronze à l’automne (réalisation UpGreen).
La question du poids
Il faut prendre en compte le poids saturé, soit 100 kg au m2 pour une toiture extensive, 350 kg au m2 pour un système semi-intensif et jusqu’à 600 kg au m2 pour une toiture intensive. Pour un potager, le poids des légumes se situe autour de 115 kg au m2. Pour la terre, on calcule déjà 15 kg au m2. Et attention, une maison avec ossature bois supporte moins de 200 kg par m2.
Découvrez en images quelques exemples de toits verts :
