Avant notre départ pour l’Île d’Yeu, on nous avait prévenus : ce petit bout de terre de moins de 25 km2 situé au large de la côte vendéenne se mérite. Au départ de Nantes, il faut rejoindre le port de Fromentine, puis prendre un bateau jusqu’à Port-Joinville. Mais dès que vous mettez pied à terre, le charme opère. Ici, on ne s’embarrasse pas du superflu.
En vidéo, on vous dévoile l’arnaque à vérifier sur l’addition quand vous partez en vacances :
Habituée de l’île, la cheffe Isabelle Arpin fait partie de ses ambassadrices les plus enthousiastes. Elle n’est pas la seule : notre famille royale y passe tous ses moments de détente et y possède même une maison. D’ailleurs, sur l’île, tout le monde ou presque les connaît. À la Mission, un hôtel tout récemment inauguré dans le village de Saint-Sauveur, on nous chuchote que les souverains dînent ici très souvent. Quant à la directrice du spa, elle n’est pas peu fière d’ajouter qu’ils sont même des clients fidèles de l’institut. Étonnant ? Pas tant que ça. Car ici, les stars, les personnalités de la télé ou du monde politique aiment profiter de cette vie simple et sans chichi. Demandez au restaurant de la Mission si, par exemple, vous pouvez dîner en compagnie de votre chien. On vous répondra, sourire en coin : « Si Pierre Niney le fait, pourquoi pas vous ? », Le ton est donné.
Saint-Sauveur du matin au coucher du soleil
On le comprend très vite : l’île est idéale pour qui rêve d’un séjour au plus près de la nature. Vous y croiserez d’ailleurs peu de voitures. La tradition veut que l’on se déplace à pied, à vélo ou, plus cool encore, à bord d’une vieille Citroën 4L, d’une 2 CV ou d’une Méhari jaune ou orange. Planqué en son centre, Saint-Sauveur est le repaire secret des candidats à la vie bohème chic.
Chaque matin, les vacanciers en Birkenstock se pressent pour un premier café dans les petites rues du village. Sur les maisons blanches aux volets colorés (une tradition qui remonte à l’époque où les pêcheurs les peignaient avec le reste de la peinture dont ils s’étaient servis pour leurs bateaux), les plantes et les fleurs sauvages grimpent le long des façades. Au centre du village, quelques magasins : un poissonnier, un boucher et un boulanger, mais aussi la célèbre Maison Mousnier, 40 ans cette année, qui fabrique, entre autres douceurs, une tarte aux pruneaux renommée. Bien qu’il ne faille pas grand-chose sur cette île, le matin, à l’heure du marché, de petites échoppes en plein air permettent de se rhabiller. Pour les garçons, un T-shirt en coton de la marque locale Brigand des Mers devrait faire l’affaire. Pour les filles, une jolie robe en tissu indien vendue chez Bissemo, une boutique de créateurs dont l’offre mode et déco cadre avec l’esprit local.
Sur le coup de midi, arrêtez-vous chez Frères de la Côte (47 rue du Général Leclerc). Dans ce bar, l’accueil est adorable, le Vouvray pétillant parfaitement frappé et les huîtres de Fromentine délicieusement addictives. En soirée, juste avant le dîner, un apéro à La Dilettante est un passage obligé. La grande terrasse avec vue sur l’église de Saint-Sauveur est l’un des meilleurs spots de l’île pour découvrir les vins de Catherine et Pierre Breton, les patrons ; des viticulteurs de Loire qui proposent, entre autres crus divins, leur propre gamme en biodynamie (domainebreton.net).
L’heure de la deuxième sieste
Sur l’Île d’Yeu, le temps s’écoule plus lentement qu’ailleurs. À La Mission, une adresse implantée dans une ancienne école transformée en hôtel de charme de 22 chambres seulement, la grasse matinée est fortement recommandée. L’après-midi, si vous traînez dans la grande prairie de l’hôtel ou dans les rues du village, il n’est pas exclu que vous entendiez parler de la « deuxième sieste » , un concept joliment local qui vous rappelle, si nécessaire, de ralentir le tempo. Pourquoi pas en poussant une pointe jusqu’à la Meule, un petit village de pêcheurs dont l’attraction se résume au bar local (149 rue de la Meule), où l’on se sustente avec quelques huîtres, du poisson frais et… une vue imprenable sur les bateaux.
À l’abri d’une crique, caché entre deux falaises, ce petit bout d’île figure parmi les rares endroits du monde que l’on voudrait garder pour soi. Grimpez sur les rochers, puis profitez du panorama sur le large. Vous avez l’impression d’être arrivés au sommet… du bout du monde ? C’est le but. De retour à Saint-Sauveur (à vélo, relier les villages de l’île ne prend guère plus de quelques minutes, mais attention, parfois ça grimpe un peu!), le restaurant La Missionnaire, la table de l’hôtel, fait salle comble le midi et le soir. C’est qu’il fait bon s’attabler (et s’attarder) dans cette jolie cantine familiale orchestrée par une équipe aux petits soins. Commandez un poisson grillé, un ceviche de thon blanc ou de dorade de l’île d’Yeu (notre recommandation). Au moment du dessert, la pavlova du pâtissier local Pacôme Berges est un must absolu.
En position couchée
Si vos longues balades cheveux au vent (sur l’île, il souffle souvent !) vous ont donné la flemme, quelques brasses dans le bassin, une sieste dans un transat, un apéro sur les banquettes du rooftop La Vigie (avec vue sur le clocher de Saint-Sauveur) ou, mieux encore, un massage au spa Nuxe, devraient arranger ça. On n’a pas osé demander quel était le préféré de la Reine, mais celui que nous avons testé (le Signature) était absolument parfait. À en croire le chauffeur du bus qui nous a emmenés vers le port, Mathilde aime se retrouver avec ses copines à la Pointe des Corbeaux, un hot spot du sud-est de l’île. Si vous voyagez en famille, la pause crêpes est un autre passage obligé. Testez celles de la Crêperie Bleue, les meilleures, selon les locaux. À Port-Joinville, l’heure du goûter rime d’ailleurs avec la réouverture des boutiques après la sieste. À ramener impérativement dans vos valises: des bocaux de thon et de sardines préparés dans l’atelier de la dernière conserverie artisanale de l’île (conserverie-iledyeu.fr), mais aussi un joli carreau signé Séverine Terrasse-Petrowsky, une ancienne graphiste devenue créatrice de petits tableaux en céramique décorés de dessins ludiques (moncarreauceramique.com).
A voir aussi : Atelier Muse (6 rue de la Chapelle), la boutique mode et déco préférée des filles du coin. En parlant de déco, si c’est votre dada, celle de l’hôtel La Mission mériterait quasiment que vous fassiez le déplacement, juste pour le plaisir de séjourner dans les espaces sobres, mais racés imaginés par Pauline d’Hoop, une jeune architecte d’intérieur, fan d’abat-jour frangés, de cadres en bambou et de carrelages en céramique colorés. Vous ne connaissez pas son nom, mais bien ses autres clients branchés, dont la marque Sézane dont elle a dessiné les boutiques. Quand on vous disait que sur l’Île d’Yeu, on envoie du lourd tout en faisant profil bas.
En pratique
Depuis Bruxelles, vous pouvez rejoindre Nantes via Paris (à bord de l’Eurostar, puis en TGV Inoui). Un bus relie Nantes à la gare maritime de Fromentine en 45 minutes. Vous pouvez aussi garer votre voiture dans un parking du port pendant votre séjour. Des bateaux de la compagnie vendéenne opèrent la traversée vers l’île en moins d’une heure. C’est un peu long et parfois, ça balance, mais la destination justifie amplement le déplacement. Pour profiter de l’île, le mieux est d’y séjourner au minimum deux ou trois nuits.
Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.
Sur le même sujet
