Colonel, définitivement l'adresse où déguster de la vraie bonne viande à Bruxelles 

Voilà quelque temps que je n’avais pas franchi la porte d’une des adresses Colonel. Mais à l’occasion de mon anniversaire, à la question “Que souhaites-tu manger ?”, ma réponse est, depuis 40 ans environ, “Un steak béarnaise, merci !” Ça tombe bien, chez Colonel, presque toutes les viandes, de la “simple” entrecôte au bœuf de Kobe, sont servies avec de la béarnaise, parfois du jus de viande ou, dans le cas de la bavette, de la sauce à l’échalote.

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Colonel, ce sont deux restaurants : l’un aux portes du centre-ville de Bruxelles, à deux pas du début de l’avenue Louise, et un second, ouvert il y a quelques années, plus au sud de la ville, là où Uccle se fond presque dans la forêt de Soignes. Colonel a construit sa réputation sur la viande, notamment les fameuses viandes maturées très chères, ou les rares comme le wagyu. On verra que si le luxe de la bidoche est toujours présent, le restaurant propose également des propositions de qualité à prix beaucoup plus raisonnables.

En vidéo, les conseils pour réussir la cuisson de la viande au barbecue :

Le cadre de Colonel Uccle a de l’allure, déco moderne et soignée, la terrasse est superbe et bien aérée, cette fin d’été sous des températures tropicales en a fait une de nos meilleures soirées de septembre. En apéro, un Vermouth del Professore (un de mes préférés, 7 €), un Virgin Spritz sans alcool (10 €), agréable, dans la norme des bons cocktails sans alcool dont on est ravis de voir qu’ils sont de plus en plus nombreux sur les cartes. Un des “marqueurs” des deux Colonel, c’est l’étal “façon boucherie”, où l’on peut choisir, au poids, une viande plus ou moins maturée d’origines différentes. C’est là que ça se gâte (mais à juste titre) niveau portefeuille, car souvent c’est précisément le choix qui fait enfler l’addition. Pour y avoir succombé plusieurs fois, je n’ai toutefois jamais regretté ni les Simmental, ni les Rubia Gallega, ni même le wagyu !

Dans l'assiette

Ce soir-là, en mode anniversaire donc, nous étions quatre convives, et avons pioché dans les propositions de viande de la carte, sans lever nos séants pour aller vers le coin boucherie, même si Florence était presque en mode « Je vais me chercher une côte à l’os rien que pour moi ». Entrecôte “prime” (42 € les 300 g) pour moi, bavette à l’échalote (38 €) pour Florence, et nos deux co-mangeurs prenant qui, un bœuf wagyu en version 200 g (là, ça commence à piquer, le produit est cher, 40 € les 100 g) qui, une entrecôte “Sélection Colonel”, facturée 32 €. Notons que dans cette version uccloise de Colonel, on propose également des plats à la rôtissoire, et notamment un poulet rôti à 44 € pour 2 personnes ou un vol-au-vent à 28 €.

Au niveau de l’entrée, histoire de garder un peu d’appétit sous le pied, on s’amuse avec une planche de charcuteries belges “héritage” (32 €), très copieuse et chargée en jambon d’Ardenne, jambon cuit à l’os, saucisson de veau, tête pressée, le tout avec de la moutarde de Gand Tierenteyn. Clairement, ce soir, on va faire du “viande sur viande”, ce n’est pas grave, on fera jus de concombre demain. La planche héritage ne raconte pas forcément de qui elle a hérité (on aimerait, comme le font certains restaurateurs, connaître les producteurs), mais les charcuteries sont vraiment de qualité. On se régale et on a presque trop à manger, sachant que les viandes vont arriver. Elle est proposée pour quatre, cette planche, et c’est largement suffisant. Pour arroser tout cela, on se lâche sur un Faugères Léon Barral (58 €, coefficient raisonnable) choisi par un des commensaux, friand de ce vin du sud, toutefois fruité et rond.

Alors, ces viandes ?

D’abord, c’est bon, l’appoint de cuisson est respecté, le goût de chacune, de la “simple” entrecôte jusqu’au wagyu montre la qualité de la sélection, qui est ici une véritable “playlist”. On trouve ici un choix d’excellentes pièces et on laisse également au client le soin de choisir parmi cette offre large. Quand on se mêle d’expérience bidoche, il y a pas mal de codes à respecter. L’assiette doit être chaude, les sauces aussi, les garnitures doivent arriver au bon moment, et ça doit envoyer autant au niveau de la “grosse” pièce que des fameuses garnitures, mot désuet s’il en est.

La béarnaise est ferme et douce comme on l’aime. La frite, probablement une version “fraîches prédécoupées” est plus qu’honnête, et même très bonne pour Florence. Là où ça coince un chouïa, c’est au niveau des légumes. Une belle variété de légumes de saison, joliment dressés, des couleurs, mais... aucun goût. Un des mangeurs les terminera “parce que je dois atteindre mon quota de légumes”, mais pour ma part j’aurai du mal, tellement ils sont fades d’être cuits à l’eau ou à la vapeur sans assaisonnement. Contrairement à ce que dit un des personnages dans Astérix : non, la bouillante eau ne donne pas forcément “un exquis goût à tout”. Cela dit, l’expérience globale est vraiment excellente, on se régale à finir la viande, les sauces, les frites (des frites, des frites, des frites !).

Un dessert ? Oui, une sorte de snickers tout à fait crapuleux, dans le très bon sens du terme. Le service ? Gentil, voire attentionné et à l’écoute (nous entendrons la table d’à côté râler sur le prix d’un whisky non annoncé comme étant particulièrement cher, et le serveur d’immédiatement faire un geste commercial), même si parfois un rien... familier ; il en faut toutefois plus pour nous effrayer, Florence et moi.

Alors oui, on a aimé ce Colonel-Uccle, qui sait se rendre accessible si on a juste envie d’une bonne entrecôte, qui sait proposer le luxe boucher, les jours où l’on en a envie, dans un cadre classique et rassurant, bref, une adresse plaisir où l’exigence est très rarement prise en défaut.

L'adresse ? Colonel Fort Jaco, 1405 chaussée de Waterloo, 1180 Uccle, ouvert du mardi au dimanche.

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