Défilés annulés, salons reportés : le monde de la mode impacté par le coronavirus

Depuis plusieurs semaines, on n’entend plus parler que d’une seule chose : le coronavirus. Alors que les médias sont inondés de nouvelles tragiques nous rappelant que l’épidémie ne fait que d’augmenter, l’impact du coronavirus va bien au-delà du risque sanitaire : il devient l’ennemi n°1 de la mode, du design et de l’économie de manière globale.  

Par Anissa Hezzaz. Photos : Photonews. |

Ville en quarantaines, hôtel sous scellé, contamination propagée, match de foot reporté et économie impactée : le coronavirus a fait des centaines de morts aux quatre coins du monde suscitant une réelle inquiétude au niveau international. Les médias nous alertent de toute part et nous rappellent que nous ne sommes pas à l’abri de celui que désormais nous connaissons tous : le virus 2019-nCoV.

La seule bonne nouvelle depuis ces dernières semaines reste la baisse d’au moins 25 % des émissions de CO2 depuis que la Chine est sous cloche et que les usines tournent au ralenti pour endiguer l’épidémie, selon une étude publiée par Carbon Brief, mercredi 19 février. Et si on semblait connaître un début d’accalmie du virus, l’apparition de nouveaux foyers en Italie, en Turquie, mais surtout en Iran, en Corée du Sud, au Japon et évidemment en Chine, n’a fait qu’alimenter nos craintes. Le coronavirus est partout, même là où on ne l’attend pas. 

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Coup rude pour la mode

Sur la fashion sphère aussi, on s’inquiète de cette épidémie. Alors que les Fashions Weeks sont les évènements incontournables de la mode, attirant toutes les personnalités les plus influentes de l’industrie de la mode, les derniers défilés se sont déroulés dans une ambiance chaotique. Quand les créateurs chinois ont d’abord dû annuler tour à tour leurs défilés, la clientèle chinoise aussi manquait à l’appel lors des défilés. D’abord à New York, mais surtout à Milan, puisque la capitale de la mode a dû renoncer aux dernières heures de ses précieux défilés, forçant notamment Armani, Moncler et Biagiotti à dévoiler leur collection à huit clos. Les plus grandes villes de la mode dans le monde génèrent des centaines de millions d'euros, de dollars ou de livres.

A elle seule, la Fashion Week de Paris rassemble en général entre 5.000 et 6.000 personnes du monde de la mode et génère 440 millions d'euros de chiffre d'affaires sur une semaine entre les réservations d'hôtels, les traiteurs, les services de voituriers et les entreprises d'événementiel, comme le rapporte RTl. "On aura beaucoup moins de monde aux défilés, les professionnels et les influenceurs chinois du secteur ne vont pas venir et on va mettre en place des moyens vidéo. Cela peut représenter 30% d'invités en moins sur les défilés selon les marques", prévenait encore le PDG de Kering, François-Henri Pinault, à la veille des Fashion Week de Milan et Paris.

La chambre de la mode italienne (CMNI) a, quant à elle annoncé que l'épidémie de coronavirus pourrait entraîner une baisse de 1,8% du chiffre d'affaires de l'industrie italienne de la mode cours des six premiers mois de 2020, principalement au cours du premier trimestre. Des chiffres qui expliquent mieux les rangées vides de ces derniers défilés. Pour y remédier, certains défilés étaient retransmis en vidéo et en direct pour permettre à ceux qui ne pourraient pas faire le déplacement de découvrir les nouveautés. 

Le monde du design touché aussi

Dans un contexte où toute l’Italie est désormais menacée, les grandes manifestations internationales se voient annulées ou reportées. A commencer par le Salon Del Mobile de Milan, un évènement mondial qui chaque année annonce toutes les grandes tendances en matière de décorations et de design. Alors qu’il devait initialement se tenir du 21 avril au 26 avril 2020, le voilà reporté au moins de juin, du 16 au 21, afin que les constructeurs en tout genre puissent finaliser leur travail et éviter  la catastrophe commerciale.

Ce n’est pas le seul rassemblement à souffrir indirectement de cette épidémie. La 50e édition du MIDO, principal rendez-vous mondial des lunetiers, qui devait se dérouler ce week-end, à partir du 29 février vient également d’être reportée. Le milieu de l'horlogerie aussi fait grise mine face au coronavirus. Time to Move, le rendez-vous de Swatch Group qui devait se tenir début mars, a été annulé début février. Si pour l'instant Baselworld, le célèbre salon horloger qui se déroule en Suise, prévu du 30 avril au 5 mai prochains est maintenu, les organisateurs sont sur leur garde pour prendre une décision. 

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