Il est loin le temps où l’on achetait une vague carotte bio dans son supermarché pour se donner bonne conscience, aujourd’hui, on veut bien plus que ça : on veut de la traçabilité, du local, de l’équitable, on veut du respect du bien-être animal, on veut de la culture raisonnée, du bio pas bobo… et 80% des consommateurs européens se disent aujourd’hui plus que jamais prêts à dépenser un peu plus pour une alimentation plus responsable. Certaines coopératives locales ont enregistré une augmentation de plus de 30% de leur chiffre d’affaires durant le confinement, une démarche que l’on voudrait voir se prolonger dans le temps. Et puis les belges sont revenus en cuisine !
La France et la Belgique ont écoulé 200 fois plus de farine durant le confinement, les chiffres nous apprennent que nous avons repris la main : refaire son pain, ses gâteaux et cultiver ses aromates, ce sont autant de gestes qui nous font prendre conscience de manière très concrète de ce que l’on absorbe, et ce retour aux fourneaux fait de nous des acteurs de notre consommation…
Les grandes surfaces jouent le jeu
« Les Belges ont de plus en plus à cœur la juste rémunération des agriculteurs et sont attentifs aux conditions dans lesquels sont produits leurs aliments. Une tendance qui pourrait même se renforcer suite à la crise du COVID-19 » déclare Nicolas Lambert, directeur de Fairtrade Belgium. «Mais ils sont aussi pragmatiques et cherchent des solutions concrètes. Ils estiment, par exemple, que les supermarchés doivent investir plus dans l’alimentation durable et sa promotion. » Et c’est le cas : vous l’aurez probablement remarqué, mais les rayons bio de vos supermarchés prennent une surface de plus en plus importante, la variété et la provenance des produits y est constamment améliorée. Le vrac prend ses quartiers dans les hypermarchés et passer au bio ne relève plus d’une démarche marginale. Le résultat ? Delhaize annonce une progression de vente de près de 20% sur les fruits et légumes bio ces derniers mois. Quant aux grandes surfaces bio, comme Färm ou Sequoia, elles affichent également une progression de 30% ces derniers mois. Pourquoi ? Simplement parce qu’en cette période où la santé devient une préoccupation universelle, s’alimenter plus sainement devient une évidence.
Les producteurs s’organisent
Alors qu’aujourd’hui un hectare sur 9 cultivé en Wallonie est une agriculture bio et que rien qu’en 2019, 74 nouvelles fermes sont passées au bio. D’autre part, Biowallonie, l’organisme de promotion du bio en Wallonie, constate que le nombre d’éleveurs d’animaux bio a doublé en 4 ans chez nous. Une tendance à la hausse. Sans compter que d’autre part, les coopératives et les initiatives locales s’organisent, ils se regroupent souvent et communiquent mieux. C’est le cas de Distribio ou BioFresh, distributeurs en produits bio qui œuvrent en coulisses pour approvisionner les commerces alimentaires, les restaurants, les écoles et même les entreprises en produits bio et locaux. Producteurs et distributeurs s’organisent et montent un réseau de plus en plus fiable, qui rassure enfin le consommateur concerné, qui attend une information claire et la garantie d’un engagement éthique, tout en pouvant s’approvisionner facilement, près de chez lui.
La communication s’intensifie
Pour s’y retrouver, on consulte aujourd’hui des sites comme bioguide.be à Bruxelles, le site biowallonie.be, qui se sont donnés pour mission la promotion de l'alimentation bio, et ce, en renseignant sur leur site les filières de vente en circuit court et les commerces de proximité, les fermes, les magasins bio et les coopératives près de chez vous. Des moteurs de recherche qui vous renseignent le réseau de proximité bio d’après votre code postal. Devenus plus accessibles, les producteurs locaux nous facilitent la vie et permettent d’adopter des habitudes de consommation plus vertes.
Retrouvez les acteurs du bio près de chez vous : www.bioguide.be - www.biowallonie.be