Le skischam : aura-t-on bientôt honte d’aller skier ?

Après le flygskam, qui traduit la honte de prendre l’avion, un autre phénomène a fait son bout de chemin dans notre société : le skischam, entendez par là, la honte de faire du ski. Alors, faut-il être gênée de dévaler les pistes tout schuss ? 

Par Anissa Hezzaz. Photo by Alessio Soggetti on Unsplash. |

Tandis que le début des vacances de Carnaval vient de sonner, pour de nombreuses personnes, c’est aussi le moment ou jamais d’aller dévaler les pistes une dernière fois avant que la saison ne se clôture généralement à la mi-avril. Si les Belges sont toujours autant friands de séjours à la montagne, en Autriche, une idée monte de plus en plus : le skischam, soit la honte de faire du ski. 

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De la même façon que le flygskam, qui traduit en suédois un sentiment de culpabilité ressenti par une personne sensibilisée à la protection de l’environnement de se déplacer en avion, le skischam semble tout doucement gagner à son tour du terrain. Pour les militants écologistes, faire une croix sur les sports d’hiver n’a rien d’une lubie.  Aller skier - loin des clichés idylliques des montagnes à perte de vue et des paysages enneigés - cache en fait une tout autre réalité qui a des conséquences néfastes sur l’environnement. Au-delà du bilan écologique pour acheminer les skieurs jusqu’à leur résidence de vacances, un séjour à la montagne se traduit également par toute sorte de comportements à l’empreinte environnementale non négligeable. 

Pour faire face au manque de neige dans certaines stations, le snowfarming est d’ailleurs un phénomène bien connu de tous et désormais pratiqué dans la plupart des stations : pour pouvoir lancer les saisons de plus en plus tôt, on stocke la neige d’une saison à l’autre et on la déploie quand on souhaite ouvrir une piste. Et si certains considèrent cette méthode comme moins énergivore que les méthodes traditionnelles, il n’en reste pas moins qu’il faut  parvenir à stocker cette neige et la conserver. L’autre solution n’est pas mieux : elle consiste à utiliser des canons de neige artificielle et on connait les conséquences dommageables de cette méthode. Tandis que le réchauffement climatique ne cesse de menacer les vacances au ski, les stations tentent tant bien que mal de s’adapter,quitte à user de tous les moyens pour attirer encore du monde...Certaines stations n’hésitent plus par exemple à garantir de la neige fraîche. 

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Autant d’arguments qui ont convaincu les fervents écologistes de dire non aux vacances au ski. Quant à la question de savoir si les Belges aussi seraient prêts à faire une croix sur un séjour à la montagne par conviction écologique, on en est encore loin : selon une étude menée par l’Institut de sondage et d’études marketing LHM Marketing, chaque année, 730.000 Belges iraient aux sports d’hiver au moins une fois par an.  Si pour le moment le skicham semble être surtout localisé en Autriche, on connait la puissance des réseaux sociaux et l’ampleur qu’ils peuvent avoir au point de faire naitre de réelles tendances. En 2018, le phénomène du flygskam, initié par Greta Thunberg  a très vite pris une ampleur phénoménale, et aujourd’hui, le flygskam a donné lieu à l’instauration de nouvelles normes dans la société : si certains se tournent davantage vers d’autres moyens de transport plus durables, la plupart des voyageurs sont désormais conscientisés et n’hésitent plus à compenser les émissions générées par leurs voyages en avion. Alors à quand une compensation carbone pour dévaler les pistes ?  

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