L'un des plus beaux voyages en train accessible pour moins de 50 €

Oui, il est possible de visiter l'un des plus beaux endroits d'Europe pour moins que le prix d'un plein d'essence. On vous dit où et comment ! 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Comment ne pas tomber amoureux de la Corse ? Quand on pense à l'île méditerranéenne, on songe GR20, aiguilles de Bavella ou encore prisuttu (jambon corse). Celles et ceux qui ont déjà eu la chance de la visiter se rappellent peut-être aussi - au-delà des eaux turquoise et des paysages montagneux idylliques - de ses vilains virages en "épingle à cheveux". Si l'île semble petite par sa taille, ses routes sinueuses doublent voire triplent rapidement votre temps de trajet. Comptez 2 heures et demie en moyenne pour relier Ajaccio à Bonifacio par exemple, alors que 130 kilomètres à peine séparent les deux villes.

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Oui, la Corse est un pays qui se savoure au ralenti, en prenant le temps, et en passant sa vie le nez collé à la fenêtre pour admirer le spectacle, plutôt que sur le guidon. Et si on optait pour le train lors de sa prochaine virée sur l'Île de Beauté ? Non seulement les prix sont imbattables, mais on découvre les recoins cachés de l'île et on évite le plus gros désagrément que l'on retrouve là-bas : les touristes. Chaque année, ils sont plus de 3 millions à débarquer sur cette île de 340 000 habitants. La plupart louent une voiture pour explorer les vallées tortueuses et les petites villes perchées. Une grande majorité de gens ignorent en réalité l'existence d'un chemin de fer traversant les plus beaux paysages de Corse.

"Le petit train"

Les Chemins de fer de la Corse - U Trinicellu (le petit train, comme l'appellent affectueusement les habitants) - ne coûtent que 50€ pour un abonnement d'une semaine. Ce "petit train" relie les trois villes côtières de l'Ouest de l'île (Ajaccio, Calvi et Bastia) mais aussi tout un chapelet de communautés intérieures isolées, comme la ville historique de Corte. "Le mélange de wagons anciens et récents de ce chemin de fer à voie étroite s'entrechoquent, grimpent et slaloment à travers une variété éblouissante de paysages à un rythme tranquille et, ce faisant, représentent une façon de faire typiquement corse : les passagers peuvent admirer certains des paysages les plus sauvages d'Europe à des vitesses qui dépassent rarement les 80km/h", écrit la BBC à ce propos. 

Au-delà des paysages, il y a un charme nostalgique à s'immerger dans ces wagons en boiserie ancienne qui remontent aux années 70. On retrouve ainsi la touche de glamour vintage de l'Orient Express, mais pour un coût incomparable. Un autre atout réside dans les "arrêts à la demande" qui permettent aux aventuriers de se faire déposer dans les endroits reculés de l'arrière-pays pour des randonnées en pleine nature ou des petites criques loin des vastes stations balnéaires. Il suffit de glisser un mot au conducteur lors de l'embarquement. 

Un chemin de fer de plus de 200km

Pour la petite histoire, ce chemin de fer remonte en réalité à la fin du XIX siècle. À l'époque, 20 000 ouvriers s'attelèrent pendant deux décennies à créer 32 tunnels et 52 ponts et viaducs à travers pics grimpants et gorges abyssales. Deux ans après sa célèbre tour à Paris, Gustave Eiffel himself se lancera d'ailleurs dans la conception du Pont du Vecchio, près de Corte, afin de permettre au petit train de franchir les paysages escarpés. Dans les années 60, le Trinicellu commence à être menacé par la popularité croissante de la voiture. On envisage la fermeture de la ligne ferroviaire, mais des grèves qui se poursuivront pendant plus d'une décennie inciteront finalement le gouvernement français à faire marche arrière, mais aussi à promette de fournir de nouveaux trains dans les années 70. 

Aujourd'hui, on peut donc relier Ajaccio à Bastia en train en passant par toute une série d'étapes. Du village de Vizzavona au coeur du parc naturel régional de Corse à la ville montagneuse de Corte, centre physique et historique, en passant par Calvi, la vallée sauvage de Navaccia, les côtes de La Balagne, l'île Rousse puis Bastia. Bref, on ralentit le temps, on active le mode "slow travel", on se reconnecte avec la nature et les éléments et, surtout, avec soi-même. Alors, qu'est-ce qu'on attend ?

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