Manneken Pis Café, la nouvelle adresse cachée du centre-ville qui mérite qu'on s'y arrête

C'est la nouvelle adresse à tester en solo, en duo, en famille ou entre potes. Toutes les occasions sont bonnes. Parce que c'est beau, bon et pas cher et surtout que c'est un projet un peu fou qui vient de débarquer dans le centre.

Par Camille Vernin, Photo : D.R. |

Le centre-ville que l'on croit déserté en été nous réserve encore et toujours quelques belles surprises. Il y a bien sûr les adresses que nous vous avons déjà renseignées et où l'on aime retourner: Quand on a envie de manger quelques bulots et un tartare à prix dérisoire chez Bouillon, qu'on souhaite simplement se faire une bonne pâte entre potes chez Nona ou manger dans un cadre inouï à la Brasserie Surréaliste, pour ne citer qu'eux. Malgré quelques adresses sympas, le centre-ville reste souvent l'endroit que certains fuient ou redoutent, par peur d'y trouver des adresses trop touristiques ou par crainte d'une mobilité trop dissuasive.

Les confessions intimes d'Yves Mattagne : 

Manneken Pis Café

Heureusement, l'anti-attrape-touristes par excellence vient de voir le jour dans le centre. L'adresse totalement incongrue dans le quartier a fait le pari ambitieux de s'installer rue de l'Étuve, juste en face du Manneken Pis. Pire, et à deux pas du Poechnellekelder, autre institution du coeur de Bruxelles. Elle a même décidé d'adopter le nom de la célèbre fontaine bruxelloise. Pourtant, rien dans ce nouveau concept lancé par deux jeunes entrepreneurs qui n'ont pas froid aux yeux, Charlie Gordow et Jean-Maurice Hinsenkamp, n'invite à retrouver les vieux codes clichés de l'ilôt sacré, ceux qui faisaient fuir les touristes eux-mêmes. Au contraire, on découvre un lieu chaleureux, hétéroclyte et très hype tout en se donnant des airs de ne pas y toucher. Leur objectif ? Réussir à refaire cohabiter locaux et touristes. Un challenge de taille. 

Au rez-de-chaussée (la partie bar et café), on pourrait se croire dans n'importe quel petit estaminet classique : vaste bar, petites tables rondes, chaises en bois, parquet foncé et vieux vitraux aux fenêtres. Mais la longue banquette gris souris plutôt lookée le long des murs et les jolies appliques dorées laissent entrevoir qu'il y a bien une patte derrière cette déco et une fameuse dose de bon goût. Passée la jolie façade classée du 17e, on oscille entre design simple mais réfléchi et architecture médiévale ancienne. C'est au deuxième étage que la magie opère (la partie restaurant). Là, on découvre une sublime cuisine ouverte dont la taille monumentale impressionne dès que l'on emprunte l'escalier. Face à elle, une série de petites tables et chaises en bois dispersées çà et là dans la pièce, de grandes fenêtres à vitraux ouvertes sur la rue animée en-dessous. Contre le mur du fond, d'impressionnantes étagères qui grimpent presque jusqu'au plafond exposent bouteilles de vin, vaisselle exquise et énormes bocaux d'ingrédients vinaigrés (que l'on retrouvera ensuite dans l'assiette). 

Beau ET bon 

C'est donc un sans faute pour l'endroit. Ne reste plus qu'à goûter les plats, qui promettent vu le nom qui signe la carte (Milan La Roche derrière le célèbre St-Kilda). Le tout mis en musique par le talentueux chef Nicolas Carpentier. Intuition confirmée lorsqu'arrivent les premières petites assiettes. Le menu tourne autour d'une quinzaine de plats à partager et évolue sans cesse. On retrouve des grands classiques de la cuisine belge, mais en version revisitée pour sortir des vieux clichés et casser les codes des goûts reliés à ces plats souvent vus et revus.  La célèbre carbonnade flamande se transforme ainsi en carbonnade de joues de boeuf à la Duvel, pommes de terres smashées ultra croustillantes avec une mayo aux herbes à tomber. Un classique en version ultra raffinée et qui ne coûte que 17€, un prix improbable vu la localisation. 

Oui, ce qui marque le plus, ce sont les prix affichés (entre 8 et 17 euros). Et ce pour des assiettes à partager qui feraient presque office de plats niveau quantité. Comptez trois assiettes pour deux, quatre pour les grands gourmands. Perso, on est tombé en pâmoison (et les mots sont faibles) pour le plat sur lequel on n'aurait rien misé à la base : un chou pointu rôti, aïoli, salsa noix & raisins secs. Mention toute spéciale aussi pour les asperges vertes, truite au sel, maquée aigrelette chèvre, graines de moutarde et cresson. Délicat, délicieux et un petit chef d'oeuvre dans l'assiette. En plus, qui dit Chef du St-Kilda dit cuisine durable, généreuse et décomplexée. 

La surprise continue côté carte des boissons, avec pas moins de 18 bières au fût au bar (que l'on n'avait même pas vu en arrivant). Au menu : Duvel, Bel Pils, Maredsous, Bolleke, Triple d'Anvers, Vedett, Chouffe... Bon à savoir, le spritz ne coûte que 8 euros et ici, on ne boit pas un Moscow Mule mais sa version revisitée, le Dada Mule. On retrouve aussi une jolie sélection de vins nature, dont un 100% Sauvignon, sec et fruité, au doux nom de Trinqu'âmes. Un mot parfait pour résumer l'adresse finalement, qui a de l'âme, de la gueule, et donne simplement l'envie de trinquer à un nouveau chouette challenge horeca dans la capitale. Bref, foncez-y. 

Qui est le chef Natali ? 

Infos : 

Où ? Rue des Grands Carmes 31, 1000 Bruxelles

Quand ? Du lundi au vendredi à partir de midi. Le week-end à partir de 10h.

mannekenpiscafe.com

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