Tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer dans la cueillette des champignons

De la cueillette à la conservation, un expert nous dévoile ses secrets et ses meilleurs coins pour ramasser des champignons en Belgique.

Par Laura Swysen Photos : Yuval Zukerman on Unsplash. |

La saison des champignons est officiellement lancée. C’est le moment de se délecter de cèpes ou encore de girolles. Envie de vous adonner à la cueillette des champignons en Belgique ? Jean-Marie Pirlot du Cercle des Mycologues du Luxembourg belge nous dévoile ses précieux conseils. 

En vidéo, tout savoir sur l'automne :

Comestibles ou toxiques ?

Notre pays compte de nombreuses variétés de champignons, voici celles que vous avez le plus de chance de récolter d’après notre expert. « On récolte fréquemment des girolles, des chanterelles, des cèpes (comme les cèpes de Bordeaux ou les cèpes d’été), des lépiotes élevées ou encore le rosé des près. Il y a aussi des variétés moins connues du grand public comme le meunier, le clitocybe nébuleux, l’amanite rougissante ou encore la pholiote changeante. Ce sont les principaux champignons que l’on peut récolter en Belgique, il faut aussi citer deux espèces printanières très recherchées du public : la morille et le mousseron. », nous explique sagement Jean-Marie Pirlot. Veillez à ne pas les confondre avec ces champignons non-comestibles : « Les confusions sont faciles. Certaines espèces se ressemblent énormément. Certaines sont comestibles, d’autres toxiques. Il faut faire attention à ne pas confondre le rosé des près avec l’amanite phalloïde, l’amanite vireuse ou encore l’amanite panthère. Ces champignons toxiques peuvent être également confondus avec l’amanite rougissante qui, elle, est comestible à condition de la manger une fois qu’elle est bien cuite. Elle est toxique à l’état cru, tout comme la morille. La galère marginée, qui est mortelle, est le sosie de la pholiote changeante. », poursuit l’expert.

Que faire si on a un doute ? On s’abstient ! « Il faut toujours privilégier la prudence. Si on connaît mal les champignons ou si on ne connaît que quelques espèces, il faut se limiter à celles-ci. Si vous avez le moindre doute, abstenez-vous de les goûter et demandez à un expert. Il n’y a pas beaucoup d’accidents mortels en Belgique, mais on peut subir de graves problèmes de santé qui peuvent perdurer... Préférez la prudence à l’envie de satisfaire votre curiosité culinaire ! », avertit le spécialiste. Pour ceux qui ont peur de se lancer, rejoignez une balade organisée par des guides – comme celles organisées par le Cercle des Mycologues du Luxembourg belge – ou assistez à l’une de leurs réunions (une fois par mois, le cercle se réunit pour analyser les champignons récoltés par leurs visiteurs). Si vous souhaitez y amener un des spécimens que vous avez trouvés, veillez à cueillir l’entièreté du pied du champignon afin que les experts puissent déterminer son espèce.

L’accessoire incontournable

Quand on imagine une sortie cueillette de champignons, on se voit forcément avec un panier en osier à la main, pour se la jouer « petit chaperon rouge ». Mais l’accessoire n’est pas seulement esthétique. « Il faut absolument privilégier un panier dur, de préférence en osier. N’utilisez jamais un sac plastique pour amasser vos champignons ! Ceux-ci se détérioreront plus rapidement dans une atmosphère confinée et les toxines se développeront également plus vite. N’entassez pas vos champignons afin de ne pas les abîmer et si vous avez un doute sur une espèce, isolez-la des autres champignons afin qu’elle ne contamine pas les autres. », ajoute-t-il. 

Où les trouver ? 

À chaque espèce, son environnement idéal. « Le rosé des près se trouve dans des prairies dépourvues d’engrais artificiels. Comme je viens de la région du Luxembourg, je conseille d’aller en Gaume ou en Famenne pour trouver des morilles, elles sont moins présentes en Ardennes. Les morilles se trouvent souvent sous des frênes, un arbre qu’elle apprécie particulièrement. Autre exemple, les cèpes de Bordeaux poussent volontiers sous les jeunes épicéas ou dans les forêts de hêtres, chaque espèce a ses préférences. », assure Jean-Marie Pirlot. Ne tardez pas à consommer les fruits de votre récolte, les champignons frais ne tiennent, généralement, pas plus d’un jour, mais vous pouvez augmenter leur conservation en les séchant. Vous pouvez vous adonner à cette cueillette pendant encore au moins un mois. « La bonne saison pour la cueillette des champignons dépend des conditions météorologiques. Elle démarre vers la fin du mois d’août et dure jusqu’aux premiers gels, qui arrivent généralement vers la mi-novembre. Si les gelées matinales sont plus hâtives, cela met un grand frein à la saison de la récolte des champignons. », conclut l’expert. Si vous avez envie de bénéficier de ses précieux conseils, sachez que le Cercle des Mycologues du Luxembourg belge organise une balade le dernier samedi d’octobre...

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