Voici le surnom peu flatteur donné par les Espagnols aux touristes anglais et français

Ils pensent se fondre dans la masse, pourtant, les Espagnols les repèrent à mille lieux. Voici le sobriquet pas franchement flatteur donné par les Catalans aux touristes français et britanniques, mais aussi à tous les autres. Et, surtout, voici comment éviter d'en être victime.

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

On peut prendre ses grands airs lorsque l'on croise un toutou en sac à dos surchargé, sombre copie de chapeau de Panama sur la tête et appareil Nikon autour du cou. Pourtant, quelle que soit notre allure, nous sommes tous le touriste de quelqu'un. Et les Espagnols ont tôt fait de nous le rappeler à travers un sobriquet pas franchement sympa dont ils aiment bien affubler les touristes britanniques, français et allemands tout particulièrement, mais tous les autres aussi en réalité.

Cette île bien connue de tous souhaiterait taxer ses touristes :

Le parfait cliché du touriste

"Mira estos guiris !" ("Regarde ces guiris !"). Si vous entendez ces mots au détour d'une rue à Barcelone. Arrêtez-vous et interrogez-vous. Vous venez d'être traité de touriste de base. Le guiri voyage la plupart du temps à Madrid, à Barcelone, à Malaga, à Benidorm ou encore à Ibiza. Il pense respecter les coutumes locales, mais fait tout l'inverse. Il ne parle qu'anglais ou français, a le visage rougi par le soleil en raison de la peau d'albâtre qu'il affiche toute l'année, il fait du bruit et se met à boire plus que de raison dès que le soleil se couche. Après tout, l'Espagne n'est-il pas le pays de la fête par excellence ? Forcément, son comportement a le don d'agacer les locaux qui n'hésitent donc pas à se moquer de sa naïveté et de son manque de bienséance à l'aide de ce pseudonyme gentiment moqueur. 

Pourtant, le terme "guiri" n'as pas toujours été utilisé pour désigner un touriste. Le mot fait son apparition durant les guerres carlistes du XIXe siècle, guerres civiles pour se disputer le trône. Les forces basques se battent alors contre les "Cristinos", les partisans de la reine Cristina. Mais, dans leur bouche, l'accent sonnait plutôt comme "guirisitino". Le mot "guiri" provient de cette déformation phonétique. Il désignait les soldats du gouvernement. Pendant la période franquiste, le terme sera ainsi utilisé pour désigner la police aux ordres de Franco. Avec le développement du tourisme, le glissement sémantique est passé de l'ennemi autoritaire au touriste étranger. Il désigne celles et ceux que l'on repère de loin, et dont on se moque gentiment de l'allure et des manières agaçantes. 

Comment éviter d'être pris pour un "guiri" ?

Bonne nouvelle cependant, le média espagnol The Local nous informe qu'il peut également s'agir d'un terme affectueux. Lors de la mort de Michael Robinson, ancien footballeur britannique ayant vécu des décennies en Espagne, les quotidiens locaux et nationaux titraient ainsi "el guiri mas querido de Espana" ("l'étranger le plus aimé d'Espagne"). Pour éviter de passer pour un "guiri", que ce soit péjorativement ou amicalement, Equinox Magazine, l'actu barcelonaise en français, nous prodigue quelques conseils propres à Barcelone, mais qui valent sans doute pour partout ailleurs en Espagne. 

Il s'agit d'abord d'abandonner l'habitude qui consiste à penser que tous les habitants comprennent l'anglais ou le français. Ensuite, on évite absolument les smoothies de La Boqueria, et encore plus la célèbre Rambla non-stop bourrée de monde à la haute saison. Autre attitude particulièrement irritante pour les locaux ? Les touristes qui s'arrêtent au milieu des rues pour photographier l'architecture d'un bâtiment ou un point de vue, créant des embouteillages monstres. Exit aussi les maillots de bain en ville, même si la plage n'est qu'à deux pas. On se défait également des clichés, notamment de l'idée que tous les restaurants espagnols vendent de la paella. Elles ne sont pas l'apanage de la gastronomie locale. 

Qu'est ce que la fuite touristique, cette nouvelle préoccupation des voyageurs ?

Ne manquez plus aucune actualité lifestyle sur sosoir.lesoir.be et abonnez-vous dès maintenant à nos newsletters thématiques en cliquant ici.