À la rencontre des wing walkers, les acrobates de l'air

À 200 km/h sur l’aile d’un avion, c’est le quotidien des “wing walkers”, un incroyable métier de passionnés. De passionnées, surtout.

Texte et photos Dorian Peck. |

Lancés à 240 km/h, deux biplans Boeing Stearman, avions à cockpit ouvert, filent à travers le ciel. Sur la tôle, deux acrobates féminines. La tête haute, malgré la force du vent. Loopings, piqués : les avions se frôlent. Indomptables, les cascadeuses effectuent une vrille sur elles-mêmes, puis se tapent dans les mains. La chorégraphie est parfaite, et les acrobaties s’enchaînent avec finesse, même si elles encaissent 4G.

Solidement harnachée sur l’aile du biplan, Gina Marshall est la dernière à avoir rejoint la caste très fermée des “wing walkers” pros. En français : “Celles qui marchent sur les ailes des avions”. Il y a un an, j’ai découvert un shooting de filles vissées à des ailes d’avion au-dessus de Dubaï. Ce jour-là, j’ai plaqué mon boulot d’agent immobilier pour devenir cascadeuse aérienne, confie-t-elle. Nous ne sommes qu’une vingtaine dans le monde. Mais j’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie. 

Créé en 1989 par Vic Norman, un vétéran de la voltige aérienne, le spectacle met en scène des acrobates féminines qui effectuent des figures en plein vol, à des vitesses allant jusqu’à 260 km/heure.

C’est à l’issue de la Première Guerre mondiale que sont apparus les premiers “marcheurs sur ailes”, avec les flying circus américains des années 1920. Aux États-Unis, Ormer Locklear domine d’abord la scène avant que la première femme ne fasse son apparition. Ethel Dare devient vite une légende, car elle n’hésitait pas à se promener d’avion en avion. Jusqu’à une chute fatale, en 1924. Depuis, le métier est essentiellement pratiqué par des femmes, parce qu’il faut être du genre fit, sportive et sans doute un peu barrée, pour tenir le choc, confie Gina.