Qu’est-ce que le #filterdrop, le hashtag qui dénonce l'utilisation massive des filtres de beauté ?

Lancé en juin dernier par Sasha Pallari, maquilleuse britannique, le #filterdrop connaît un engouement encore plus important aujourd’hui. Son but ? Révéler au grand jour l'utilisation systématique des filtres sur les réseaux sociaux. 

Par Margau Gonzalez. Crédit photo : Pexels/Julia M Cameron |

Pointés du doigt depuis plusieurs années, les filtres de beauté sont encore une fois dans la tourmente. De plus en plus d’influenceurs choisissent de ne plus en utiliser pour ne pas mentir à leur communauté. Ils reconnaissent avoir pu créer de nombreux complexes chez certaines personnes. Bouche pulpeuse, yeux de biche, grain de peau lissé… ils martèlent désormais : "Ce n’est pas la réalité !". 

#Filterdrop ou le selfie au naturel

Auparavant, les influenceurs voulaient se montrer sous leur meilleur jour. À présent, ils prônent le naturel. Le #filterdrop, traduit par "laissez tomber les filtres", est parti d’un post Instagram de Sasha Pallari. Le 25 juin 2020, la maquilleuse et mannequin poste un selfie d’elle. Jusque-là, rien de choquant. Seulement sur son visage, ses boutons ne sont pas dissimulés. Elle légende : "Être beau est l'opinion, se sentir beau est le choix. #filterdrop". Depuis, elle montre régulièrement son visage ou son corps au naturel. Comme elle, des milliers d’anonymes ont sauté le pas afin de prôner la beauté naturelle, loin des artifices. Le hashtag a à ce jour été utilisé plus de 3 000 fois.

Après s’être aperçue que deux influenceuses utilisaient le filtre "perfect tan" - bronzage parfait - pour faire la promotion de marque d’auto-bronzant, Sasha Pallari a tiré la sonnette d’alarme. Le mois dernier, elle a eu l’agréable surprise de recevoir un e-mail très prometteur. L’Advertising Standards Authority (organisme d'autorégulation de l'industrie de la publicité) au Royaume-Uni lui a donné raison. Dans ce pays, il est désormais "interdit d’appliquer des filtres aux photos faisant la promotion de produits de beauté si ces filtres sont susceptibles d'exagérer l’effet". La mannequin se félicite de cette petite avancée. Et qui sait, peut-être que cette loi sera appliquée par les pays du monde entier ?

Des marques de sous-vêtements prônent le naturel

Les marques l’ont bien compris, les clients veulent du vrai. Lancée en 2018, Savage X Fenty, marque de sous-vêtements de Rihanna, montre des corps non retouchés. Sur Instagram notamment, aucun filtre n’est utilisé, ainsi, on peut apercevoir de la cellulite, des vergetures ou des capitons. La marque est également exclusive et dévoile des corps de toute taille. L’enseigne espagnole Oysho a à son tour choisi de faire poser des femmes différentes les unes des autres notamment pour sa collection "sans coutures". Elle fait également souvent appel à des mannequins de tout âge. La marque de lingerie française Princesse Tam-tam a aussi dit adieu aux photos retouchées en 2018. L’enseigne met même en avant les imperfections du corps en les photographiant de près. Une internaute souligne : "C’est tellement rare de voir des photos où les vergetures ne sont pas retouchées". En supprimant les filtres, ces marques nous rappellent que toutes les femmes sont belles naturellement.

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