Nina est galeriste et Andrey sculpteur et architecte. Sur un coup de tête mais aussi de cœur, ils ont acheté cette péniche datant de 1917 amarrée sur la Seine face à la Tour Eiffel, au pied du pont d’Iéna, dans le XVIe arrondissement de Paris. Quand nous l’avons acquise, tout était à refaire explique le couple. En 2014, les travaux terminés, ils investissent les lieux avec leurs deux enfants. Il a fallu apprendre à supporter les touristes, le bruit, mais c’est une question d’habitude.
Et puis, la vue est si exceptionnelle qu’on en oublie le reste. Et pas seulement la vue : sur 200 m2, Nina et Andrey ont créé un univers en noir et blanc, contemporain, ponctué d’objets des années 30 et 70, chinés aux puces, mais aussi de quelques accents modernes.
Au fil de l’eau
C’est très agréable d’habiter sur un fleuve. Nous aimons recevoir. Et quand il fait beau, nous organisons un barbecue convivial. Incroyable comme le mal de mer est soluble dans le petit vin blanc… nous confie l’hôtesse des lieux. Eh oui, la péniche possède son propre jardin-terrasse, agencé avec soin. Quelques meubles, une table pour les dîners, des buis, des arbustes, des oliviers, et tout de même une haie pour se protéger des regards…
On croirait presque à un petit jardin de ville, n’était cette vue incroyable qu’on ne se lasse d’admirer. La famille en profite tout au long de l’année. La péniche ne possède plus de moteur, mais Nina et Andrey ont un petit bateau d’appoint, avec lequel ils peuvent se déplacer et se balader à leur guise sur la Seine.
Salon moussaillon
Au rez-de-chaussée, offrant une vue directe sur la tour Eiffel, le salon propose un univers sobre, à la fois élégant et confortable. Malgré un mur noir qui donne de la structure à la pièce, la luminosité est étonnante : Nous avons opté pour de grandes fenêtres et avons élevé le plafond expliquent Nina et Andrey.
Les fauteuils sont signés Bo Concept, la table basse Willy Rizzo, le superbe buffet année 70 en bois laqué sur un socle de laiton, Guy Lefèvre. Quant au tableau, principale touche colorée de cet espace, il est d’Annouchka Brochet, une artiste russe. Le hublot rappelle que nous sommes bien sur une péniche mais aussi la lampe vintage de la marine, chinée à la foire de Chatou, à l’ouest de Paris.
Les propriétaires sont de grands amateurs d’antiquités et adorent flâner aux puces. Et quand l’hiver pointe le bout de son nez, le couple a même pensé au poêle à bois.
Oui mon capitaine
En quittant le salon, on descend quelques marches, qui découvrent un petit hall charmant vêtu de blanc, ancien poste de pilotage. On repère le lustre moderniste en chrome et verre de Motoko Ishii, une lampe design emblématique de 1970.
Une très jolie armoire attire ensuite toute notre attention. Réalisée sur base des dessins d’Andrey, cette garde-robe en acier dissimule quelques manteaux et paires de chaussures et sert aussi de bureau à l’architecte.
Anecdote : ses portes sont celles d’un ancien coffre-fort. Le gouvernail est lui toujours présent et, sur le bureau, un petit coffre-fort marin du XIXe siècle tient compagnie aux occupants.
Marine intime
De l’escalier principal, un hall aux allures de coursive conduit aux pièces privées, dont la chambre d’amis et la suite parentale.
Au-dessus du lit double, le soleil doré en papier mâché vient de Venise et les luminaires muraux contemporains sont de chez Modular explique Nina.
Quant à la salle de bains, vu ses dimensions et ses angles peu communs, elle accueille des meubles créés sur mesure. Au mur, une étrange mosaïque en acier noir, terriblement raffinée, rappelle la peau d’un serpent.
A pleine cale
Au sous-sol, une unique pièce rassemble cuisine, salle à manger et salon.
Plusieurs petites fenêtres bordées apportent structure et luminosité à cet espace de vie simple mais bien agencé.
Le noir et le blanc s’y déclinent à nouveau, se répartissant à juste mesure entre châssis, table à manger, chaises, armoires de cuisine, plan de travail, buffet.
Seules exceptions : un large canapé beige réconfortant appelant à paresser et un élégant parquet brun foncé.
