On nous avait promis un raz-de-marée électrisant sur les routes européennes, pourtant il faut bien se rendre à l’évidence : l’attrait pour la voiture électrique est encore loin d’égaler celui pour l’essence ou pour l’hybride… Alors certes, avec 712 637 modèles écoulés au premier semestre sur le Vieux Continent (d’après l’ACEA), les ventes de voitures électriques ont progressé de 2 %, mais elles connaissent une croissance de plus en plus modérée. Leur part de marché a ainsi baissé à 12,5 %, contre 38 % pour l’essence et 29,5 % pour l’hybride, signe que les motorisations « traditionnelles » n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Comment expliquer que les clients européens boudent encore l’électrique ? Il y a le fait que les voitures électriques coûtent cher, 35 000€ en moyenne contre 24 000€ pour une voiture à essence comparable. Si bien que leurs ventes dépendent encore largement des incitations fiscales et aides gouvernementales. En Belgique, les aides régionales flamandes s’ajoutent à la déductibilité totale pour les entreprises et les indépendants, dès lors, le secteur s’en sort très bien (+50,4 %).
Au-delà du facteur économique, l’autonomie, l’accès aux infrastructures de charge, et les contraintes de temps pour recharger une voiture électrique rebutent encore de nombreux automobilistes. Ces obstacles s’estompent de plus en plus à la faveur d’un réseau qui s’étoffe et de nouveaux modèles aux batteries de plus en plus performantes. Mais il y a un phénomène qui interpelle, c’est le rôle de la Chine, où les ventes ont encore progressé de 30 % au premier semestre. Ce sont d’ailleurs les constructeurs chinois qui tirent leur épingle du jeu au niveau mondial. Certes le Tesla Model Y est toujours le modèle électrique le plus vendu dans le monde, mais c’est l’un des rares modèles occidentaux encore dans le Top 10, au côté de la Tesla Model 3 (en 4e position). En effet, au premier semestre, huit modèles électriques du Top 10 mondial étaient de marque chinoise, dont six de BYD, le grand rival chinois de Tesla, qui est en passe de devenir le premier producteur de voitures électriques en 2024. C’est donc un défi de taille pour l’avenir : les constructeurs européens ont intérêt à développer des modèles électriques accessibles, s’ils ne veulent pas se faire distancer.
Le top 3 des voitures préférées des Belges en 2022
Les nouveautés électriques abordables
La Citroën ë-C3
Quatrième génération du modèle depuis son introduction en 2002, la Citroën C3 revient en 2024 sous la forme d’un mini-crossover baroudeur, qui affiche une silhouette cubique, une garde au sol rehaussée, des arches de roues proéminentes et de petites barres de toit qui lui donnent un côté aventurier. Pour la première fois de son histoire, elle se décline en version électrique, et promet 325 km d’autonomie WLTP en une seule charge. Pour 23 300€, l’affaire est pliée puisqu’elle n’a pour l’instant aucune concurrente directe. La Dacia Spring (fabriquée en Chine), certes plus accessible, est positionnée sur le segment inférieur et se révèle donc moins polyvalente, tandis que la nouvelle Renault 5 E-Tech n’est proposée, pour sa première année, qu’en version haut de gamme.
La Renault 5 E-Tech
Comme son nom le suggère, la nouvelle Renault 5 est une réinterprétation du modèle homonyme de 1972. Un hommage que l’on reconnaît à sa silhouette faussement sportive, à sa bouille sympathique et à sa palette de couleurs qui sent bon les « Seventies ». La différence majeure avec son aînée, c’est bien sûr sa motorisation, qui est ici 100 % électrique. Elle se dote d’une batterie lui permettant de parcourir environ 400 kilomètres en une seule charge, et d’être rechargée à 80 % en à peine 30 minutes. Et pour tout ça, la Renault 5 E-Tech avance un argument imparable : son prix de base, qui est attendu à 25 000€. Problème : cette version d’accès n’arrivera qu’en 2025, si bien qu’il faut se contenter pour l’heure de la finition « Techno », facturée… 32 900€.
La Leapmotor T03
Son nom vous est totalement inconnu ? Normal. Leapmotor est une marque chinoise à laquelle s’est récemment associé Stellantis (Peugeot, Citroën, Opel, Fiat…), qui commercialisera bientôt sa citadine T03 en Belgique. Elle affiche une ligne tout en rondeurs qui rappelle la Fiat 500, et des dimensions compactes (3,62 m de long pour 1,65 m de large) qui la positionnent très correctement face à ses rivales françaises. Assemblée en Pologne pour éviter les droits de douane européens sur les voitures chinoises, elle sera accessible dans quelques mois, sous les 20 000€ ! Un prix canon, qui cache toutefois une autonomie un peu juste : 280 kilomètres seulement en une seule charge…
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