Ce pays proche de chez nous serait le paradis des enfants heureux

Il existe un pays non loin de chez nous où les enfants seraient réputés pour être les plus heureux du monde. Mais comment font leurs parents pour réussir cette prouesse que tout le monde convoite ?

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

Le Danemark, la Norvège et la Suède remportent quasi chaque année le prix du pays le plus heureux du monde, laissant tous leurs voisins pantois. En matières d'enfants cependant, ce sont les Pays-Bas qui se démarquent. Selon l'Unicef, le pays posséderait le plus haut niveau de bien-être chez les jeunes, et cela en comparaison de 41 autres pays à revenu élevé. Pour ce faire, l'agence des Nations Unies pour l’enfance a analysé les données relatives à la santé mentale et physique, mais aussi aux compétences scolaires et sociales. Leurs conclusions rejoignent une précédente étude menée par l'Unicef en 2013 et qui présentait déjà les Pays-Bas en exemple.

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Pourquoi les enfants néerlandais sont plus heureux ? 

Une série de facteurs socio-économiques entrent évidemment en compte. Si un enfant a ses besoins satisfaits, ce qui est plus probable dans un pays riche, il a plus de chances d’être heureux. Aux Pays-Bas, il y a peu de chômage, les inégalités sont relativement faibles et l'économie est en bonne santé. Globalement, comme une prophétie autoréalisatrice, l'état général d'une nation influence sa dynamique générale. 

Cependant, le rapport de l’UNICEF souligne que tous les enfants des pays riches ne bénéficient pas automatiquement d’une enfance heureuse. "Même dans les pays où les conditions sociales, économiques et environnementales sont bonnes, les objectifs fixés dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030 sont loin d’être atteints", résume l’UNICEF dans son rapport. Mais comment changer la donne ?

Moins de pression

Selon le sociologue néerlandais et pionnier de l'étude scientifique du bonheur, les jeunes néerlandais sont moins accablés par l'attente "d'être bon". Leurs parents lâchent davantage du lest avec eux, ils sont plus indulgents sur l'obéissance au sens strict et préfèrent se concentrer sur le développement et l'autonomie de leurs enfants. Ils les laissent faire ce qu'ils veulent dans les limites du raisonnable, afin de les laisser développer leurs compétences sociales.

"Ils apprennent également l'indépendance. À l'âge de 9 ou 10 ans, de nombreux parents confient à leurs enfants le soin de se rendre à l'école ou chez leurs amis à vélo", explique Veronique van der Kleij, psychologue pour enfants aux Pays-Bas. "Il est aussi très courant de voir des enfants néerlandais courir librement dans la cour de récréation sans trop de surveillance. Les enfants néerlandais sont encouragés dès leur plus jeune âge à explorer leur environnement, à croire en eux et à se relever lorsqu'ils tombent."

Une filière pro valorisée

Interrogée par CNBC, Amanda Gummer, fondatrice de l’organisation de développement des compétences Good Play Guide encourage les parents à se rappeler que "les résultats des examens ne sont pas la fin du monde". Le système scolaire néerlandais est d'ailleurs très différent de chez nous. À partir de douze ans, l'enfant a le choix entre trois types de parcours secondaires, du très manuel au plus académique. 60% des élèves s'orientent vers les fillières professionnalisantes contre 27% en Belgique. Il est davantage socialement accepté de doubler, lorsque l'on décide de changer de parcours en cours de route par exemple. 

Outre leurs notes, à l'école, les enfants ressentent un plus grand sentiment d'appartenance. Les brimades et les bagarres sont plus rares comparées à d'autres pays. Les Néerlandais sont réputés pour "valoriser la diversité et être très inclusifs", affirme Anita Cleare, toujours à CNBC. Selon une étude de l’UNICEF, 81 % des adolescents néerlandais de 15 ans estiment qu’ils peuvent facilement se faire des amis, ce qui est l’un des taux les plus élevés parmi les 41 pays inclus dans l’article. Comme en Norvège, il existe une certaine "culture de l'unité" qui enjoint à venir en aide aux autres et à contribuer à l'esprit de communauté. Ce sentiment d'unité contribue immanquablement à une bonne santé mentale, alors qu'il a été démontré que le bénévolat était l'activité qui contribuait le plus au bonheur.

La famille d'abord

"Nous ne travaillons jamais plus de 40 heures par semaine", explique Veronique van der Kleij. Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée permet de consacrer plus de temps aux activités des enfants et contribue immanquablement à leur bonheur. Un contact répété et privilégié avec toute la famille est d'ailleurs améliore la santé mentale de tous ses membres et contribue à rendre les enfants plus heureux et plus équilibrés sur le plan émotionnel.

Finalement, c'est aussi le rapport de hiérarchie qui est différent. Les parents néerlandais souhaitent que leurs enfants se sentent vus et entendus. Ils les impliquent donc très tôt dans le processus de prise de décision. Ainsi, les enfants apprennent à négocier et à fixer leurs limites personnelles dès leur plus jeune âge. "Lorsque nous demandons l'avis de nos enfants et que nous les écoutons vraiment, ils ont plus de chances de développer un sentiment d'estime de soi positif", explique la psychologue. En outre, les sujets délicats comme le sexe, la drogue ou la question du genre sont abordés sans tabous pour créer de futurs adultes confiants, heureux et équilibrés. Plus facile à dire qu'à faire, comme toujours.

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