La beauté vegan, la tendance éthique et responsable qui séduit de plus en plus

Après la vague verte, assiste-t-on à la vague vegan ? Ce phénomène de mode, de plus en plus populaire auprès des jeunes, se révèle être bien plus qu’un argument marketing. Décryptage.
 

Par Belen UCROS. Crédit photo : Pexels |

Si on s’en tient à sa stricte définition, un cosmétique vegan est un produit qui ne contient aucun ingrédient d’origine animale et qui n’a pas été testé sur les animaux. Pour Océane Taquoi, consultante dans l’industrie de cosmétique de luxe et fondatrice de Labelchic, une boutique spécialisée dans la clean beauty, ce qui est intéressant dans la philosophie vegan, c’est le lifestyle qui va autour. « C’est une philosophie à 360°. Elle implique qu’on mange et qu’on s’habille vegan, qu’on respecte l’environnement et l’humain. Si ça fait partie de la culture du client, je lui conseille de se renseigner sur les valeurs de la marque. Est-ce qu’elle reverse à des associations ? Est-ce qu’elle s’investit d’une manière ou autre dans la cause animale ? »  Jean Rausin de la boutique Cosmeticary y voit également un phénomène générationnel : « Aujourd’hui il y a une vraie conscientisation des jeunes en matière de réchauffement climatique et du mal qui est fait à notre planète. Ils se mobilisent à la hauteur de leurs moyens, et cela commence par la cosmétique vegan. » 

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C’est mieux ou moins bien ?

Vegan c’est une philosophie, pas une promesse de résultats plus performants. Le débat n’est donc pas d’établir si les ingrédients d’origine non animale sont meilleurs ou pas pour notre peau ou pour la planète. Un cosmétique vegan n’est pas forcément plus clean ou plus green. Les ingrédients de substitution peuvent être issus de la pétrochimie, comme les poils synthétiques des brosses ou pinceaux de maquillage par exemple. 

Cruelty free = vegan?

Non, pas forcément. Le label Cruelty Free atteste que le produit n’a pas été testé sur les animaux et n’est à l’origine d’aucune souffrance animale. Chez nous, le Règlement (CE) n° 1223/2009 relatif aux produits cosmétiques interdit la mise sur le marché de produits testés sur des animaux dans l’Union européenne depuis 2009. Tous les cosmétiques, vegan ou pas, doivent donc respecter cette interdiction. 

À quel label se fier ?

Vegan Society, Vegan & Cruelty Free de PETA, Certifié Vegan, Leaping bunny, One voice… Tout comme comme dans le domaine du bio et du naturel, il existe une pléthore de labels certifiants. « S’ils servent de repère pour le consommateur, c’est aussi un business très juteux, commente Anouk Poëy de Langlais, directrice marketing et communication du groupe Bogart, dont font partie les parfumeries APRIL. Les jeunes marques vegan qui démarrent n’ont pas forcément les moyens de se payer ces certifications. A part un rouge à lèvres mat qui contient de la cire d’abeille, Nabila Beauty est pratiquement vegan et Le Rouge Français est certifié bio et vegan. Notre marque Stendhal est passée vegan mais on n’a pas jugé nécessaire de faire les démarches de certification. Pour s’assurer qu’une marque est vegan, il suffit de lire la liste des ingrédients sur l’étiquette. » 

Quelles alternatives véganes ? 

Pour la cire d’abeille, préférez de la cire de carnauba ou de candelilla (hydratant et protecteur). À la place de la lanoline, extrait de la laine de mouton, tournez-vous vers le beurre de karité ou les huiles végétales (hydratant et adoucissant). Quid du collagène, également composé d'extraits des os et de la peau d’animaux ? L'acide hyaluronique constitue une bonne alternative pour les personnes à la recherche de soins anti-âge et repulpants. La gélatine, également composée d'os et de la peau d'animaux peut être remplacée par le agar-agar avec sa texture gelée. Pour les brosses et les pinceaux de maquillage, optez pour des fibres synthétiques plutôt que des poils d'animaux.

Jusqu’il y encore quelques années, remplacer les ingrédients d’origine animale par des alternatives véganes était coûteux et compliqué. Cela n’est plus le cas aujourd’hui. « Comparée à la cosmétique naturelle, la formulation vegan est moins chère et moins contraignante », confirme Anouk Poëy de Langlais. 

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