Parmi les essences naturelles en vogue, le bambou possède une flexibilité et une légèreté inégalées. Il pousse aux quatre coins de la planète, deux fois plus vite qu’un bois ordinaire et peut atteindre quarante mètres de hauteur, recycle une grande quantité de gaz carbonique (12 tonnes par hectare) et produit 35 % d’oxygène de plus qu’un arbre traditionnel. De plus, les bambouseraies prospèrent toutes seules, sans pesticides, engrais ou herbicides. Elles stabilisent les sols et luttent naturellement contre l’érosion ses sols fragilisés.
Côté design, sa résistance mécanique est supérieure, à certains égards, à celle de l’acier. Avec le bambou, on peut faire des quantités de choses et pas seulement des meubles : des échafaudages, des tissages… Ses fibres très absorbantes sont utilisées pour fabriquer des serviettes de toilette, des gants ou des peignoirs. Parmi les fabricants spécialisés dans ce matériau, la firme Ekobo, propose des centaines de produits aux couleurs fruitées et laquées, en plus de ces créations en fibres de bambou. Et nombres de marques démocratiques ont mis le bambou à table !
De l’exceptionnel à l’universel
Suite à vif intérêt manifesté par des créateurs locaux et internationaux, l’artisanat local traditionnel taïwanais autour du bambou est en pleine renaissance et ébullition. Les savoir-faire autour du tressage et du cintrage de la matière, revisités par des designers taïwanais, mais pas que, ont fait l’objet de plusieurs workshops depuis 2010. Tel Yii Project, A New Layer, déjà à sa troisième édition, dont la direction artistique a été reprise par Lise Coirier, fondatrice de la galerie bruxelloise Spazio Nobile. Elle a montré, l’année passée, dans son exposition Formosa A New Layer Taiwann meets Yii, les capacités créatives de la fibre de bambou, dans tous ses états. Et certaines créations utilisent cinq types de bambous. Quant au designer britannique Michael Young, qui vit à Hong-Kong, il utilise le bambou pour ses qualités durables et identitaires mais souhaite les élever à une échelle universelle pour une reconnaissance internationale de ce matériau millénaire.
