Astronomes en herbes ou simples amateurs, la nuit des étoiles filantes est un phénomène céleste qui se déroule chaque année à la même période : les Perséides, ces étoiles filantes provoquées par le passage de la Terre dans un nuage cométaire font leur apparition en été, de la mi-juillet à la mi-août, mais elles arriveront à leur apogée dans la nuit du 12 ou 13 aout cet été. Le moment idéal pour les observer est à la tombée de la nuit, comme nous l’explique Pierre Patrick Rosillon, membre du club amateur BW Astronomie, « lorsque l’absence de lune offre un ciel bien noir nous permettant plus facilement de repérer les filaments d’étoiles ».
En revanche, si vous habitez en ville ou dans un endroit inondé de lumière, leur observation pourrait bien être compromise. Habituellement, de nombreux clubs d’astronomie organisent des évènements spécifiques à l’occasion de la nuit des étoiles, mais cette année, en raison du contexte sanitaire actuel, la majorité des évènements ont dû être annulés.
En Belgique, il n’existe malheureusement que très peu d’endroits situés assez loin de la pollution lumineuse pour en profiter au maximum, notamment en raison du réseau autoroutier très dense de notre pays : « il y a vraiment trois zones en Europe où la pollution lumineuse est un problème et la Belgique en fait partie. Les autres Régions sont Paris, Londres et l’ouest de l’Allemagne, précise Pierre Patrick Rosillon. « Si possible, il faut monter en altitude, car cela nous permet de gagner quelques kilomètres d’atmosphère et ainsi d’être moins dérangés par l’humidité et les poussières que l’on retrouve dans l’atmosphère. »
Des étoiles visibles à l'oeil nu
Au vu de notre plat pays, il n’existe donc à proprement parler pas un endroit où l’on peut s’affranchir de cette pollution lumineuse, mais certaines zones sont tout de même à privilégier : les endroits les plus sombres possible et les plus dégagés, les zones les plus éloignées de tout éclairage possible telles que les autoroutes, les éclairages de maison et les routes nationales. Idéalement, Pierre Patrick conseille de se retirer à la campagne et de s’allonger sur un transat ou une couverture, de manière à avoir une large vue sur le ciel : « une étoile filante n’est pas une étoile. Il s’agit d’un grain de poussière laissé dans l’espace par une comète qui se consumme en rentrant dans l’atmosphère de la Terre à grande vitesse. ».
Pour avoir une chance d’en apercevoir, le mieux est donc de les observer à l’œil nu : « au télescope , on ne voit qu’une petite partie du ciel, alors qu’à l’œil nu on peut les voir vraiment partout dans le ciel ».
Oubliez donc Bruxelles, Charleroi ou Namur : pour avoir une chance d’en voir, il faudra alors se rendre en pleine campagne, dans le fin fond des Ardennes telles qu’à Libramont, Bastogne, Neufchâteau ou Bouillon. Plus proche de la capitale, à Enghien, il était possible d’observer une dizaine d’étoiles filantes en à peine une heure hier soir, raconte Pierre Patrick. Pour lui, c’est déjà un très bon score : « si vous avez la chance d’en observer 5, c’est déjà beaucoup ! », conclut-il. Bref, vous l’aurez compris, à moins d’être excentré de toute civilisation, en Belgique, la nuit des étoiles filantes ne s’annonce finalement pas aussi magique que ce que l’on pourrait croire.
Pour savoir si votre Région est fortement touchée par la pollution lumineuse, il existe une carte interactive vous permettant de le savoir en vous rendant ici.
Suivez So Soir sur Facebook et Instagram pour ne rien rater des dernières tendances en matière de mode, beauté, food et bien plus encore.
Lire aussi :