Pourquoi Saint Laurent renonce à la fourrure ?

L'annonce a fait grand bruit: le groupe Kering, qui chapeaute entre autres Balenciaga, Gucci et Saint Laurent s'est engagé à renoncer à la fourrure à partir de 2022. Pourquoi est-ce un signe important?

Ingrid Van Langhendonck, Photo Unsplash/photonews |

Une démarche qui se généralise

On se souvient de Stella Mc Cartney qui a été la première à renoncer à la fourrure, et ce depuis le lancement de sa marque en 2001. Elle commercialise des sacs en simili cuir et prône les matières vegan et passe alors pour une douce illuminée. Mais la marque cartonne et le monde se met à changer. Aujourd'hui presque toutes les marques de luxe renoncent  à la fourrure et aux cuirs exotiques. En 2018, même la Maison Chanel se lance dans le simili et d'autres lui emboitent le pas saison après saison. Et ce 24 septembre, c'est le groupe Kering qui annonce être 100% cruelty free. Après Gucci en 2017, suivies en 2018 par Balenciaga, Bottega Veneta et Alexander McQueen, les deux dernières marques du groupe de luxe à utiliser de la fourrure, Saint Laurent et Brioni, annoncent qu'elles y renonceront à compter des collections de l’automne 2022. La raison? La pression des associations de défense des animaux et le comportement des consommateurs. Dans son communiqué, le groupe décalre en effet que: «Le monde a changé, nos clients ont évolué et le luxe doit naturellement s’y adapter»...

Stella Mc Cartney, la première à avoir fait rimer le faux cuir avec le luxe

LVMH, dernier bastion de la fourrure

Après Chanel et Kering, seul LVMH semble résister. Certaines marques du groupe comme Fendi ou Louis Vuitton ont construit leur succès sur le travail de la fourrure et sur les cuirs exotiques, ces marques restent des marques à succès, une forte aura de luxe à laquelle le groupe ne semble pas prêt à renoncer. Néanmoins, en 2020, le groupe a édité une charte relative au bien-être animal dans l’approvisionnement des matières premières. En gros, LVMH s'engage à travailler sur "la traçabilité totale des chaînes d’approvisionnement, les conditions d’élevage et de piégeage des animaux et le respect des populations locales, de l’environnement et de la biodiversité"... Une démarche jugée bien entendu largement insuffisante par les défenseurs du bien-être animal, mais qui confirme que les consommateurs peuvent vraiment faire plier les plus grands groupes. Aujourd'hui, le monde de la mode, qui reste une des industries les plus polluantes, tend réellement à davantage d'éthique. Voilà en quoi cette annonce est une vraie bonne nouvelle. 

Fendi, défilé printemps été 2022, la fourrure omniprésente

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