On a testé : dîner à bord du Tram Experience

Dîner dans un tram, c’est une idée de Visitbrussels, l’organisme de promo du tourisme dans la capitale. Presque dix ans que le Tram Experience existe... Pourquoi n’étions-nous jamais montés à bord avant ?

TEXTE ET PHOTOS : FLORENCE HAINAUT ET CARLO DE PASCALE. |

Le principe du Tram Experience ? Un menu élaboré par des chefs belges, pas forcément multibardés de décorations, exécuté et envoyé par le traiteur Thibaut Granville. Le défi est logistique car la promesse est gastronomique. Cuisiner dans un tram, c’est à peine plus confortable que dans un avion. Exigu, légèrement tremblotant, on n’est pas dans l’Orient- Express. Et pourtant, ça marche ! Le tram arrive place Poelaert, les verres de cava sont déjà chargés. Grâce à une astucieuse réglette à encoches disposée sur les tables, pas une goutte n’atterrit sur nos genoux. De toute façon, Florence a déjà afonné l’honnête cava du partenaire de l’événement Vinalgros. L’ambiance est festive, nettement plus que dans un restaurant gastronomique, où les convives sont parfois aussi amidonnés que les nappes. Une table de touristes vilvordiens se réjouit franchement d’être là et le couple de table voisine a casé les enfants pour une vraie soirée romantique. Le service, rapide, est souriant, le tram s’ébroue, direction la chaussée de Charleroi puis Uccle, dans un premier temps.

Dans les assiettes 

Les chefs qui ont établi le menu de ce soir sont Martin Volkaerts (L’Amandier, Genval), Dennis Broeckx (L ‘épicerie du Cirque, Anvers) et Glen Ramaekers de Humphrey (Bruxelles). Les mises en bouche mettent bien en bouche, notamment les minimoules super goûteuses de Martin Volkaerts ; elles arrivent un poil après le cava, asséché depuis le palais de Justice. Mais une fois la première mise en bouche servie, le ballet est rythmé et cohérent. Beaucoup plus ponctuel que le tram 97 m’assure Florence (celles et ceux qui le prennent savant apparemment de quoi elle parle...)

L’entrée promet de “revisiter” la tomate crevette, et c’est Martin qui s’y colle. Une performance, en mode légèrement datée 2009 : une fausse tomate dans une pellicule qui rappelle la peau de la tomate, mais probablement en beurre de cacao, avec un filling constitué de mousse de crevettes un peu bisquée, avec un goût délicieux d’eau concentrée de tomate. C’est fun, bon, bien réalisé, ça tape. Suit un waterzooi en mode entrée, sage mais nickel en goût, cuisson, tout ça. Vient la carbonnade du chef Glen de la maison Humphrey : la sauce est tout bonnement explosive de saveurs. La carbonnade est un peu flamande, mais surtout teriyaki : un peu soja, un peu de caramélisation.

Au niveau de l’ambiance, tandis que les vins - Corrects, sans plus, tranche ma partenaire - s’enchaînent, c’est vraiment le tram en goguette ; c’est bruyant, ça secoue, ça fait ding-ding. Tout cela a un goût qui laissera un souvenir d’un petit voyage sympathique. C’est rare de tomber sur une attraction touristique que tu proposerais à la fois à ton voisin de bureau et à des touristes en visite à Bruxelles. Petit regret, tandis qu’on attaque le dessert de Dennis (un cobbler, bref “comme un crumble”, très bon) : on aurait aimé un tout petit peu d’explications, en mode “le steward vous parle depuis la cabine”. Sur les plats et les lieux traversés. On a beau être bruxellois, un petit mot sur l’avenue de Tervuren, le Musée du Tram ou la place Poelaert, on ne dit pas non.

Terminus au point de départ, tout le monde descend ! Et si on veut encore aller boire un verre à la Grand-Place ou aux Sablons, c’est tout près. Florence et moi, on est comme Angèle, “Bruxelles on l’aime”. Et elle nous avait manqué.
 

En images, découvrez notre menu : 

Prix du voyage : entre 210 et 260 € pour deux, tout compris. Pour réserver, rendez-vous ici. 

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