On a testé : le restaurant étoilé Kamo à emporter

S’il y a bien un restaurant dont on a guetté l’offre à emporter tout au long du premier confinement, c’est Kamo. Mais telle soeur Anne, nous n’avons rien vu venir. Mi-décembre, au milieu du soleil qui poudroyait, Alléluia, le premier menu est arrivé. Et ça valait le coup d’attendre.

Par Carlo de Pascale et Florence Hainaut, Photos D.R. |

Kamo, en résumé, c’est LE restaurant japonais de Bruxelles. Le seul qui a une étoile, déjà, même si Carlo et moi sommes un peu réticents à évaluer les établissements sous le prisme du Michelin. C’est un lieu de vraies découvertes gastronomiques, le genre qui nous emmène gambader bien au-delà des plaines de sushis et des torrents de ramen, dans de nippons recoins dont nous n’avions pas imaginé l’existence.

Et puis, c’est le restaurant de Kamo, un chef qu’on ne peut qu’aimer pour sa gentillesse, sa simplicité et son parcours, dont il ne parle jamais. Et pourtant, c’est beau comme un roman. Once upon a time au Japon, un jeune homme qui voulait devenir chef intègre la célèbre maison Tagawa, qui a des antennes dans le monde entier. Maison qui l’envoie se former à Bruxelles, ville dont Kamo ne sait rien. Sa femme et lui déménagent donc. Ici, il découvre une manière de vivre, une mentalité qui lui plaisent. Plus de temps pour vivre, rire, faire la fête. Moins de pression sociale. C’est décidé, c’est ici qu’il va vivre et éduquer ses enfants. Il quitte Tagawa et lance son resto de poche, cimetière d’Ixelles, c’était il y a trezie ans. Décroche une étoile, à sa plus grande surprise. Déménage chaussée de Waterloo, dans un lieu plus grand, entièrement habillé de bois. S’offre le luxe de fermer le week-end pour se consacrer à sa famille. 

Kamo, c’est le restaurant où j’ai fêté mes plus belles victoires, mes moments les plus importants, ces dernières années. Un lieu vraiment exceptionnel qui vaut son pesant de cacahuètes, je préviens. Même Carlo qui est nettement moins excité que moi par le concept de poisson admet que « c’est quand même quelque chose ». D’où ma surexcitation quand, au bout de quelques semaines de confinement deux, il s’est décidé à se lancer dans les menus à emporter.

Plateau ou menu

Deux formules : le plateau sushi et sashimi à 70€ et le menu à 60€. J’opte pour celui-là. En entrée, sushi, sashimi de thon et saumon, maki de tartare de saumon et de maquereau grillé. Ne pas confondre : le sushi, c’est la forme oblongue de riz sur laquelle est déposée une fine tranche de poisson, le sashimi c’est la tranche plus épaisse de poisson cru et le maki c’est le petit rouleau de riz et poisson entouré d’une feuille d’algue. Tant qu’on est dans le chapitre didactique : le wasabi (la petite pâte verte qui arrache) ne se mélange pas à la sauce soja. On en dépose, du bout de la baguette, une micro dose sur l’aliment, qu’on ne noie pas dans la sauce, un effleurage délicat suffit. Ceci étant dit, je confirme en passant que ce sont les meilleurs sushi de la ville ! 

Le menu propose ensuite deux petits plats ; un poisson et une viande. Pour cette première semaine, on trouvait de la morue charbonnière au miso, chou italien, betteraves et potimarron et une hallucinante cuisse de pintade farcie au foie gras, chicon au miso, choux de Bruxelles frits, quinoa, tomates cerise, baby maïs et noix.

Quelques semaines plus tard, je confirme l’essai. En plats, Kamo a préparé cette fois du bar de ligne frit, de la purée de patate douce, chou-fleur et romanesco, daikon et un bouillon aigre doux… que j’ai fini par boire à même le potiquet. Pour le plat de viande, une boulette de boeuf wagyu sauce ponzu, légumes racine et chou kale frit. Pour 4€, vous pouvez ajouter sur place un dessert. La ricotta au yuzu m’a nettement plus convaincue que la mousse de sésame noir à la crème de matcha.

Le soir du menu Kamo, on éteint la télé, on éloigne son smartphone et on profite d’un vrai restaurant gastronomique. Si vous avez un truc à fêter (parce que oui, ça arrive, même confinés), c’est l’adresse idéale !

550a chaussée de Waterloo, 1050 Bruxelles. T. 02 648 78 48. Menu à emporter les vendredis et samedi, à venir chercher sur place entre 15h et 18h, à commander la veille.

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