Une raison inattendue explique le fameux coup de barre de fin de journée

Lorsqu'on pense coup de barre de fin d'après-midi, on songe directement à l'énergie dépensée par la digestion d'un repas un peu trop copieux. Et si la cause venait aussi d'ailleurs ? 

Par Camille Vernin, Photo : Unsplash |

S'il y a bien une réalité face à laquelle nous sommes tous égaux ou presque, c'est ce fameux coup de barre qui nous frappe en plein coeur de l'après-midi. Pour contrer cette somnolence après le repas, certains misent tout sur la sieste, d'autres préfèrent lutter vaillamment pour ne pas se réveiller groggy, faire bonne figure au bureau, ou tout simplement ne pas perdre de temps dans leur agenda surchargé. Mais d'où vient ce phénomène, et pourquoi nous frappe-t-il quasiment tous les jours à la même heure ? 

Cette mauvaise habitude à abandonner pour ne plus être fatigué tout au long de la journée :

La digestion, mais pas que

Le facteur le plus souvent invoqué est la digestion. Après avoir mangé, notre glycémie augmente. Pendant la digestion, notre organisme absorbe les glucides en les faisant passer dans le sang, afin de les transformer en énergie. Cette phase de notre digestion se traduit par une élévation de la glycémie, qui est vite compensée par la sécrétion d’insuline, l’hormone produite dans le pancréas qui régule la glycémie. Une baisse d'insuline ou une augmentation de la glycémie vont affecter le niveau de fatigue. Ce phénomène est particulièrement accentué lorsque l'on prend des repas trop riches en graisses et en protéines ou trop sucrés. Le mieux ? Opter pour un repas équilibré, afin d'éviter de surcharger son organisme. On fait le plein d'aliments complets, de protéines, de fibres et de graisses saines. 

Après avoir mangé, notre corps produit également de la sérotonine, un neurotransmetteur que l'on surnomme "l'hormone du bonheur" et qui régule les cycles du sommeil et l’humeur. C'est lui qui favorise aussi le sommeil et l’endormissement. Sa production serait particulièrement importante si votre nourriture contient un acide aminé appelé tryptophane. On en retrouve notamment dans le poulet, le poisson, le fromage... "Souvent, lorsque vous mangez un repas riche en glucides et en protéines, vous pouvez vous sentir plus somnolent parce que vous avez une absorption de tryptophane à partir de la protéine, puis une augmentation de la sérotonine", explique Julia Zumpano, diététicienne-nutritioniste, à Doctissimo

Un pic de mélatonine

Mais la digestion et notre alimentation ne sont pas les seules responsables. Notre rythme circadien entre également en jeu, soit l'horloge biologique qui contrôle les différentes phases de notre sommeil. La mélatonine, hormone qui favorise le sommeil, est sécrétée par notre organisme à partir de 21h et jusqu’à environ 7h30 le matin (avec un pic la nuit entre 2 heures et 5 heures), mais on observe également un pic entre 13 heures et 15 heures. Ces pics de mélatonine coïncident avec les fameux pics de somnolence. Par hasard, cette phase tombe juste après le déjeuner, ce qui laisse croire à beaucoup que la digestion serait l'unique facteur physiologique en cause. 

Comment se requinquer ?

Le meilleur moyen pour lutter contre ce coup de barre ? Bouger. Le mieux reste de s'octroyer une promenade réparatrice après le repas. Le fait d'être en mouvement et de respirer l'air frais permet de maintenir l'éveil et d'accroître la vigilance. Le fait de s'exposer à la clarté du jour permet de lutter efficacement contre la fatigue. En deuxième recours, il y a la fameuse sieste. On la choisit idéalement très courte, entre 15 et 20 minutes l'après-midi, pour expérimenter un épisode de sommeil léger, qui permet au cerveau de récupérer, mais sans sombrer pour autant dans le sommeil paradoxal. Le week-end en revanche, ou en vacances, on peut s'octroyer une plus longue sieste, entre 2 heures et 2 heures et demie, soit un cycle complet de sommeil.

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