Les ceviches ? Oui vous savez, ces trucs péruviens qui consistent à “cuire” le poisson avec du jus de citron et d’y ajouter des oignons rouges, des patates douces, de la coriandre et du piment. Ici le ceviche est classique, ou revisité comme on dit. Les recettes ont eu le temps d’être largement testées, puisqu’il s’agit ici de l’extension bruxelloise d’un concept parisien qui se porte visiblement bien. Le deuxième jour de l’ouverture, dans une petite odeur de peinture, on est donc allés goûter. Et nous n’étions pas seuls : à croire que tout Bruxelles était en manque de poisson quasi cru.
Dans un décor design très réussi – on a l’impression de manger chez une blogueuse déco – on y croise, entre autres, des gens très minces qui mangent très lentement et qui refusent les corbeilles de pain. Avant d’avoir pu en tirer une quelconque leçon, les cocktails arrivent. Malgré sa couleur étonnante, le cevicheria spirit se boit tout seul et le ginger lady semble crier “Commande ma petite sœur !” À 12 €, on y va mollo et on se défoule sur les nachos et le guacamole maison, à une pointe de sel de la perfection.
La carte
La carte comprend quelques plats chauds, dont des brochettes de poulpe qui nous font de l’œil, mais on est venus pour les ceviches. À l’attaque. On en prend trois à partager : un poulpe (vraiment cuit, on vous rassure, il y a des limites à la réinterprétation) aux olives kalamata, ail et échalotes grillées, un tiradito de thon gingembre (donc un tataki, juste grillé et cru à cœur) et le ceviche classique de daurade servi avec un tempura de fruits de mer. C’est joli comme un post Instagram, intelligemment conçu et assaisonné, moins piquant que la version originale pas toujours facile à exporter. Par contre, si ça nourrit nos voisines qui picorent au ralenti, nous, on mangerait bien l’assiette avec. Pour le prix (entre 15 et 18 €), c’est dommage. En accompagnement, on tente la causa limenia, une espèce de gâteau de pomme de terre au thon, plutôt bon.
On a encore faim. On prend un dessert. Un riz au lait péruvien, crémeux et à peine sucré, parfait. Et une crème au chocolat “surprise“ (dessus il y a des bonbons qui picotent et explosent dans la bouche, comme quand on était gosses). Mes aïeux, que c’est bon, le gras !
L'addition
Note finale : 119 € dont 44 € de cocktails (on a craqué, on a repris un pisco sour !) On y retourne ? Avec une amie très mince qui mange lentement ou en été, sur la terrasse. Et plutôt le midi, pour le lunch à 16 €.
La Cevicheria, 578 Chaussée de Waterloo, 1050 Bruxelles. T. 02.03.47.59. Ouvert midi et soir tous les jours sauf le dimanche.