Une célèbre adresse bruxelloise renaît de ses cendres après une longue absence

Après 7 ans d'absence, cet ancien restaurant bruxellois se réinvente sous un tout nouveau concept, mais en bénéficiant toujours du même talent culinaire de sa cheffe. 

Par Camille Vernin, Photo : D.R. |

Cecila, ça vous dit quelque chose ? L'adresse a vu une première fois le jour en plein cœur historique de Bruxelles, à côté de la Grand Place. Malgré l'emplacement peu propice à une proposition gastro, l'adresse rameute rapidement les gastronomes sensibles à l'évolution de la cuisine et au caractère de la cheffe. Une affaire qui roule si bien que le Gault&Millau lui accorde, en 2017, un 15/20 et deux toques ainsi que le Prix "Jeune Chef de l'année".

À la même époque, Mélanie Englebin fait parler d'elle dans la presse pour avoir chassé de son restaurant l'ex-bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur. Énorme mouvement de soutien de la population, avec des réservations à n'en plus finir pendant les six mois qui suivront.  Mais la décision de piétonnier a eu un impact économique tel que la cheffe se retrouve forcée de fermer boutique le 31 août 2017. 

En vidéo, on vous y emmène

Ambiance comme à la maison

Un au revoir qui n'avait rien d'un adieu. Puisque, pendant 5 ans, la cheffe a œuvré en tant que consultante et cheffe à domicile. Avant de recevoir un coup de fil aux allures de destin. Il y a cette villa parfaite à Ottignies qui n'attend qu'à se transformer en Cecila 2.0.

Loin de la petite adresse Rue des Chapeliers - dont la micro-cuisine ne possédait même pas de four -, Cecila reprendra vie dans une villa cossue d'Ottignies. Ce n'est pas qu'une nouvelle existence, mais aussi un autre univers que s'offre Cecila. Loin des quatre murs de l'étroit restaurant de ville, les nouveaux (et anciens) clients s'immergent désormais dans une vraie maison avec une âme, une terrasse et un jardin.

"Le restaurant de mes rêves", affirme d'emblée Mélanie Englebin à propos de cette ancienne demeure privée transformée en hôtel de charme de six chambres et en restaurant. Dans un calme qu'on ne retrouve qu'au coeur du Brabant wallon, mais à une petite demi-heure seulement de Bruxelles, la bâtisse blanche au toit de chaume fait penser à une maison d'amis. Aucun panneau, écriteaux ou signes distinctifs qui laissent suggérer qu'un restaurant s'y tapit. On pousse l'imposante porte en bois et on s'immerge dans un vaste salon gentiment cossu : colossale cheminée, canapé Chesterfield, armoire japonisante, bibliothèque remplie d'ouvrages sur la région, bureau de notaire... On a l'impression d’être invité dans l'intérieur de la cheffe plutôt que dans une salle de restaurant. Petite permutation de son expérience de cheffe à domicile ?

Place aux produits de la mer 

C'est en rejoignant la salle à manger que l'on entre dans le vif du sujet. C'est ici que la cheffe déploie son talent au travers d'un Menu Solstice (5 services, 130€) ou d'un Menu Givré (7 services, 160€). Deux œuvres du photographe culinaire Patrick Rougereau, des poissons revêtus d’écailles devenues fleurs, annoncent d'emblée la couleur. La cheffe - qui a travaillé trois années en tant que sous-cheffe au Sea Grill - préfère infiniment les produits de la mer à la viande. Preuve à l'appui avec une langoustine royale allongée sur un cerceau de corail de homard pimpé avec de la laitue de mer. Un jus s'en échappe nonchalamment lorsque l'on barbote avec la cuillère. On a qu'une envie : saucer son assiette. S'ensuit une tuerie de skreï avec sa sauce vin rouge et morilles. La suite avec l'anguille fumée d'Arta saupoudrée de grué de cacao et d'un panais tantôt fondant tantôt croquant. Le veau à l'excellente jutosité, accompagné de patate douce, crevettes grises et citron confit finit de nous achever. Mention spéciale à la tête de moine montée telle une fleur sur un croquant de céleri-rave, touche finale d'une esthétique léchée qui vous suit durant tout le repas. On est un peu moins convaincu par la "balade en forêt" en dessert. Un trio poire, chocolat Macaé et praliné, imaginatif, mais pas aussi éloquent que le reste. 

Un menu exclusivement végétarien est également proposé, conçu pour s'harmoniser entièrement avec le menu "classique". On notera tout particulièrement l'accord mets et vins, un peu cher mais largement à la hauteur, qui est à 49 ou 69€ en fonction du menu. Une sélection de cuvées slovènes, autrichiennes, californiennes.... Des bouteilles en production ultra limitée avec une sélection pointue et racontées avec technicité. Une cuisine délicate, subtile, aux associations bien senties et surtout d'une extrême sincérité. On reviendra pour goûter davantage d'associations Terre-Mer, signature de la cheffe, comme le pigeon et calamars. Côté budget, accrochez-vous, mais il se justifie par un niveau gastronomique quasiment digne d'un étoilé.

Infos : 

Où ? 3 Avenue du Parc, 1340 Ottignies-Louvain-La-Neuve

Quand ? Du mercredi au samedi de 19h à 20h45. Ouvert le midi le jeudi et vendredi de 12h à 13h45.

cecila-restaurant.com

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