La petite station balnéaire, la dernière avant la frontière néerlandaise, a toujours été un lieu huppé. Avec ses allées bordées de luxueuses villas, elle reste le refuge de la haute bourgeoisie et d'un public plutôt fortuné, contrairement à sa voisine Blankenberge, nettement plus populaire et familiale. Son côté exclusif s’est accentué au fil des ans, et la réputation de la ville s’est construite au fil des inaugurations de boutiques chics : à chaque saison son ouverture d’une enseigne de luxe.
Découvrez en vidéo pourquoi Knokke est "the place to be" le 15 août :
De Knocke-sur-Mer à Knokke-le-Zoute
Car si la haute bourgeoisie a délaissé Ostende pour s’installer à Knokke au tournant des années 1900, c’est au départ à cause de l’ingénieur Pierre-François Lippens (déjà), qui décide d’endiguer le Zoute et les Polders et rachète des milliers d’hectares de terrain. Depuis quelques années, le tourisme se développant à la Côte, Heist attire déjà les amateurs de bains de mer. On fait paver quelques rues, on installe un bout de digue, de l’éclairage public, des annonces publicitaires apparaissent dans les journaux.
"Knokke, sa plage, son phare"… Ici, pas encore d’immenses immeubles, on privilégie les bâtisses de style anglo-normand et les immeubles de standing. Les touristes britanniques font de la ville leur point de chute préféré, et la classe aisée belge leur emboîte le pas. À la fin du 19e, succès aidant, quelques grands hôtels sont construits et Knokke devient la ‘place-to-be’ des nantis. Au point qu’on observe aujourd’hui à Knokke un phénomène similaire à Saint Tropez ou encore Portofino, quand une petite ville devient un point de chute des célébrités et des fashionistas, au point que les touristes viennent le temps d’une journée photographier les yachts, les villas ou les voitures des résidents de la ville qui viennent s’y montrer. Mais seul Knokke a su conserver un petit parfum de gaufres et de crevettes arrosé de champagne.
Un programme sur mesure
En dehors de cette attraction particulière, immortalisée par la fameuse place « M’as-tu-vu », où la jeunesse dorée venait déjà dans les années 60 faire le tour de la place dans ses voitures de sport, Knokke a aussi su capitaliser sur ce pouvoir d’attraction. De la « Nuit du Zoute », la grande braderie nocturne organisée début août, au Zoute Grand Prix en passant par les tournois de golf ou de padel, la station balnéaire a su attirer une clientèle huppée, en masse, tout au long du mois d’août et même pendant l’année. Au point que bon nombre de marques horlogères ou des griffes de luxe se joignent à l’événement et ouvrent, le temps d’une quinzaine, des boutiques éphémères à grands renforts de champagne offert et de DJ sets pour profiter de l’affluence de ce public spécifique et présenter leurs nouveautés ou inviter leurs gros clients.
Mais jusqu’à quand ?
Mais voilà, le revers de la médaille tient justement dans cette fréquentation, jugée excessive par une population locale plutôt frileuse à toute cette agitation. Des habitants préfèrent rester entre eux et l’ont fait savoir. Ainsi, depuis plusieurs années, Knokke rétropédale sur le côté festif et tente de maîtriser une trop grande affluence dans ses rues. Les bars de plage doivent désormais fermer à 20h, la musique y est interdite, même en journée, et la commune a durci les codes vestimentaires. Les frigobox sont interdits, tout comme de déambuler dans la ville en tenue de plage. Un protectionnisme qui prête à sourire, mais qui a été pensé pour garder à la ville son côté chic et bourgeois.
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